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Dragon Age: The Veilguard

RPG | Edité par Electronic Arts | Développé par BioWare

9/10
One : 31 October 2024 Series X/S : 31 October 2024
09.11.2024 à 15h38 par

Test : Dragon Age: The Veilguard sur Xbox Series X|S

BioWare reprend son trône

Dix ans, dix longues années, séparent Dragon Age Inquisition du nouvel épisode, Dragon Age: The Veilguard. Une période de longue haleine qui aura permis à BioWare de se recentrer sur l’essentiel de ce qu’il sait faire : raconter une histoire. Un challenge pour le studio canadien qui est passé par une période de disette marquée par les sorties compliquées et mitigées de Mass Effect: Andromeda et de Anthem, deux titres aux qualités certaines qui n’ont pas suffi à convaincre joueurs et critiques. Heureusement pour nous, tout cela semble bel et bien derrière BioWare qui nous propose aujourd’hui un jeu de qualité qui vaut vraiment le détour.

Commençons par le point de départ : la création de votre personnage. De ce côté-là, l’outil proposé par BioWare est assurément l’un des plus poussés et des plus performants que nous ayons vu. Si l’envie vous prend, il est possible de modifier absolument tous les éléments de la physionomie de votre personnage : visage, forme du corps, cheveux, parties génitales… et même au-delà. Évidemment, vous pouvez choisir la solution de facilité, mais ce serait dommage de ne pas profiter de tant de possibilités. Bien entendu, cette partie de création ne se contente pas de l’apparence de votre personnage puisqu’il est aussi question de la classe de ce dernier. De ce côté-là, par contre, on est clairement plus limité puisqu’il y a trois possibilités : guerrier, mage et voleur. Un choix qui se doit d’être bien réfléchi puisqu’il définit le gameplay de l’entièreté de votre partie. Pour notre test, nous avons donc choisi de partir sur le guerrier, armé de son épée et de son bouclier. Un choix tout en équilibre, comme vous pouvez vous y attendre. Une fois le personnage prêt, la suite de la préparation tourne autour de son background, et notamment d’où il vient, en choisissant une faction ou un groupe. Des éléments du lore bien détaillés, pour embarquer les novices dans l’univers.

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La conception de votre personnage achevée, l’histoire peut enfin débuter. On retrouve des personnages apparus dans Dragon Age: Inquisition avec Solas et Varric avec une une place très particulière pour ce dernier, celle de narrateur. L’introduction vous plonge immédiatement dans l’action puisqu’il nous faut empêcher Solas d’achever un rituel qui pourrait détruire le monde entier. Un postulat simple, dans un climat anxiogène qui nous place directement face à des choix. Ces derniers seront d’ailleurs au cœur de toute l’expérience proposée par BioWare, ce sur quoi nous reviendrons un peu plus tard dans notre test. Une fois cette première scène achevée et au bout d’une petite heure de jeu, on se retrouve dans Le Phare, un lieu qui sert de base à notre équipe. De là, nous pouvons partir à l’aventure et accomplir les différentes missions qui jalonnent l’ensemble du titre. Un titre qui ne peut être achevé qu’au bout de plusieurs dizaines d’heures de jeu, tout du moins en ligne droite. Car en plus de sa trame principale, Dragon Age: The Veilguard nous amène à suivre différentes quêtes annexes qui viennent étoffer le lore du jeu et l’histoire de nos compagnons. Là aussi, le studio canadien se montre généreux puisqu’il y a de quoi faire pendant de très nombreuses heures de jeu. Un contenu colossal donc, qui se montre qualitatif qui plus est. En effet, sans en dire davantage sur l’histoire pour que vous puissiez vous réserver la surprise, le scénario est bien construit et, surtout, suffisamment bien mené pour nous tenir en haleine durant toute la durée de l’aventure.

