Test : Diablo II : Resurrected sur Xbox One
Toi qui entre ici, abandonne tout espoir
Sur le plan purement technique d’abord, Diablo II: Resurrected est une franche réussite. Loin des standards actuels, ce qui est logique dans le sens où l’on parle d’un remaster et non d’un remake, on ne peut que saluer le travail des équipes de Vicarious Visions qui ont rendu le jeu vraiment agréable à regarder et à parcourir. La zone de départ autour du monastère, le désert ou les marais, même l’enfer n’ont jamais été aussi beaux. Il suffit d’ailleurs d’un simple comparatif avec le jeu d’origine pour constater l’énorme différence entre les deux versions de cet opus. Résolution augmentée, ennemis retravaillés, effets de lumière particulièrement réussis, notamment dans les lieux sombres (et Dieu Diablo seul sait qu’il y en a énormément), le titre a profité d’un travail de qualité qui fait honneur au mythe sorti il y a plus de vingt ans. Il en est de même pour les cinématiques qui sont entièrement retravaillées pour l’occasion et qui prouvent, si c’était encore nécessaire, le savoir-faire de Blizzard dans le domaine.
Et puis, même si de nombreux joueurs ont déjà joué ou vu Diablo 2, comment ne pas parler de cette direction artistique absolument fantastique qui fait encore et toujours mouche à l’heure actuelle ? Sublimée par le travail mentionné plus haut, les différents lieux que l’on traverse sont ténébreux et inquiétants. C’est d’ailleurs en reparcourant ces derniers que l’on se rend compte que Diablo 3 est très différent de son ainé. Ici, une zone restreinte de lumière entoure notre personnage, offrant peu de visibilité et créant ainsi de la tension. Il est d’ailleurs courant que l’on soit surpris, à l’ouverture d’une porte, par une horde d’ennemis qui nous tombe violemment et rapidement dessus. Cela crée une ambiance glauque et savoureuse d’une noirceur inégalée que l’on est ravi de retrouver, le tout étant sublimé par une bande-son discrète et par des thèmes capables de donner de la contenance aux lieux parcourus.
Pour Diablo 2, l’arrivée du jeu sur consoles est une première et un véritable défi pour les concepteurs, le jeu étant pensé pour être joué au clavier et à la souris. Au-delà des deux premières heures de jeu qui nécessitent clairement un temps d’adaptation (notamment au niveau des raccourcis pour utiliser ou déplacer des objets), on se rend compte que la prise en main est assez naturelle et efficace. Soyons toutefois clairs et honnêtes : le confort de jeu n’égale pas la version PC. Déplacer des objets dans son inventaire, choisir ses talents, viser certains ennemis… sont autant d’éléments qui se font bien plus vite avec une souris. L’expérience reste néanmoins satisfaisante, même si loin d’être aussi parfaite que celle que l’on a connu sur Diablo 3, par exemple.
En termes de gameplay, Diablo II : Resurrected ne touche en rien à la formule de l’œuvre originale. On déplace notre personnage sur une carte qui se dévoile au fur et à mesure, s’aidant d’une map indispensable qui occupe le coin de notre écran. On parcourt les différents lieux, écrasant des hordes d’ennemis et de démons, à la recherche de Diablo et de ses frères. Chaque niveau nous permet d’améliorer les caractéristiques de notre héros (force, dextérité, vitalité, magie) et de choisir un talent dans un arbre comprenant trois spécialités bien distinctes. Les possibilités sont énormes, même si l’on remarque rapidement qu’améliorer une ou deux techniques est largement suffisant pour couvrir le jeu, excepté sans doute de la difficulté « enfer ». Du côté du loot, Diablo II : Resurrected est particulièrement frustrant – tout comme son ainé – puisque l’on trouve nettement plus de pièces d’équipement à destination d’autres classes que celle que l’on joue. Heureusement, Vicarious Visions a prévu, dans le coffre de stockage, un espace de partage. De quoi équiper ses autres personnages, pour peu qu’on en joue plusieurs. Reste l’inventaire, gros point noir du jeu. Etriqué et rapidement rempli, il nous oblige à faire de nombreux aller-retour en ville pour se débarrasser du surplus. Un système archaïque, tout droit sorti d’un autre temps que l’on aurait apprécié être légèrement modifié, les retours en ville cassant clairement le rythme.
Diablo II : Resurrected comprend le jeu original ainsi que l’extension : Lord of Destruction. Cette dernière ajoutant un cinquième acte au jeu original dans lequel il s’agit de mettre un terme à la folie de Baal, l’un des frères de Diablo. Il faut compter entre 15 et 20 heures de jeu pour achever son premier run (le temps étant différent selon que l’on visite tous les lieux et la classe choisie). La rejouabilité reste l’un des points forts de l’expérience, puisqu’il est possible, pour les plus courageux, de se frotter au jeu dans les difficultés supérieures (bienvenue en enfer !) et/ou de recommencer en jouant un nouveau personnage. Concernant la difficulté, il est important de noter que Diablo II : Resurrected est nettement plus difficile que le troisième opus. Et même s’il s’agit là de respecter, une nouvelle fois, l’œuvre originale, cela pourrait bien freiner les néophytes qui ne s’y seraient jamais frottés auparavant. Merci Duriel pour ces moments cauchemardesques et ce combat complétement dingue.
Un dernier mot concernant l’aspect multijoueur du titre. La grande nouveauté réside dans le fait qu’il est possible de traverser le jeu accompagné de sept autres joueurs. Une expérience solide qui n’a jamais été mise en défaut lors de ce test. C’est une nouveauté intéressante, mais qui manque parfois de visibilité. Les sorts lancés à tout va et les nombreuses personnages qui s’affichent à l’écran n’aidant pas. Petit regret : il est impossible de joueur en coopération, en local et sur un seul écran. Dommage quand on sait que c’était faisable sur Diablo 3.
+
- Cinématiques magnifiques
- Visuellement très propre
- Diablo, Méphisto et Baal : un trio d'enfer
- Un contenu conséquent
- Une expérience multijoueur enrichie
- Diablo 2, tout simplement. Quel chef d'œuvre !
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- L'inventaire...
- ... et les retours en ville
- Une difficulté qui pourra freiner les néophytes
- Dommage que le jeu ne soit pas jouable en écran splitté