Test : Earthfall sur Xbox One
Le jeu du ni oui ni non
Le studio Holospark semble être un fan de son grand frère Turtle Rock tant Earthfall accumule les ressemblances qui vont au-delà de l’inspiration. La structure est ainsi la même, on doit progresser dans un niveau découpé en zones, épaulé par trois potes ou une IA aux qualités forcément moins efficaces. Pour sa défense on rappellera qu’il n’est pas le seul sur ce terrain de la coop à 4 à fortement piocher du côté de Left 4 Dead. Une arrivée en territoire hostile donc, déjà bien occupé par quelques titres comme Killing Floor (autrement plus dynamique) et Warhammer Vermintide (qui bénéficie en plus d’un univers pour le coup inimitable).
Mais revenons à Earthfall puisqu’il s’agit ici de voir en quoi il se démarque de la concurrence. Sur le papier la promesse est solide, on nous appâte avec un univers entre petites villes et bordures de forêts qui rappelle un peu les superbes artworks de Simon Stålenhag. On croit déceler une volonté de faire vivre un véritable univers quand on parcourt les menus pour la première fois. Malheureusement la collecte d’objets pour en apprendre plus sur ce fameux lore se révèle vite creuse. On déambule dans des décors trop génériques, on visite des maisons sans vie et des bâtiments sans âmes. On peut voir, malgré tout, les restes laissés par les habitants mais on est loin de l’immersion d’un State of Decay. Tout est désert à l’exception des hordes d’aliens qui vous tombent dessus à intervalles presque trop réguliers pour surprendre.
Le jeu se découpe à ce jour en deux chapitres eux-mêmes divisés en cinq missions que l’on va pouvoir jouer dans l’ordre ou de façon désordonnée. Il faut environ 30 minutes pour nettoyer une mission, parfois moins. 10 missions donc même si le studio a d’ores et déjà annoncé du contenu supplémentaire à venir. Ne sortez pas encore la CB et les flingues, le tout sera gratuit, un bon point à souligner. Pour scénariser votre progression sur chaque carte des objectifs vous attendent et là encore l’ombre de Left 4 Dead se fait bien trop présente. Entre les bidons d’essence à transporter pour faire le plein d’un véhicule où les mécanismes à activer tout en les défendant on joue rapidement sans grande conviction face à cette copie qui fait tout comme son aîné mais malheureusement de manière moins convaincante.
Outre les hordes d’aliens basiques qui vous assaillent le jeu vous agressent régulièrement avec des ennemis plus retors qui réclament systématiquement de les affronter avec un peu de coordination. Ces ennemis spéciaux sont hélas presque tous des copier/coller des stars de Left 4 Dead, entre l’alien qui vous plaque au sol, le colosse qui écrase tout sur son passage, le toxique qui explose à votre contact ou encore celui qui vous embarque en galopant pour vous étrangler dans un coin sombre. Un air de déjà-vu dites-vous ? Certes mais cela pourrait être acceptable si le jeu ne souffrait pas d’un cruel manque de patate. Les tirs sont mous, les impacts pas vraiment spectaculaires et on se fie plus à son viseur qu’à ce qu’il y a à l’écran pour savoir si l’on fait mouche. L’arsenal est pourtant sympa et on notera l’ajout de barricades et de tourelles que l’on peut placer pour préparer sa défense.
Pour Earthfall la comparaison n’est donc jamais flatteuse et c’est là toute la limite du jeu. Malgré un bilan correct, il y a mieux ailleurs et depuis longtemps. On peut se dire qu’il propose autre chose que des zombies, que le jeu à un petit je ne sais quoi accrocheur mais au final le manque de finition (les personnages ont des bras anormalement longs, j’ai cru au départ à un bug visuel) et le manque de pêche des fusillades le laisse en queue de peloton. La technique n’est pas là pour atténuer la sentence puisque même (surtout ?) sur Xbox One X et un écran 4K le tout souffre du syndrome tout est flou. Un peu comme l’avenir du jeu puisqu’il est déjà difficile de croiser des partenaires sur le Xbox Live.
+
- Une formule qui a fait ses preuves
- Des DLC gratuits déjà annoncés
-
- Un contenu un peu chiche à ce jour
- Gameplay trop mou
- Manque de moments épiques
- Trop générique