Test : Tom Clancy's The Division 2 sur Xbox One
Civil War 2
Située dans un futur proche, l’histoire de The Division nous plaçait dans une Amérique à la dérive, privée de ses institutions suite à la propagation d’un virus pathogène sobrement baptisé Le Poison Vert. Après avoir interprété un agent dormant d’une unité spéciale gouvernementale nommé SHD, pour Strategic Homeland Division, tentant tant bien que mal de reprendre le contrôle d’un New York en proie à la guerre civile entre différentes factions dissidentes dans le précédent épisode, on prend cette fois la direction de Washington aux commandes d’un agent tout neuf, une fois de plus quasi-intégralement personnalisable. Une fois passée la très rapide introduction qui permettra aux vétérans de retrouver leurs marques instantanément et aux nouveaux venus d’appréhender rapidement le gameplay du jeu, vous vous retrouverez en poste à la Maison Blanche, QG et point central de l’aventure dans lequel vous reviendrez régulièrement pour obtenir vos nouvelles compétences et rencontrer les nouveaux membres de la Division. Ces derniers vous permettront de débloquer de nouvelles features à découvrir tout au long de votre progression. Si l’histoire comptée dans The Division 2, une fois de plus vaguement inspirée des écrits du défunt Tom Clancy, ne risque pas de marquer votre esprit au fer rouge, force est de constater qu’elle fait correctement son travail, guidée par quelques sobres cinématiques vous permettant d’admirer le style vestimentaire et le physique de votre avatar, par ailleurs toujours aussi bavard qu’un footballeur sobre. Les nombreux objets à collecter du jeu, sous forme d’hologrammes d’évènements passés, d’extraits vidéos ou de transcriptions audio renforcent les informations sur les détails de la chute de la capitale Américaine que ni Gérard Butler, ni Channing Tatum ne seront parvenu à contrer cette fois-ci.
Reposant sur les bases d’un cover-shooter en vue à la troisième personne classique, The Division 2 se démarque d’office par la souplesse de sa prise en main. Que l’on ait passé des centaines d’heures sur son aîné ou bien qu’il s’agisse de notre premier contact avec la licence, il ne suffira pas de plus de quelques minutes pour parvenir à maitriser totalement un gameplay aussi brutal que souple. Soutenu par une progression aussi intelligente que maitrisée, The Division 2 vous prendra par la main les premières heures, vous évitant la frustration que peuvent représenter pas mal de jeu multijoueurs pour les amateurs, vous dévoilant ses nombreuses features au fil de votre montée en niveau et vous permettant ensuite de devenir un véritable artiste de la mort. Un combattant navigant d’abris en abris, jonglant entre les armes et les compétences et ne laissant derrière lui que douilles vides et cadavres d’ordures ne méritant pas la moindre seconde votre sollicitude. Si le gameplay est une fois de plus un plaisir aussi instantané que prenant sur la durée, la technique du jeu n’est pas en reste. Magnifique et une fois de plus agrémenté d’un affichage supérieur et totalement dénué d’aliasing sur Xbox One X – ce qui commence à devenir une agréable habitude – le jeu se situe clairement dans le haut du panier des références graphiques actuelles. Couplé à une direction artistique réaliste, soignée et bourrée de détails du sol au plafond, le jeu est un bonheur visuel de tous les instants.
Bien que probablement moins poétiques et enivrantes que les ruelles enneigés de Manhattan durant les fêtes de fin d’années mises en scène par son prédécesseur, les rues de Chocolate City sont un terrain de jeu magnifique et diversifié. On passera du côté d’un marché de Noël abandonné au beau milieu des préparatifs, dans des couloirs de musées servant de coin à parties de paint-ball à balles réelles, ou encore dans des écoles et bureaux transformés en squats de fortune par les survivants. Un gunfight sur la carcasse d’Air Force One ou au milieu de millions de dollars en cash, abandonnés dans le coffre-fort d’une banque finiront de convaincre les plus blasés des joueurs. Difficile de rester impassible devant cette vision d’une mégalopole échouée où la nature commence à reprendre ce qui lui revient de droit. Entre deux fusillades vous pourrez profiter pleinement d’une balade au milieu des ruines, parsemées d’animaux en liberté reprenant peu à peu possession des lieux. Les conditions climatiques, si elles gêneront parfois la visibilité lors des gunfight en plein air, participent également à cette sensation de fin de civilisation magnifique.
