Test : Dying Light: The Beast sur Xbox Series X|S
Libère la bête qui est en toi

Kyle Crane est de retour, 13 longues années après les évènements narrés dans le premier jeu. Une longue période durant laquelle il a servi de cobaye aux expériences d’un antagoniste nommé le Baron. Un personnage qui nous est présenté dès le départ, juste avant que notre héros puisse s’enfuir du laboratoire où il subit de nombreux outrages, aidé bien malgré lui par un autre cobaye. S’ensuit une course poursuite en dehors des lieux qui sert de tutoriel avant de nous laisser découvrir les Alpes suisses, un paysage radicalement différent de ce que l’on est habitué à voir dans la saga.
Le reste de l’histoire se concentre sur la vengeance de Kyle Crane qui va tout faire pour parvenir à retrouver et éliminer le baron, quitte à s’injecter le sang de créatures appelées Chimères que l’on va devoir chasser. Si le postulat de base est extrêmement simple, pour ne pas dire basique, l’histoire de Dying Light: The Beast nous propose un rythme haché lié l’intervention de personnages secondaires au comportement tantôt surprenant, tantôt plutôt fade. Des surprises, il y en a tout de même et bien que tout est cousu de fil blanc, on se laisse prêter au jeu.
Ce rythme, découpé, haché, on le doit aussi à la structure du jeu qui prend la forme d’un monde ouvert de taille modeste qui regorge de lieux à visiter et à explorer. On passe donc d’un point à un autre pour réaliser nos missions, et si le cœur vous en dit vous pouvez tenter d’approcher des maisons / véhicules abandonnés en espérant trouver de l’équipement, des objets de valeur ou encore des matériaux. Ce dilemme – entre le fait de prendre des risques et l’obtention d’objets – est au cœur de l’expérience proposée par Dying Light: The Beast. C’est d’autant plus vrai que l’on se retrouve assez rapidement submergé par les zombies et que ces derniers nous infligent de lourds dégâts.
Se basant sur le parkour et donc les déplacements rapides, le jeu vous propose donc de nombreux déplacements au cours de la trame principale et des missions annexes. Des déplacements qui peuvent être faits à pieds ou bien à l’aide de voitures qui sont disséminées sur la carte et qui ont, dans la plupart des cas, une quantité très limitée de carburant. Bref, si tout cela est plutôt intéressant, notamment dans les premières heures de jeu où l’on découvre les lieux, Dying Light: The Beast se prend les pieds dans le tapis, notamment au cours du dernier tiers, en nous faisant faire des allers / retours contraignants. Et comme, le déplacement rapide n’existe pas – en dépit des points de repos que l’on débloque – on prend de longues minutes à parcourir la carte dans un sens et puis dans l’autre, ce qui devient franchement lassant au bout d’un moment. C’est d’autant plus vrai que la carte n’est représentée finalement que par un seul biome et qu’une fois les points d’intérêt explorés, le joueur n’a aucun intérêt à y retourner.
Du côté du contenu, hormis une trame principale suffisamment généreuse – plus d’une quinzaine de missions, le titre vous propose donc de l’exploration ainsi que des lieux à libérer afin de pouvoir s’y reposer. On peut aussi découvrir de nombreuses quêtes annexes qui sont toutes scénarisées et qui nous permettent de découvrir le monde dans lequel se déroulent les évènements de Dying Light: The Beast. Un monde qui, à la manière de Walking Dead, est dénué de moral et rempli d’une violence omniprésente. De ce que l’on a pu voir – car il est difficile de faire le tour de toutes les quêtes proposées dans le cadre d’un test – les différentes quêtes que nous avons réalisées se sont avérées d’excellente facture, nous offrant l’opportunité de glaner différentes récompenses qui prennent la forme d’expérience ou d’objets pouvant être équipés. On ne peut d’ailleurs que vous conseiller de vous y attarder, ce qui vous permettra de profiter de l’univers réussi de cet opus tout en faisant progresser Kyle Crane.
Kyle Crane, justement, parlons-en un petit peu. Notre héros revient ici plus puissant que jamais. En effet, au fil de votre chasse aux chimères, vous allez débloquer des points de la bête qui vous permettent d’améliorer vos compétences une fois enragé ou même de débloquer des mouvements supplémentaires. À cela, il faut ajouter la possibilité de bénéficier d’améliorations qui se trouvent dans un arbre de compétences divisé en trois catégories : puissance, survie et déplacement. Comme leurs noms l’indiquent, ces embranchements viendront améliorer un aspect de votre héros ce qui, au terme du jeu, se fait véritablement ressentir.On perçoit assez bien la montée en puissance de Crane au fil des heures et on apprécie vraiment l’évolution de ce dernier. De plus, l’ensemble, bien que peu fourni en possibilités, s’avère en réalité clair et efficace, ce qui s’avère être un bon point pour un jeu de ce genre.
