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The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered

RPG | Edité par Bethesda Softworks | Développé par Virtuos Games

8/10
One : 22 April 2025 Series X/S : 22 April 2025
02.05.2025 à 09h10 par

Test : The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered sur Xbox Series X|S

Un Shadow Drop qui flaire bon la nostalgie

Pour de nombreux joueurs Xbox, The Elder Scrolls IV: Oblivion occupera longtemps – pour ne pas dire toujours – une place particulière. Sorti au début de l’ère Xbox 360, le titre est parvenu à créer un petit évènement pour les amateurs de RPG qui ont pu découvrir une expérience d’une grandeur et d’une richesse inouïe pour l’époque. Un titre devenu un classique qui revient aujourd’hui d’entre les morts avec une édition remasterisée à destination de nos machines et du Xbox Game Pass. Un retour dans le présent qui nous impose certaines concessions mais qui n’enlève rien à la magie d’époque…

The Elder Scrolls IV: Oblivion est un titre de Bethesda, ce qui signifie qu’il coche à peu près toutes les cases des jeux développés par le studio. On a donc droit à un gameplay en FPS/TPS (selon le choix du joueur) qui nous immerge dans un monde – celui de Cyrodill – aux portes de l’Enfer. De nombreuses quêtes vous attendent et l’exploration est au cœur de l’expérience de jeu. Les dialogues occupent également une place prépondérante dans le développement du jeu et il est nécessaire de prendre son temps pour apprécier toutes les qualités dont le jeu recèle. Vous aurez également l’occasion de faire des choix et – comme souvent avec Bethesda – le sentiment de liberté est immense et vous pouvez – à tout moment – décider de ce que vous souhaitez faire de votre partie. Bref, une panoplie de possibilités et de qualités immense qui a ravi la communauté des joueurs, en 2006, et qui devrait faire mouche, une nouvelle fois, avec cette édition remasterisée, tout du moins si vous êtes prêts à faire quelques petites concessions.

Car The Elder Scrolls IV: Oblivion n’est pas un remake. C’est une notion qui a toute son importance car il s’agit bien ici d’un portage d’un ancien jeu sur les machines actuelles. On retrouve donc un lifting graphique et technique (dont on parle un peu plus bas), quelques améliorations au niveau de l’interface ou encore du changement du côté des doublages, mais au final, l’expérience originale est bien présente. Avec ses qualités et, désormais, ses défauts. Pourquoi « désormais » ? Tout simplement parce que depuis 2006, le monde du jeu vidéo a fortement changé, évolué. Si Oblivion nous semblait démesurément grand à l’époque, aujourd’hui, un petit coup d’œil sur la carte vous fera dire que ce n’est pas immense. Vos premiers pas en pleine nature vous donneront l’impression que le monde est fort vide, voire même parfois dépeuplé. Vos déplacements – surtout à pieds au départ – vont vous sembler relativement lent, malgré un véritable rafraichissement du côté des images par seconde et une dynamique bien présente dans cette version remasterisée. De nombreux éléments qui peuvent consterner à l’heure actuelle et qui pourraient même décevoir les joueurs récents qui auront entendu parler du jeu par l’intermédiaire de ceux et celles qui l’ont connu il y a près de vingt ans. Ce sont d’ailleurs probablement ces derniers qui apprécieront pleinement le retour en grâce d’Oblivion qui, il faut bien le dire, se trouve maintenant sublimé.

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Et si certains d’entre vous trouvent que le jeu est lent, qu’il est vide, de notre point de vue, on voit surtout un voyage dépaysant et poétique dans un univers qui, dès la sortie des égouts (première étape du jeu) se veut enchanteur. Les nombreux animaux que l’on croise sur notre chemin, la verdure chatoyante qui nous entoure, le soleil qui se reflète sur l’eau du lac sont autant d’éléments qui nous subjuguent. Le tout est sublimé par des morceaux de musique discrets mais enchanteurs qui favorisent grandement l’immersion dans cet univers qui, en réalité, va se montrer impitoyable. La quête principale va d’ailleurs bien rapidement nous envoyer au pieds de notre premier portail à destination d’Oblivion, les terres occupées par les Daedra. Là, le monde coloré et luxuriant que vous avez parcouru va se métamorphoser en laissant place à des terres désolées ravagées par les flammes. L’occasion de sortir notre arme ou de préparer nos sorts les plus puissants afin de repousser cette menace qui obnubilait l’empereur au crépuscule de sa vie.

