Test : DOOM: The Dark Ages sur Xbox Series X|S
La meilleure. défense, c'est l'attaque

Qui dit préquelle dit évidemment retour en arrière. Doom : The Dark Ages nous renvoie donc dans le temps et l’histoire qui est narrée se place chronologiquement avant celle de Doom (2016) et Doom Eternal (2020). Qu’à cela ne tienne, si vous avez fait les deux jeux précédemment sortis, vous serez ravis d’apprendre que diverses références ont été disséminées au cœur de la narration. De quoi dessiner une fresque un peu plus dense qui, avec cet épisode, profite d’une mise en scène un peu plus poussée.
En effet, tout au long des 22 missions que comporte le jeu, vous aurez l’occasion de visionner des cinématiques qui introduisent de nouveaux personnages et qui nous en apprennent un peu plus sur le personnage mythique que nous contrôlons, le Slayer. Évidemment, ne vous attendez pas à une histoire révolutionnaire remplie de surprises. Doom : The Dark Ages n’est pas là pour faire de la philosophie ou pour nous faire réfléchir à la condition humaine. Ce scénario – agréable à suivre au demeurant – est un bon prétexte pour voyager de planète en planète afin d’éradiquer les menaces qui se dressent sur notre chemin.
Pour y parvenir, vous pouvez évidemment compter sur un arsenal de plusieurs armes qui bénéficient chacune de deux versions différentes. Comme dans les jeux précédents, ces dernières ont leurs propres avantages et inconvénients et seront plus ou moins efficaces sur les ennemis que vous rencontrez sur votre chemin. Vous devez donc switcher rapidement et vous adapter à la situation pour contrer la menace qui, dans cet épisode, est colossale en nombre. De fait, sur le champ de bataille, vous allez croiser des hordes de créatures à éliminer afin de vous frayer un chemin jusqu’à votre objectif.
Pour vous aider, vous pouvez également compter sur LA nouveauté du jeu : le bouclier. Disponible dès le début de votre périple, ce dernier s’avère être la bonne idée du jeu. Capable de parer les attaques mais aussi et surtout de repousser ces dernières en l’activant dans le bon timing, il est au cœur de l’expérience de jeu. Son évolution et les possibilités qui en découlent – comme les runes qui permettent de lui octroyer un pouvoir bien particulier – le rendent indispensable à votre avancée. Il vous pousse également à rester au contact de votre adversaire, maximisant encore le dynamisme du jeu (grâce à la charge) ce qui, dans le cas d’un titre comme Doom, est une plus-value indéniable. On saluera d’ailleurs, de manière générale, l’arsenal proposé dans le jeu qui se montre convaincant et totalement jouissif à employer.
Du côté du gameplay à proprement parler, Doom fait ce qu’il fait de mieux : nous proposer un gameplay nerveux, rapide et exigeant. La difficulté est d’ailleurs un peu plus permissive si vous vous en tenez aux deux premières proposées, mais il est intéressant de noter qu’il est tout à fait possible de la personnaliser entièrement, selon des critères définis dans les options. Une flexibilité bienvenue qui devrait permettre à tous les joueurs d’y trouver leur compte. Au rayon des similitudes, cet épisode conserve son concept de munitions, d’armures et de vie disséminés sur le champ de bataille ou récupérables en utilisant une attaque au corps-à-corps qui est limitée en nombre. La mobilité et l’utilisation des objets disposés tout autour de vous sont des points cruciaux pour votre survie, comme c’était déjà le cas dans les deux épisodes précédents.
Cependant, Doom : The Dark Ages s’éloigne de ses ainés sur plusieurs points, à commencer par des cartes et des champs de bataille plus grands, plus ouverts. Cet agrandissement a un avantage, celui de pouvoir proposer davantage d’ennemis, et un inconvénient, celui diluer l’action qui se montre moins concentrée sur un point bien précis. On peut plus facilement se cacher ou s’éloigner du danger, ce qui n’était pas forcément le cas dans les opus précédents. Au rayon des nouveautés, on peut également parler des phases dans le titan ou à dos de la créature qui, malheureusement, étaient présentées dans les bande annonces (ce qui, il faut le dire, gâche la surprise). Sans être désagréables, on ne peut pas dire qu’elles révolutionnent réellement l’expérience de jeu. On pourrait même dire que celles en vol se montrent parfois rébarbatives et laborieuses.
