Test : Dynasty Warriors Gundam 3 sur Xbox 360
Salade de Musô
Si l’on considère Samurai Warriors comme un parent proche de la légende des Trois Royaumes, Dynasty Warriors : Gundam a représenté le premier pas de la franchise vers la diversification, perpétuée depuis par la rencontre avec Ken le Survivant ou les combattants de la guerre de Troie. En mélangeant deux franchises différentes mais tout autant aimées des japonais, Koei a assuré la continuité de la famille, comme en témoigne ce troisième épisode de Dynasty Warriors : Gundam. Pourtant les débuts ne furent guère encourageants. En ces années où la franchise stagnait un peu trop, Amuro et les Mobile Suits arrivèrent avec un jeu techniquement moyen et au gameplay pas vraiment adapté aux joutes entre monstres de métal. Mais la réponse du public fut positive et en 2009, Dynasty Warriors : Gundam 2 remettait le couvert avec plus de conviction, sans parvenir pour autant à passionner les foules. Mais cette fois-ci, on entre directement dans le vif du sujet avec un titre qui offre enfin une plastique décente, parfois même surprenante. Tout comme Legends of Troy, ce Dynasty Warriors reste en retrait par rapport aux principaux beat’em all de la Xbox 360 mais l’application du cell-shadding sur les méchas colle parfaitement à l’univers Gundam et permet d’adoucir les formes disgracieuses d’antan. Pour autant, le titre ne délaisse pas ses racines et les ennemis se présentent toujours par centaines sans faire broncher l’animation. Les environnements mériteraient encore d’être travaillés mais on se surprendra parfois à les trouver jolis, en particulier ceux situés sur la Lune. La preuve qu’il est possible de proposer de la qualité graphique sans rogner sur le nombre d’ennemis à l’écran. Après Legends of Troy, la franchise de Koei confirme donc ses efforts sur son talon d’Achille.
Ce troisième épisode surprend également mais dans une autre mesure par l’orientation du mode histoire qui regroupe cette fois-ci l’intégralité de la partie solo. Il introduit un scénario imaginaire, sans lien direct avec l’animé, prétexte à faire se rencontrer tous les personnages qui ont marqué l’histoire de Gundam. Personne ne sait vraiment où il se trouve ni ce qui se passe et à mesure que le scénario avance, des visages bien connus se joignent à cette quête de vérité. Pas très original, ce scénario est parfois différent en fonction du personnage sélectionné mais le résultat est le même : se contentant de quelques textes toutes les trois ou quatre missions, l’histoire aura rapidement fait de ne plus intéresser. Et ce en dépit de jolies cut-scenes, malheureusement trop rares. Mais qu’en est-il des vraies aventures d’Amuro, de Heero ou encore de Kira ? Elles sont présentes, on retrouve même plus de choses que dans Dyasty Warriors : Gundam 2, allant de la "guerre d’un an" à Gundam Unicorn en passant par Gundam Seed. Mais ne vous attendez pas à retrouver ces missions telles qu’elles ont pu être proposées dans les précédents opus. Ici la mise en scène est minimaliste, les dialogues références sont rares et ces missions sont relativement courtes. Ainsi, lors de la mission d’Odessa avec Amuro, seul l’ennemi final rappellera ce passage, l’ensemble du niveau se déroulant comme n’importe quelle autre mission. En fait, l’intégralité du solo reprend la structure du mode mission du deuxième épisode qui pour rappel se composait de pléthore d’objectifs répartis sur des thèmes différents. L’histoire originelle se retrouve donc rétrogradée au statut de sous-section parmi les missions d’amitié, de récupération d’objets, de défis, etc… Dommage pour la mise en scène mais en contre-partie Dynasty Warriors : Gundam 3 assure en étant l’épisode le plus chargé en contenu depuis la création du premier Warriors.