Et pour cause, BioWare brille à nouveau par la qualité de son écriture. Les dialogues sont riches, intéressants et passionnants à suivre. Il en va de même pour le scénario, et ce que ce soit pour l’histoire principale ou encore pour les quêtes annexes. Tout semble naturel, cohérent et logique et les réponses proposées se montrent parfaitement pertinentes. Même constat du côté des choix : vos décisions ont un impact sur les relations que vous avez avec vos compagnons, mais également au niveau de l’histoire. Vous pouvez également compter sur quelques dilemmes aux conséquences importantes qui vous obligent à prendre vos responsabilités. Ces choix que vous posez sont d’ailleurs clairement marqués au sein de l’histoire et au niveau du monde que vous parcourez. De quoi vous faire réfléchir, assurément.

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En termes de structure, Dragon Age: The Veilguard adopte un système « à l’ancienne ». Oubliez le sacro-saint monde ouvert. BioWare a décidé d’opter pour différentes zones dans lesquelles vous pouvez voyager rapidement à l’aide de balises à débloquer. Ces zones, relativement grandes pour certaines, proposent un nombre important de chemins, mais également de trésors et d’objets à découvrir. L’exploration est donc de mise et les récompenses sont omniprésentes. En plus de cette carotte, le level-design s’avère brillant, ce qui nous pousse à farfouiller le moindre recoin de chacune des cartes afin de dénicher tout ce qui s’y cache. Il y a d’ailleurs une forme d’addiction qui se crée rapidement et ça, c’est franchement positif ! Cela étant, au-delà de l’exploration, on retrouve quelques phases d’affrontements, mais également de petites énigmes. Ces dernières nécessitent, en général, d’observer son environnement afin de trouver des mécanismes d’ouvertures ou de détruire certaines choses. C’est simple mais efficace, et surtout, cela change un peu notre aventure.

Venons-en maintenant au système de combat du jeu. Notre opinion sur ce dernier et les explications données sont évidemment liées à la classe notre personnage, le guerrier. Il est donc possible qu’il y ait de petites modifications selon que vous ayez choisi le voleur ou le mage. En tout cas, en ce qui concerne notre personnage, nous disposons de toute une série d’actions relativement classiques : se protéger (à utiliser dans le bon timing idéalement), esquiver, frapper (attaques légères ou lourdes). À cela, il faut ajouter la possibilité de lancer son bouclier afin de désarçonner les adversaires à distance, mais aussi et surtout d’employer différentes compétences qui, en plus d’infliger des dégâts, peuvent ajouter différents « malus » à nos adversaires. Mieux, en combinant nos techniques avec celles de nos compagnons, nous pouvons créer une synergie qui peut faire des ravages. C’est d’ailleurs là l’un des points forts du jeu : faire en sorte que nos personnages travaillent ensemble afin de remporter plus facilement les batailles. En termes d’utilisation, il suffit de laisser la gâchette RB enfoncée pour activer une pause dans le combat. Un raccourci de toutes les compétences (les nôtres et celles de nos compagnons) s’ouvre alors et nous pouvons, de manière parfaitement intuitive, sélectionner celles que nous souhaitons utiliser. Nous pouvons ainsi cibler un même ennemi ou même donner des ordres différents et variés à nos alliés. C’est simple, mais beaucoup plus riche que la simple présentation que nous faisons ici.

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Qui dit jeu de BioWare dit également RPG. Sur ce point, et c’est sans doute d’ailleurs le seul, le jeu du studio canadien se montre sage, peut-être même trop. On a droit à un inventaire où quelques pièces d’équipements peuvent être placées. Ces dernières changent l’apparence de notre personnage tout en le faisant bénéficier de bonus différents à combiner avec les pouvoirs ou compagnons qui nous accompagnent. L’évolution des pièces d’armure peut se faire de deux manières différentes : soit en en récupérant au cours nos pérégrinations dans certains coffres, soit en les faisant évoluer au phare. En plus de cela, on bénéficie logiquement d’un niveau qui change grâce à l’expérience que nous glanons en combat (très peu) mais aussi et surtout à la fin d’une quête. Cela nous offre donc des points de compétences qui peuvent être utilisés dans un arbre divisé – globalement – en trois axes. En ce qui concerne le guerrier, il est possible de s’orienter vers un personnage au gameplay défensif, vers des dégâts lourds grâce à des armes à deux mains ou encore sur de la distance grâce au lancer de bouclier. Une nouvelle fois, votre « build » dépendra de votre approche des combats et vous avez une liberté totale dans la manière de répartir vos points. Si vous souhaitez picorer des bonus à gauche et à droite, vous pouvez le faire. La personnalisation est donc de mise, mais on aurait aimé que le studio aille plus loin. En effet, on est encore très éloigné de la proposition d’un Skyrim, par exemple. À noter que toutes nos observations sont d’application pour nos compagnons pour lesquels il est possible de changer les pièces d’équipements et de faire évoluer les compétences dans un arbre de talents sensiblement plus petit.