Reste pour le jeu quelques modifications et apports qui se montrent plutôt sympathiques. Le Slayer est, contrairement aux jeux précédents, plus lourd, ce qui lui confère une aura de puissance qui lui sied parfaitement. Faire un saut du haut d’une falaise et voir le sol trembler à notre arrivée tandis que nos ennemis s’effondrent, cela fait son petit effet. Alors oui, peut-être que le jeu est un petit peu plus lent que Doom Eternal, mais ce problème n’en est pas un. On vous conseille d’ailleurs fortement d’activer le sprint permanent et d’utiliser un maximum votre charge pour retrouver et ressentir toute la puissance de notre personnage. Autre changement : les cartes en monde semi-ouvert qui, il faut le dire, ne sont sans doute pas les plus intéressantes. On passe pas mal de temps à marcher d’un point à l’autre – surtout si on cherche à se procurer tous les objets disséminés – et cela casse le rythme, ce que l’on ne ressentait pas forcément dans les deux épisodes précédents. On profite d’ailleurs de ce point pour aborder la durée de vie. Le jeu se clôture – à presque 100% – en un peu moins de 15h, ce qui peut être revu à la hausse si vous augmentez la difficulté. En ce qui concerne la rejouabilité, hormis si vous souhaitez parcourir une nouvelle fois le jeu ou récupérer des éléments ratés en chemin, on ne peut pas dire que ce soit intéressant. On note également au passage qu’aucun mode en ligne n’est disponible dans le jeu.
Du côté des collectibles, s’il est possible de récupérer toute une série d’objets de collection (apparences d’armes, figurines, codex…), c’est surtout du côté de l’or que cela se montre plus intéressant. En effet, cette monnaie peut être utilisée auprès des autels qui jalonnent votre périple afin de débloquer des améliorations pour votre bouclier, votre attaque au corps-à-corps ou vos armes. Ces dernières marquent vraiment le coup et notre arsenal déploie, au fur et à mesure, son véritable potentiel destructeur, ce que l’on apprécie tout particulièrement. Enfin, il est possible de glaner un peu plus d’argent en réalisant de petites missions / petits objectifs propres à chaque carte : éliminer autant d’ennemis, les tuer avec telle arme, de telle manière… C’est simple, efficace, et si vous y êtes attentif, cela vous permet d’améliorer plus rapidement votre équipement.
Sur le plan technique, Doom : The Dark Ages fait le job et il le fait bien. Durant tout notre test sur Xbox Series X, le jeu s’est montré d’une incroyable fluidité. Aucune chute de framerate n’est venue ternir l’expérience, ce qui nous semble primordial pour un fast FPS. Du côté de la direction artistique, on peut dire que le voyage se montre clairement à la hauteur de la licence et des attentes. Les environnements sont variés, esthétiquement réussis, tout comme le bestiaire proposé par cet opus. On note tout de même que les passages à bord du Titan sont un peu moins propres, et que des murs invisibles viennent parfois nous empêcher d’avancer ou de sauter sur un élément de décor.
Enfin, si aucun bug en jeu n’est donc venu nous déranger, on a quand même aperçu un problème de son et des freezes sur certaines vidéos, ce qui casse l’immersion. Dommage. Enfin, un petit mot sur la partie sonore du titre qui, comme l’opus en lui-même, ne fait absolument pas dans la dentelle. On retrouve toujours ces musiques rock rythmées et endiablées qui viennent, entre autres, donner du rythme à nos combats. Et même si elles se font plus discrètes quand on explore les lieux, on apprécie entendre les rifts reprendre dès l’apparition des démons. Cela fait partie de l’ADN de la licence et on apprécie cela tout particulièrement.
+
- Brutal, lourd et violent ;
- Fluidité d'enfer ;
- Bouclier intéressant ;
- Arsenal ravageur ;
- Combats nerveux ;
- Difficulté adaptable.
-
- Phases en titan et en vol accessoires ;
- Monde semi-ouvert ;
- Bugs pendant les cinématiques ;
- Musiques en retrait parfois.