Si elles vous conduiront inévitablement au massacre de centaines d’ennemis en furie, les missions principales, autant que secondaires, sont toutes scénarisées et se permettent en plus de proposer des objectifs et environnements divers et variés vous permettant d’éviter totalement un quelconque sentiment de redondance. Zone à protéger, alliés à défendre, équipement à saboter, etc. Le jeu évite le plus possible le piège de la répétition et des missions générées aléatoirement. Entre deux missions scénarisés et tout en parcourant le monde libre intelligemment délimité en zones découpées selon le niveau d’expérience nécessaire pour y survivre, vous pourrez également participer à des nettoyages de points de contrôles. Ils permettent de renforcer le nombre de patrouilles dans la zone et vous garantissent des points de recharge et de déplacement rapide. Ils autorisent également à courir après les caches de points SHD – nécessaires à l’augmentation de votre équipement et la modification de vos compétences – ou encore à aider les survivants lors des nombreuses activités aléatoires apparaissant régulièrement sur la carte. Si le gain d’expérience et le loot abondant seront un argument déjà solide pour vous motiver à faire les nombreuses annexes que propose le jeu, l’amélioration des conditions de survie des réfugiés, les plans d’armes et de mods ou encore le cumul de points SHD seront une carotte supplémentaire pour vous motiver à nettoyer de fond en comble les différentes zones du jeu.
Concernant les compétences, au nombre de huit et disposant toutes de plusieurs variantes, si elles ne brillent pas forcément par leur originalité elles se révèlent d’une grande efficacité une fois que l’on se retrouve au cœur de l’action. Tourelles, drones, bouclier et d’autres : à vous de trouver la paire et la spécialisation qui vous convient entre soin, protection ou agression, qui vous permettra d’enchaîner les cadavres de terroristes toujours dans la joie et la bonne humeur. A titre personnel, j’ai une nette préférence pour la délicate ruche, une mine antipersonnel dévastatrice qui fait s’abattre une pluie de projectiles sur les ennemis qui tenteront de vous contourner, pendant que vous tenterez de maintenir leurs collègues à distance. Aussi délicieux qu’une bonne tartine au miel d’abeille. Pourtant bourrés d’informations et de sous-menus, l’inventaire et les différents menus sont un modèle d’efficacité et d’ergonomie. Pas de déplacement désagréable sous forme de curseur de souris comme la plupart des jeux du même genre et un contrôle total sur votre équipement à tout moment, même en plein cœur de l’action. Si cela peut sembler anecdotique, le loot constant, la prise de niveau et la gestion de votre clan -sans même parler des différents projets permettant d’améliorer les différentes bases du jeu- vous obligeront à parcourir constamment les menus du jeu. C’est donc toujours un plaisir de pouvoir y manœuvrer rapidement sans perdre plus de temps que nécessaire.
Surtout qu’une fois au cœur de la partie, à moins d’opter pour un déplacement rapide, le jeu n’a absolument aucun écran de chargement. Agréable autant pour les joueurs n’ayant pas le temps pour de longue session que pour les plus stressés qui n’auront pas besoin de sortir leur téléphone portable tout les quarts d’heure. Au rayon des agréables surprises et de manière très surprenante, l’intelligence artificielle se veut plus que convaincante. En plus d’être extrêmement mobile, les ennemis n’hésiteront pas à vous contourner, à bombarder votre abri ou même à utiliser leurs capacités pour ranimer leurs confrères ou tout simplement pour vous donner la mort des six millions de façons possibles. A ce titre, les combats de boss ponctuant systématiquement une mission principale, risquent de vous en faire voir de toutes les couleurs. Aussi redoutables que résistants, ils n’hésiteront jamais à venir vers l’affrontement en vous poussant à une mobilité et une vigilance de tous les instants.
