Test : Diablo IV sur Xbox Series X|S
La terreur n'a jamais été aussi parfaite
Les évènements de Diablo IV prennent place bien après ceux contés dans Diablo 3 et dans son extension Reapers of Souls. Malthaël est défait, la pierre d’âme brisée (ce qui signifie que l’essence des démons primordiaux est à nouveau libre), et l’histoire débute avec une cinématique absolument magnifique et qui n’est autre que celle qui avait accompagné l’annonce du jeu en 2019. Lilith, fille de la haine et donc du démon primordial Mephisto, est de retour ! Ramenée à la vie par un personnage mystérieux (vous comprendrez bien que l’on taira les noms et les informations essentielles de l’histoire pour ce test), elle s’apprête à arpenter Sanctuaire, le monde qu’elle a créé en compagnie de l’archange Inarius. Ces deux personnages font partie intégrante du lore de Diablo et leurs noms ont déjà été mentionnés dans l’épisode précédent. Pour faire simple et court, lassés de l’éternel conflit qui oppose le ciel aux enfers, ils ont décidé de créer Sanctuaire. C’est grâce à eux et à leur union, notamment, que les Nephalems sont nés.
Votre personnage, celui qui sera appelé l’aventurier durant toute l’histoire, débute sa quête, perdu dans les montagnes. Alors qu’il s’apprête à mourir, il est sauvé par un loup à l’apparence singulière et, au réveil, il se rend dans le premier village qui se trouve non loin de là. C’est à cet endroit que la première manifestation de Lilith a lieu, et que les conséquences de son passage sont visibles. Déjà aperçus dans la beta (pour ceux et celles qui y auraient participé), ces évènements nous plongent rapidement dans l’histoire et dans l’ambiance du jeu. Sans dévoiler les tenants et les aboutissants développés durant tout le scénario de Diablo IV, on peut clairement dire que l’histoire est franchement bien menée. À l’exception d’un cinquième acte sensiblement long, les missions de la campagne principale se suivent avec plaisir. Et si les évènements prennent forment rapidement, ils nous laissent toujours en suspens, avec cette envie d’en savoir plus. On se laisse donc porter durant la bonne vingtaine d’heures de jeu nécessaire pour en voir le bout (en ligne droite) et on apprécie les efforts considérables réalisés (et visibles dès le début) sur la mise en scène. En effet, pour ce nouvel épisode, Blizzard a clairement décidé de rendre l’intégration et le suivi du scénario plus dynamique, notamment grâce aux cinématiques qui parsèment votre aventure.
Les cinématiques, justement, parlons-en. Pour la plupart réalisées avec le moteur du jeu, elles nous plongent directement dans le vif de l’action. Et si elles ne sont pas nombreuses, leur apparition sont d’autant plus marquantes. Elles mettent en évidence les moments clés de l’histoire et, en général, se centrent sur Lilith, le véritable personnage principal de cet opus. Absolument charismatique, la démone crève littéralement l’écran, de par sa présence, mais aussi son doublage. Ses motivations, son sens de la répartie et ses répliques sont toutes vraiment savoureuses. Même constat pour les cinématiques en images de synthèses auxquelles Blizzard nous a habitués depuis de nombreuses années : le travail réalisé est dingue, tout simplement. Non seulement l’ensemble soutient la partie scénaristique du jeu, mais en plus cela met en avant les personnages de l’histoire ainsi que l’ambiance du jeu. Une ambiance qui a été particulièrement soignée dans ce quatrième épisode…
Car Diablo IV se veut un retour aux sources. L’un des reproches formulés lors de la sortie du troisième épisode, par les critiques et les joueurs, était que le jeu était trop lumineux, pas assez sombre. Qu’à cela ne tienne : Blizzard a compris la leçon et tenu compte des remarques. Diablo IV se veut nettement plus noir, dérangeant et lugubre que son ainé. L’aspect religieux est omniprésent et la foi est véritablement mise à mal. Le fanatisme est de mise dans le monde de Sanctuaire, là où une partie de ses habitants ne jurent que par la prophétie qui indique qu’une lance de lumière mettra un terme au conflit. À cela, il faut évidemment ajouter la présence d’une Eglise particulièrement intolérante dont les dogmes et les méthodes apparaissent comme étant froides et violentes. Croire est une évidence pour le clergé et les croyants qui ne jurent que par l’archange Inarius. Evidemment, la partie démoniaque n’est pas en reste et la corruption des âmes est bel et bien présente. Les démons prennent possession des gens, des exorcismes ont lieu, certains objets sont considérés comme Saint tandis que certains bâtiments s’avèrent sacrés… ou maudits. Mention spéciale à l’un des derniers lieux visités qui représente, à lui seul, la quintessence du travail réalisé par Blizzard en la matière.