Vous l’aurez compris, le voyage promis par The Elder Scrolls IV: Oblivion est prometteur pour peu que vous lui laissiez sa chance. C’est d’autant plus vrai si vous êtes un néophyte ou que vous n’avez jamais mis les mains sur un jeu estampillé Bethesda. Il faut de la patience, beaucoup de patience, et prendre le temps d’investiguer les lieux, de fouiller, de lire les documents, de parler aux gens. Un rythme qui n’est plus en accord avec l’époque actuelle qui veut que les jeux soient plus incisifs, plus rapides. Ici, on remonte le temps et, au final, on se fait un petit trip rétro qui nécessite que l’on s’adapte. D’ailleurs, soyons clairs, si Skyrim ou même Starfield ne vous ont pas plu, il est fort peu probable qu’Oblivion change la donne. On préfère vous prévenir… Passé cet avertissement, il est bon de noter que le lore du jeu est dilué au sein des différentes quêtes que vous pouvez réaliser au cours de votre aventure. Que ce soit la principale ou les secondaires (différentes guildes, PNJ ayant besoin d’aide, culte divers, vampire…), si vous vous perdez en Cyrodill, vous aurez l’occasion de découvrir une kyrielle de choses à faire qui offrent une durée de vie colossale au jeu. En effet, comptez plusieurs dizaines d’heures de jeu pour achever l’histoire principale ou encore l’une ou l’autre quête secondaire et davantage si l’envie vous prend d’arpenter le moindre recoin des villes et du monde mis à votre disposition.

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Tout ce voyage, ce périple, vous le partagez avec un héros / une héroïne que vous aurez créé au départ de votre aventure. On retrouve un outil de personnalisation plutôt poussé qui va – notamment au travers du tutoriel – vous pousser à choisir votre apparence, votre rôle, vos compétences et vos points de caractéristiques ainsi qu’un signe du zodiaque. Tous ces éléments vont définir le type de personnage que vous allez jouer et orienter votre gameplay : guerrier au corps-à-corps, voleur, archer ou mage, dans les grandes lignes. C’est entièrement personnalisable et extrêmement vaste, même au regard de ce que propose un jeu actuel. Cette création se répercute évidemment sur la suite de votre aventure et notamment sur la progression de votre personnage. Chaque action (courir, sauter, avancer discrètement, voler, se battre, encaisser des coups…) va faire monter la compétence liée et, à termes, vous permettre de monter de niveau en passant la nuit. C’est d’ailleurs à ce moment-là que vous pouvez ajouter différents points à vos caractéristiques afin de renforcer les aspects les plus importants de votre personnage. Des éléments du jeu de rôle classique que les amateurs du genre apprécieront indéniablement. Une nouvelle fois, cette progression, linéaire et évolutive, se veut intuitive. On prend plaisir à varier nos approches ou nos armes pour offrir à notre avatar un maximum de cartes à employer pour terrasser ses adversaires. C’est plaisant.

Du côté du bestiaire, The Elder Scrolls IV: Oblivion fait preuve d’un peu plus de sécurité que Skyrim, pour ne citer que ce dernier. On retrouve son lot de soldats et bandits en tous genres, ainsi que des animaux plus ou moins menaçants comme les rats ou les loups. Votre périple vous offre également l’opportunité de vous frotter à des vampires (dont la morsure vous réserve d’ailleurs quelques surprises) et toute une série de créatures démoniaques. C’est efficace. Même constat pour les environnements qui parsèmeront votre voyage. La plupart du temps, vous évoluez en pleine nature, dans la forêt, sur un flanc d’une montagne enneigée ou au bord d’un lac, ou à l’intérieur de l’un des nombreux donjons disséminés sur la carte dont une bonne partie est facultative. Ces derniers sont d’ailleurs probablement ce qu’il y a de moins intéressants tant ils se ressemblent visuellement et peuvent se montrer redondant. Heureusement, les nombreux pièges et ennemis qui s’y cachent vous obligent à redoubler de prudence, tandis que les récompenses valent souvent le détour.