Avant d’entamer la partie technique de notre test, nous souhaiterions aborder rapidement la question du bestiaire, un aspect important de ce genre de jeux. Dans le cas présent, on retrouve donc un lot relativement conséquent d’adversaires à vaincre, chacun d’entre eux ayant ses spécificités (bouclier, esquive, magicien, barrière…). On rencontre également l’une ou l’autre créature à abattre, mais soyons clairs, on aurait aimé que ce soit plus varié. L’avantage d’une aventure de fantasy telle que celle proposée par Dragon Age : The Veilguard, c’est qu’il est possible de puiser dans la mythologique et/ou de créer des adversaires originaux voire uniques. Ce que l’on a rarement l’occasion de croiser durant notre périple. Heureusement, on peut compter sur certains affrontements plus conséquents, notamment en ce qui concerne les boss, pour relever le niveau. Là, c’est nettement plus intéressant, et surtout plus impressionnant. Mention spéciale aux dragons qui, en plus d’être magnifiques, se montrent particulièrement coriaces à affronter.

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Comme convenu, achevons ce tour d’horizon en abordant la partie technique du jeu. Sur ce point, BioWare se montre franchement costaud. Il y a bien quelques moments où des éléments scintillent et/ou apparaissent, mais globalement le titre est très propre. On peut aisément faire le même constat en ce qui concerne les bugs. Hormis l’un ou l’autre problème lié à la physique – personnage n’étant pas tout à fait au sol, pieds qui traverse une pierre … - Dragon Age: The Veilguard est irréprochable. On apprécie également le travail réalisé sur les animations des visages et même sur le doublage qui, bien qu’imparfait en français au niveau de la synchronisation labiale,  est de qualité.

En ce qui concerne la direction artistique, le studio canadien rappelle à tous ceux qui en doutaient qu’ils sont capables de nous proposer un voyage varié et passionnant. Les environnements sont différents, riches en détails, tandis que les villes regorgent de petites ruelles et de vie. Nous pourrions nous épandre sur le sujet longuement, mais vous l’aurez de toute façon compris, c’est une belle réussite ! Enfin, un petit mot sur la partie sonore. Outre le doublage français intégral qualitatif dans la plupart des cas, le jeu nous propose une partie musicale d’excellente facture. Les évènements sont rythmés par des thèmes aussi pertinents que prenants, donnant à notre partie et aux affrontements un côté épique qui sied parfaitement à l’expérience proposée. Que demander de plus ?

9/10
Si l’on pouvait – légitimement – se demander si BioWare était encore capable de créer un jeu dont il a le secret, la réponse porte un nom tout simple : Dragon Age: The Veilguard. Ce dernier s’avère tout simplement excellent : introduction rythmée, histoire intéressante, dialogues intelligents, personnalisation présente, combats dynamiques, musiques épiques, doublage intégral… Les qualités du jeu de BioWare sont tellement nombreuses qu’elles nous font oublier les menus défauts du jeu. Espérons maintenant que le prochain titre se déroulant dans l’univers de Mass Effect soit aussi réussi… mais qui en doute désormais ?

+

  • Direction artistique de haut vol ;
  • Combats dynamiques ;
  • Personnalisation bien présente ;
  • Histoire bien amenée ;
  • Dialogues intelligents ;
  • Animations réussies ;
  • Ambiance au top.

-

    • Bestiaire limité ;
    • Aspect RPG en retrait.