Du côté de l’équipement, Dying Light: The Beast reprend les bases de l’opus précédent, à savoir une interface simple qui nous permet, en quelques secondes, de sélectionner les objets à employer / porter. On retrouver donc la possibilité de tenir 4 armes en même temps (ce qui offre une certaine flexibilité pour affronter nos ennemis), autant d’objets secondaires (mines, grenades, jumelle…) et des soins. Tout est intuitif et même si cela manque un peu de réalisme (vous pouvez en réalité porter davantage d’objets dans votre sac), cela s’avère nécessaire surtout quand on sait que nos armes s’abiment au fil de leur utilisation. Et même s’il est possible de les réparer (un nombre limité de fois), vous devez donc vous assurer d’en avoir toujours en suffisance avec vous afin de pouvoir pallier les différents problèmes qui se dressent sur votre chemin.
Et des problèmes, croyez-nous, il y en a ! En effet, au départ du jeu, plusieurs modes de difficulté sont proposés et en fonction de celui que vous choisirez, l’expérience est plus ou moins corsée. Elle a même une véritable conséquence sur votre manière d’aborder les situations puisqu’il vous faut toujours imaginer le chemin de moindre danger. En d’autres mots : comment faire pour éviter de se battre ? Dying Light: The Beast est un jeu violent où le danger est omniprésent, mais ce n’est pas un jeu de combat permanent. Parfois, il vaut mieux faire un petit détour ou prendre de la hauteur pour éviter de se mettre en danger inutilement ou user des armes qui pourraient s’avérer précieuses un peu plus tard dans le jeu. Cela crée d’ailleurs des moments de tension des plus appréciables…
Du côté du gameplay, là aussi, Dying Light: The Beast reprend les bases de ses ainés : à savoir un jeu dont les mouvements sont basés sur le parkour. On court tout le temps – ou presque – on grimpe surtout, partout, avec rapidité et fluidité, le tout en évitant les nombreux ennemis qui se dressent sur notre chemin. Pour cet épisode, on peut dire que les développeurs ont fait du très bon travail puisque, dans la plupart des cas, on ne se pose pas de questions quant à savoir par où nous devons passer. C’est, encore une fois, assez intuitif sans pour autant que les développeurs ne passent toujours par des éléments extrêmement colorés pour nous guider (comme on le voit souvent). Cela se traduit donc par une expérience fluide globalement réussie. Globalement, parce qu’en dépit d’une bonne maitrise du studio de la gestion des mouvements, il existe encore quelques imprécisions qui peuvent frustrer et causer des chutes inutiles.
Autre aspect important du jeu – bien qu’il soit possible de les éviter assez bien : les combats. Les affrontements de Dying Light: The Beast se basent essentiellement sur du corps-à-corps, car même si vous trouverez un peu plus tard dans votre aventure des armes à feu, les munitions de ces dernières restent limitées en nombre. Pour faire simple, vous avez la possibilité – en excluant les compétences à débloquer – de frapper normalement ou d’employer des attaques lourdes. Une garde – indispensable – est également présente et vous pouvez aussi, d’une simple combinaison de touches, esquiver les attaques ennemies. Tout cela est régi par une barre d’endurance qui gonfle au fil de votre montée en niveau et qui limite forcément vos mouvements. À vous de prendre la mesure de vos possibilités et d’agir avec prudence car si cette dernière se vide, vous êtes, pendant quelques secondes, à la merci de vos ennemis. Ce qui, vous en conviendrez, peut s’avérer particulièrement gênant…
Le système est plutôt fonctionnel et on se prend rapidement au jeu, sauf en ce qui concerne les combats contre d’autres humains. La parade et la fenêtre pour l’employer et repousser nos ennemis nous ont semblé hasardeux, créant ainsi des situations parfois confuses. Dommage. Pour le reste, on apprécie le côté viscéral des affrontements avec les zombies qui subissent nos coups, perdant l’un ou l’autre morceau à l’occasion. Sans que le démembrement soit aussi poussé que celui de Dead Island 2, celui de Dying Light: The Beast se montre tout de même réussi.
Terminons ce test par la partie technique du jeu qui s’est montrée relativement correcte. Le jeu n’est pas exempt de petits défauts, comme ces éléments qui apparaissent et disparaissent au loin ou ces objets qui volent dans les airs. Plus gênants, certaines quêtes nous sont apparues boguées, nous obligeant, dans la plupart des cas, à relancer le jeu et donc à reprendre quelques minutes auparavant. Plus ennuyant encore, l’une des quêtes annexes n’a jamais pu être achevée puisqu’il était impossible de passer à la suite, en dépit de l’objectif qui était atteint.
Dommage et frustrant, encore une fois. Plus positif, la direction artistique du jeu – qui nous emmène du côté des Alpes suisses – brille tout au long de notre périple. Les paysages montagnards sont somptueux, tandis que la ville – tout en verticalité – a un charme fou. C’est vraiment un plaisir de se promener dans le monde, en dépit des dangers qu’il recèle. Enfin, saluons le doublage français qui est convaincant et la partie musicale qui nous offre des morceaux vraiment réussis qui contribuent franchement à l’ambiance.
+
- Tension omniprésente ;
- Quêtes annexes intéressantes ;
- Univers violent ;
- Montée en puissance de Kyle Crane ;
- Gameplay fluide et intuitif ;
- Démembrement réussi ;
- Doublage et musiques réussis.
-
- Techniquement imparfait ;
- Scénario cousu de fil blanc ;
- Rythme haché ;
- Nombreux allers-retours ;
- Quelques imprécisions dans le gameplay.