Dans l’espace on s’amuse haut
Le joueur qui souhaitera voir la fin du mode solo n’est pas au bout de ses peines. Parallèlement aux missions scénario, des dizaines d’autres offrent différents thèmes pour accomplir deux objectifs qui sont – découpage de masse mis à part bien entendu – les fondements de la progression. D’un côté, il faudra soigner ses relations avec les autres personnages afin de les avoir comme alliés et pouvoir les incarner par la suite. Cet aspect relationnel (bien moins pénible qu’auparavant) est plus important qu’il n’y parait car c’est seulement en incarnant certains personnages que se débloque la possibilité de piloter d’autres Mobiles Suits. Ce qui nous amène logiquement à l’objectif principal : débloquer les très nombreux méchas du jeu. Le nombre disponible est impressionnant, des classiques Gundam, Zaku, Qubeley, MK-II, ZZ, etc… aux Infinite Justice, Strike Freedom, Unicorn ou Double X. On a que l’embarras du choix et tous les réunir demandera des dizaines d’heures de jeu. Aussi, personnages comme méchas peuvent être améliorés. Les traditionnels points d’expérience augmentent les talents de pilote tandis que la recherche de plans (en abattant des officiers ennemis) permet de créer des carcasses de métal toujours plus puissantes. Et d’un côté comme de l’autre, des dizaines de capacités sont à débloquer au fil du jeu. En bref, si l’aspect collection/quête d’améliorations nous parle, Dynasty Warriors : Gundam 3 est une source d’objectifs qui ne tari jamais. Le plaisir peut d’ailleurs se prolonger sur le Xbox Live qui propose quelques missions à vivre à quatre joueurs en coopération.
Si les missions disponibles en ligne contrastent avec le mode solo par leur nombre relativement faible, elles arborent la même structure. Dynasty Warriors : Gundam 3 reprend le système de conquête de territoires en y apportant quelques nouveautés bienvenues. Une fois capturés, certains secteurs activent des bonus : capacité d’appeler un partenaire pour quelques secondes de renfort, augmentation des statistiques d’attaque, obtention de catapultes pour atteindre un point avancé de la carte, etc… Ces fonctions apportent une petite touche de stratégie à un système déjà efficace mais ne compensent pas totalement le principal point faible de cet épisode. Quel que soit le thème de la mission, son déroulement sera strictement identique : abattre des officiers et capturer des bases pour vider la jauge de combativité ennemie et faire apparaitre le général ; une fois celui-ci mis à terre, la mission est un succès. Pas d’escorte ou d’évènement particulier si ce n’est la présence parfois d’un Mobile Suit géant. Le scénario, déjà anecdotique, n’offre aucun rebondissement et n’influe pas sur le déroulement de ces missions souvent bien courtes (pas plus de dix minutes). Pour résumer, si l’on n’est pas particulièrement fan de l’univers Gundam et de la personnalisation des méchas ou amateur de la découpe façon Koei, la redondance des objectifs pourra nous rebuter. Ce qui serait dommage car cet épisode affiche un gameplay travaillé, bien pensé pour coller à l’univers futuriste. Chaque Mobile Suit à ses caractéristiques, ses propres attaques qui changent radicalement l’approche du combat. La maniabilité gagne en souplesse, la jauge de propulseur a désormais une vraie utilité et ouvre la série à un dynamisme vraiment plaisant. Et si l’on peut regretter l’absence des musiques originales (présentes dans la version nippone), les compositions dans la plus grande tradition de la franchise et les doublages japonais collent bien à l’ambiance. Finalement, on aura l’impression que ce Dynasty Warriors donne d’un coté ce qu’il reprend de l’autre pour un résultat somme toute convaincant et encourageant pour l’avenir.
+
- Contenu énorme
- Gameplay souple et dynamique
- Graphiquement agréable...
-
- ... Mais peut mieux faire !
- Grand manque de variété dans les objectifs
- Aspect scénaristique trop en retrait