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Parlons maintenant un peu de la remasterisation de The Elder Scrolls IV: Oblivion. Remis à neuf à l’aide de l’Unreal Engine 5, le titre se voit franchement métamorphosé. Il suffit d’ailleurs de prendre quelques minutes sur YouTube et d’observer différents comparatifs pour se rendre compte du travail réalisé par les développeurs. Les textures sont sublimées, la profondeur de champ gigantesque et de très nombreux éléments ont été ajoutés dans la nature pour rendre le tout beaucoup plus vivant. Même constat pour la modélisation des visages qui – bien qu’inégales – est nettement plus convaincante. Seules certaines animations nous font tiquer et nous laissent penser que le jeu n’est pas à la hauteur des standards actuels. Pour le reste, par contre, le voyage en Cyrodill se veut simplement magnifique. Nous avons d’ailleurs régulièrement pris le temps de nous arrêter pour profiter du panorama qui s’affichait devant nos yeux. C’est dire. Enfin, et c’est une amélioration significative de notre point de vue, Oblivion se montre extrêmement fluide, dans la plupart des cas. Cela dynamise considérablement les affrontements et les combats, ce qui est franchement appréciable pour un jeu qui sort en 2025 sur Xbox Series X/S.

Du point de vue technique – cela peut prêter à sourire – mais le titre est et reste un jeu de Bethesda. Comprenez par là qu’en dépit du nouveau moteur, on retrouve toute une série de petits bugs plus ou moins gênants qui viennent entacher l’expérience : animations ratées, éléments qui apparaissent, objets qui volent ou corps qui traversent des éléments… En dépit d’une refonte visuelle complète, il semblerait que les développeurs ne soient pas parvenus à effacer tous les petits problèmes que l’on a pu rencontrer dans des titres comme Skyrim ou Starfield à leur sortie. En ce qui concerne la fluidité, c’est le même constat : si le jeu est nettement plus agréable à parcourir, on ressent, par moment, une chute de framerate plus ou moins ennuyante. Pas de quoi gâcher le jeu, c’est un fait, mais il nous semble bon de le signaler tout de même. Enfin, terminons ce tour d’horizon par la partie musicale du titre qui est portée par des thèmes marquants, envoutants et réussis. Les mélodies s’accordent parfaitement à l’ambiance du jeu et nous immergent pleinement dans le monde de Cyrodill. On saluera également le travail réalisé sur les doublages qui permet de varier les voix (qui étaient similaires dans le jeu original). Par contre, cette nouveauté a un cout – et pas des moindres – puisqu’il faut désormais se passer de doublage français…

8/10
Que dire de ce The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered si ce n’est qu’il s’agit de la meilleure expérience possible pour retourner sur Cyrodill. C’est d’autant plus vrai pour ceux et celles ayant connu le jeu original sorti en 2006 qui pourront retrouver les sensations d'antan, le tout magnifié – même s’il reste quelques écueils à gauche à droite – par une refonte graphique franchement réussie. Il est par contre important – une nouvelle fois – de rappeler qu’il s’agit d’un remaster et donc d’une expérience « simplement » rafraichie. Ceux et celles qui attendent un titre en monde ouvert semblable à ceux existant actuellement risquent d’être déçus. Pour les autres, par contre, ce sera probablement, comme pour nous, un retour réussi pour l’un des jeux les plus marquants de son époque.

+

  • Univers toujours magique ;
  • Histoire captivante ;
  • Progression maitrisée ;
  • Refonte visuelle et technique réussie ;
  • Musiques incroyables ;
  • Contenu conséquent.

-

    • Quelques ralentissements ;
    • Petits bugs encore présents ;
    • Doublage anglais uniquement ;
    • Formule vieillissante.