Evidemment, au-delà de l’aspect religieux, on retrouve cette ambiance sordide dans chaque coin de Sanctuaire. Que ce soit lors des cinématiques, dans l’attitude des personnages rencontrés ou encore dans la forme que prennent certains démons : tout respire l’angoisse et la corruption. Le jeu se veut une ode à l’horreur et les coins malfamés se succèdent bien rapidement. La violence accompagne d’ailleurs également la direction artistique choisie par Blizzard qui propose des scènes hautement sanglantes. Diablo IV est un jeu adulte pour un public adulte et il ne s’en cache jamais. Les développeurs, sur ce point, tiennent en tout cas leur promesse : Diablo IV reprend son rôle de jeu mature où la terreur, la destruction et la haine possèdent une place déterminante.
Sur le plan du gameplay, Diablo IV prend la forme d’un hack’n’slash. Nous sommes donc en terrain conquis et les amateurs de la saga retrouveront rapidement leurs petites habitudes. On dispose, au départ, d’une seule et unique compétence puis, au fil des niveaux, il est possible d’en débloquer davantage. Pour ce quatrième opus, Blizzard opère de sérieux changements puisqu’ils reviennent à un arbre de compétences où il est possible de dépenser des points que l’on obtient au fil de notre montée en puissance (comprenez par là la montée de niveaux). L’arbre proposé pour chacune des cinq classes comprend de très nombreuses techniques et passifs, permettant des combinaisons aussi folles qu’originales. On a d’ailleurs rapidement l’impression de (re)découvrir le système mis en place sur Diablo 2, à une énorme différence près : il est possible, à tout moment et moyennant finance, de se faire rembourser les points de compétences et de les redistribuer. Un immense point positif pour le jeu qui permet, avec un seul personnage, de tester les différentes possibilités. Dans notre cas, pour le test, nous avons, au cours de notre partie avec le Druide, testé trois builds différents, ce qui nous a permis d’éviter toute lassitude durant notre partie.
En plus de disposer d’un arbre de compétences, chaque personnage profite également d’un autre élément de personnalisation qui lui est propre. Ce dernier prend un nom et une forme différente et est associé à une quête de classe. Une fois réalisée, vous obtenez de nouveaux bonus qui prendront la forme que vous souhaitez et que vous pouvez adaptez à vos besoins : dans le cas du Druide, vous disposez de l’aide de quatre esprits. Pour chacun d’entre eux, vous pouvez choisir un ou deux bonus qui viendront booster vos capacités ou vos compétences. Ce choix peut être modifié quand vous le souhaitez, sans paiement d’aucune sorte. Enfin, si la personnalisation est déjà de mise, sachez également qu’une fois le niveau 50 atteint (et l’histoire achevée) le système de Parangon s’active. Là, vous constaterez que Blizzard a mis les petits plats dans les grands en proposant différents plateaux où chaque case vous apportera des bonus de caractéristiques ou des boosts. À vous de les choisir intelligemment, en fonction de votre build et de vos besoins, afin de rendre votre personnage toujours plus puissant.
Au niveau du contenu, Diablo IV s’avère particulièrement costaud. Le monde ouvert (qui s’apparente à une immense carte sur laquelle vous vous déplacerez de mission en mission) regorge de quêtes annexes à réaliser. Et si la quête principale vous tiendra en haleine durant une vingtaine d’heures de jeu, comptez au moins le double voire le triple pour parvenir à achever tout le reste. Si vous le faites, l’intérêt sera d’ailleurs double : non seulement vous gagnez des objets et de l’expérience (il en faut pour parvenir eu niveau 100), mais en plus vous augmentez votre réputation dans l’une des cinq zones de Sanctuaire. Cette réputation vous permet d’ailleurs de grapiller quelques bonus intéressants comme des points de Parangon, des points de compétences ou la possibilité de porter davantage de potions. Ces dernières, justement, parlons-en. Limitées en nombre, elles sont indispensables au jeu, contrairement au troisième épisode. Leur utilité est absolument nécessaire car l’expérience de Diablo IV est nettement plus corsée que celle de son grand frère (ce qui n’est pas difficile en soi, cela dit). Il s’agit d’un excellent choix de la part des développeurs, une nouvelle fois.
