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Dreamless Girl

Inclassables | Edité par E-Home Entertainment | Développé par Rezezor

5/10
One : 12 December 2024 Series X/S : 12 December 2024
21.01.2025 à 08h23 par - Rédacteur

Test : Dreamless Girl sur Xbox Series X|S

Deng, Deng, Deng, je suis Mu Deng de toi

Les shoot’em up n’ont pas souvent l’habitude de raconter des histoires. Les univers sont plus ou moins développés selon les jeux, parfois simplement suggérés. Est-ce une chose à laquelle il fallait remédier ? On n’y avait pas pensé mais le studio chinois Rezezor l’a fait en proposant Dreamless Girl sur Xbox Series X|S et Xbox One, un jeu qui mélange shoot’em up et visual novel.

Avouons que le concept visant à mêler shoot’em up et visual novel a de quoi surprendre, d’autant que le développeur Rezezor n’a pas fait les choses à moitié. Dreamless Girl est également réparti entre un mode de jeu et l’autre et nous en fait profiter durant une bonne huitaine d’heures. Vous comprenez donc bien que l’appellation de « visual novel » n’est pas galvaudée ici et qu’il y a de quoi lire. C’est donc au fil des images fixes et des textes que l’on apprend à découvrir la jeune lycéenne Mu Deng dans son univers scolaire ô combien hostile le jour. Renfermée, mal dans sa peau, Mu Deng subit le monde qui l’entoure plus qu’elle ne le vit. Mais lorsque vient la nuit, c’est une tout autre existence que vit la jeune fille. A bord d’un vaisseau, Mu Deng vole au-dessus de la ville, au cœur d’une étrange formation gazeuse qui aurait un lien direct avec les rêves des milliers de personnes endormies ici-bas. C’est au cœur de ce monde alternatif que Mu Deng espère retrouver sa sœur disparue et que nous autres spectateurs espérons comprendre les rouages de cette histoire.

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Doublé en chinois et traduit à l’écrit en anglais (pas de français présent malheureusement), Dreamless Girl propose une histoire qui se laisse suivre plutôt bien. Si les débuts sont laborieux (et un peu niais), l’aventure prend quelques embranchements intéressants à mi-chemin. Ce n’est pas l’histoire du siècle qui nous est donné de lire, mais ça tient la route. On apprécie quoi qu’il en soit les illustrations, très soignées, présentant des personnages et un univers qui ne manque pas d’identité. Notons toutefois que si la partie histoire n’intéresse pas et que l’on veut simplement jouer à un shoot’em up, absolument toutes les scènes peuvent être ignorées. On débloque ainsi rapidement depuis l’arbre de progression les chapitres dédiés au tir. Mais est-ce que cela vaut le coup ?

Dreamless Girl dans sa partie shoot’em up adopte le défilement horizontal. On fait face à diverses sortes d’ennemis « squeletto-mécaniques » dans ce qui ressemble de prime abord à un danmaku, les boulettes roses faisant foi. Cela étant, le jeu est dans son ensemble beaucoup plus proche du shmup classique qui ne mise pas trop sur les réflexes. On peut certes expérimenter des niveaux très difficiles où les projectiles pleuvent et où le placement se fait au millimètre, mais il s’agit d’épreuves bonus qu’il n’est pas nécessaire de compléter pour progresser. Côté missions obligatoires, Dreamless Girl est ainsi un shoot’em up plutôt tranquille, au point qu’il lui manque de peps. Le tir fonctionne automatiquement, tandis que l’esquive bien placée vient charger plus rapidement les compétences spéciales du vaisseau (à terme, trois vaisseaux sont disponibles), utiles pour nettoyer de plus larges zones. C’est relativement précis, mais un peu mou du genou. Et si l’on peut dépenser les points gagnés à la fin de chaque niveau pour améliorer le vaisseau et débloquer pas mal de compétences, que ce soit pour le tir ou l’esquive, ces modifications ne peuvent être utilisées que dans des niveaux déjà terminés une première fois ou bien dans les niveaux optionnels. On se farci donc obligatoirement un vaisseau non personnalisable au moins une fois à chaque mission principale.

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La partie shoot’em up de Dreamless Girl se veut ainsi correcte. Ni véritablement bonne, ni objectivement mauvaise. D’un point de vue visuel, le constat est d’ailleurs un peu le même, avec des niveaux certes propres (brillants même) mais sans folie artistique. On apprécie en revanche les compositions qui accompagnent chacune des sorties. Notons enfin que, plusieurs semaines désormais après sa sortie initiale, Dreamless Girl souffre dans plusieurs niveaux de quelques bugs qui empêchent de terminer les missions (heureusement secondaires). On ne sait pourquoi des ennemis viennent à apparaitre à la chaine, plus vite que ce qu’il n’est possible d’abattre ceux qui étaient déjà là, créant dès lors un amas de vaisseaux qui rend la progression impossible en même temps qu’il fait baisser le framerate du jeu. Peut-être serait-il temps pour les développeurs de remédier à cela.

5/10
Mêler shoot’em up et visual novel, pourquoi pas ? Dreamless Girl tente l’expérience et délivre un ensemble correct qui pèche toutefois sur les deux plans. L’histoire est joliment illustrée, se laisse suivre, mais ne restera pas dans les annales. De son côté la partie shoot’em up est précise dans l’ensemble mais manque cruellement de dynamisme. En résumé on ne perd pas forcément son temps mais on ne vit pas non plus un moment incroyable. Dreamless Girl s’adresse ainsi aux joueurs très curieux de ce drôle de mélange des genres.

+

  • Shmup + Visual Novel, c’est original
  • Bonne durée de vie
  • Histoire qui se laisse suivre et joliment illustrée

-

    • Partie shoot’em up assez mollassonne
    • Système d’amélioration mal fichu
    • Quelques bugs, parfois handicapants
    • Pas de français disponible

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