Bien qu’étant évidemment conçu pour être vécu et parcouru au milieu d’une escouade de quatre joueurs, The Division 2 se distingue de la plupart de ses concurrents du fait qu’il est totalement possible de le parcourir seul. Du moins le temps de compléter l’ensemble des missions que contient sa quête principale et qui saura maintenir votre attention durant une bonne trentaine d’heures. Libre aux plus passionnés de prendre également le temps de finir l’intégralité des missions secondaires qui vous permettront de débloquer toujours plus de plans de fabrications et d’améliorations des différents refuges. Les plus hardcore des joueurs se lanceront quand à eux en quête des défis aussi nombreux que difficiles. Sans même parler de toutes les annexes qui vous demanderont du temps et de l’énergie pour les remplir intégralement à 100%. Autant dire que dès son lancement, le titre de Massive Entertainement – aidé pour l’occasion par une bonne demi-douzaine de studios cousins – propose un contenu plus que solide. La politique de l’éditeur, qui est de n’offrir qu’une semaine d’avance sur les extensions pour les possesseurs du season pass, finira de vous convaincre et vous collera très longtemps sur votre écran au détriment de la concurrence qui risque d’avoir du mal à récupérer les joueurs qui auront posé leurs mains sur le jeu d’Ubisoft.
En plus de se frotter à un monde ouvert en joueurs contre ennemis déjà bien rempli, les joueurs ayant l’esprit de compétition, les accros au loot rare ou plus simplement pour varier les plaisirs entre deux missions sous le signe de la coopération ; ceux-là découvriront que The Division 2 propose toujours de l’affrontement entre joueurs directement intégré à son monde principal via des zones de jeu dédiées. Poétiquement baptisé Dark Zone, le PVP est cette fois-ci divisé en trois zones distinctes, contre une seule centrale dans le précédent épisode. Si vous avez assez de talent, vous en ressortirez avec de l’équipement plus ou moins rare et intéressant. A condition bien évidemment d’avoir réussi à les extraire par hélicoptère auparavant. Sachant que l’appel à ce dernier attirera les rapaces aussi rapidement qu’une carcasse au milieu du désert. Totalement optionnel et renforcé par des points d’expérience et un arbre de compétences séparé de celui de l’aventure principale, rien n’obligera les moins courageux à y mettre les pieds alors que les autres pourront renforcer leur image de sales gosses virtuels sans perturber la progression de leurs voisins. Vous pourrez d’ailleurs profiter de missions scénarisées afin de débloquer les différentes zones vous expliquant de manière simple et en toutes sécurité leur fonctionnement.
Au rayon des points négatifs, puisqu’il faut bien en avoir, le principal reproche et handicap de The Division 2 c’est qu’aussi efficace et réussie soit sa formule, elle reste plus ou moins la même que celle de trois ans son aînée, déjà magnifique et complète. Difficile ici de distinguer les vraies nouveautés des simples améliorations que propose le jeu. A voir avec les extensions à venir, déjà programmées et une fois de plus totalement gratuites, mais pour le moment le sentiment de The Division 1.5 ne quittera jamais vraiment le joueur. Les accros à la formule n’y verront probablement rien à redire, mais les plus pointilleux des joueurs à l’affut de nouveautés sont prévenus. Petit bémol également pour les quelques soucis techniques rencontrés tout au long du test. Entre déconnexions toujours pénibles lorsqu’on se trouve à la fin d’une longue mission qu’on devra obligatoirement reprendre à son début, affichage de textures et d’objets en retard (la pousse des rastas sur un personnage chauve restera un moment culte) et quelques bugs visuels synonymes de personnage flottant dans les airs ou de cadavres traversant les murs et mêmes quelques rares et très grosses chutes de framerate, ternissent légèrement le tableau d’un jeu pourtant magnifique et ne donnant jamais l’impression d’être sorti trop tôt. On pourra noter également une légère déception concernant la physique parfois trop timide ou buggée. A l’exception des centaines de portes de voitures fermées par votre avatar durant vos sessions, le papier toilette collera parfois au mur, les planches en bois pourront subitement résister aux balles et certains objets semblent totalement inamovibles alors que d’autres réagissent très bien à vos actions. Glisser sur une table remplie de bouteilles qui ne réagissent absolument pas à ce geste reste un moment d’une indéfinissable tristesse, surtout lorsqu’on se remémore la vidéo qui présenta le premier volet il y a déjà 5 ans.
+
- Très beau et bourré de détails.
- Prise en main immédiatement fun.
- Un tas de choses à faire.
- Progression intelligemment balisée.
- Menu clair et agréable à parcourir.
- La scénarisation de toutes les missions.
- Le contenu à venir gratuit.
- Jouable aussi bien seul qu’à plusieurs.
-
- Peu de réelles nouveautés.
- Quelques soucis techniques.
- Physique des objets parfois défaillante.
- Washington au printemps, moins joli qu’un hiver à New York.