Il reste la question du « end game » et donc du contenu post campagne. Très attendu (notamment parce que Diablo 3 avait été vivement critiqué à ce sujet-là), Diablo IV ne déçoit pas. Outre le fait que vous pouvez augmenter la difficulté (parmi les quatre proposées), vous pourrez également réaliser des donjons plus difficiles, mais également des missions données par l’arbre des murmures. Dans tous les cas, l’objectif est sensiblement le même : éradiquer des ennemis afin d’obtenir de meilleurs objets et faire progresser notre personnage. C’est d’ailleurs le seul motif réel du « end game » : améliorer encore et encore votre aventurier. Si vous pensez trouver d’autres quêtes scénarisées ou un contenu plus étoffé, ce ne sera pas le cas. Vous devrez vous contenter des donjons, des évènements mondiaux… Le tout en profitant d’une difficulté toujours plus importante qui vous pousse à monter de niveaux et à trouver les meilleurs objets en fonction de votre build. La synergie est essentielle dans le bon développement du jeu et, au vu de la personnalisation possible (équipements, caractéristiques, aspects, parangon, points de compétences…), il y a clairement de quoi faire.
Sur le plan de l’expérience multijoueur, il est bon de savoir que vous croisez des joueurs tout au long de votre périple. Vous pouvez, si vous le souhaitez, interagir avec eux à l’aide d’une roue de comportements aisément utilisable. Vous pouvez également rejoindre un clan où se réunit toute une série de joueurs dont vous pouvez suivre l’évolution. Vous pouvez également inspecter leur personnage, leur parler et, pourquoi pas, vous réunir pour jouer. Car l’une des promesses de Diablo IV est également la possibilité de jouer avec les autres, peu importe d’où ils viennent. On pouvait d’ailleurs s’attendre à ce que le jeu rencontre des difficultés à ce niveau-là, au lancement, mais il s’avère que Blizzard a parfaitement géré son lancement. Les serveurs n’ont jamais (ou très peu) planté et aucune file pour jouer ne s’est créée. On se doit de saluer les efforts réalisés, surtout après le fiasco qu’avait été le lancement d’Overwatch 2. À noter que pour permettre aux joueurs de parcourir Sanctuaire ensemble, le jeu profite d’un leveling personnalisé. Les ennemis suivront votre courbe d’évolution et si vous vous réunissez avec quelqu’un de différent, chaque joueur affrontera des démons à son niveau. Enfin, un petit mot sur la boutique du jeu qui vous permet d’obtenir des apparences pour vos personnages. Purement esthétiques, ces objets peuvent être achetés pour des sommes franchement élevées qui s’inscrivent dans l’ère du temps, malheureusement.
Achevons ce (long) test par la partie technique du jeu : beau, répugnant à souhait, visuellement réussi et techniquement irréprochable, Diablo IV cumule les bons points. Nous n’avons rencontré, au cours de notre aventure, aucun bug gênant qui a terni ou nui à l’expérience de jeu, pas même en ce qui concerne la partie en ligne. Mention spéciale pour la partie sonore du titre qui profite d’un doublage de grande qualité à la crédibilité impeccable. Même constat pour toute la partie musicale du jeu qui dispose de morceaux d’anthologie qui rend les évènements épiques quand il le faut, et qui contribue à forger l’ambiance des différentes zones que l’on traverse durant toute l’aventure.
+
- Lilith ;
- Visuellement réussi ;
- Direction artistique monstrueuse ;
- Doublage de qualité et partie musicale impeccable ;
- Scénario palpitant et bien écrit ;
- Mise en scène revue ;
- Personnalisation à outrance : compétences, équipement, parangon... ;
- Contenu colossal ;
- Cinématiques sublimes, comme toujours ;
- Techniquement irréprochable.
-
- Contenu "end game" limité au perfectionnement de notre personnage ;
- Trop addictif ?