Test : Element Space sur Xbox One
Même dans l'espace, on vous entendra hurler
On se rend compte de la catastrophe à venir dès la cinématique d’introduction d’Element Space. Alors que votre équipe discute tranquillement, un groupe fait irruption et se met à menacer tout le monde avec des armes plus grosses que leur corps. Difficile à prendre au sérieux, la situation tend encore plus vers le ridicule quand l’on assiste aux animations des personnages dignes de poupées de chiffons se tordant dans tous les sens. Une première impression qui laisse perplexe et qui se confirme malheureusement tout au long du jeu.
Très vite, vous êtes lancé dans le bain pour découvrir le cœur du jeu, à savoir ses phases de combat. Très inspiré des récents XCOM, Element Space se décompose en phases de combat en tour par tour où chaque personnage dispose de points d’action qui vous permettent d’effectuer vos déplacements, de tirer sur l’ennemi, d’utiliser vos capacités, ou encore de recharger. Rien de bien nouveau sous le soleil, à la différence que le titre de Sixth Vowel ne possède pas de RNG qui pourrait rendre le jeu trop aléatoire. Exit donc les tirs à bout portant qui échoueront, le jeu se veut plus réaliste et ce n’est pas pour nous déplaire. Globalement le système reste donc très classique et les habitués du genre ne devraient pas être trop perdus. Malheureusement, Element Space est loin de rivaliser avec ses concurrents dans son domaine. La lisibilité des tirs est vraiment mauvaise car vous n’avez aucune indication à l’écran de ce qui peut les bloquer ou non les projectiles. Les déplacements au curseur sont une catastrophe et il est très difficile de lire les textes qui sont censés vous aider à comprendre les effets d’un tir, ou les chances de coup critique. Quand on constate en plus que rien n’est paramétrable dans les options, ça devient vite agaçant.
En dehors de cela, Element Space ne propose pas grand-chose de bien passionnant. Les environnements à parcourir entre deux combats sont vides et n’offrent aucune interaction particulière. On se contente donc de marteler la touche A pour valider l’avancée de nos personnages avec un curseur de souris jusqu’à la prochaine zone de combat. Bref, on sent le portage longuement travaillé pour les joueurs consoles. Il y a bien des phases de dialogue où il faut effectuer des choix, et c’est sans doute là le seul point intéressant d’Element Space. Au cours de vos conversations vous pouvez en effet prendre position pour soutenir une idéologie particulière : est-ce que la République est primordiale, ou êtes-vous plutôt un humaniste prêt à risquer la stabilité politique pour sauver des vies ? Ce sera à vous de le décider avec des conséquences visibles d’après les développeurs à la fin du jeu (pour ceux qui y arriveraient un jour).
Durant vos missions vous pouvez également recruter des compagnons pour compléter votre équipe, chacun possédant des aptitudes propres à utiliser pendant les combats. Mais ils ont également des aspirations différentes dans l’histoire. Element Space propose donc quelques scènes de dialogue dans votre vaisseau entre deux missions pour en savoir plus sur eux et nouer des liens. Mais là encore c’est raté, la mise en scène est à peine animée et c’est en plus bien moche à regarder. On peut tout de même saluer la localisation française des dialogues qui, contrairement au reste, est soignée.
Mais le vrai problème de Element Space c’est de manière générale la finition du titre. Initialement sorti sur PC, l’arrivée à la manette se fait dans la plus grande douleur. La précision des déplacements est une catastrophe avec une sensibilité bien trop rapide du curseur, et non réglable dans les options du jeu. Il n’est donc pas rare de déplacer un personnage à un endroit où on ne le voulait pas, ou d’être complètement gêné par une caméra très mal placée dans les environnements en intérieur. Que dire de la difficulté des combats qui est totalement mal équilibrée avec des checkpoints mal pensés, et un nombre de combats durant les missions bien trop important pour y arriver normalement. C’est simple, si vous avez le malheur de rater les premiers combats d’une mission vous êtes bon pour tout recommencer car il devient vite impossible de tenir sur la durée à cause du manque de points de vie de vos personnages. Un défaut qui s’accentue à mesure que vous progressez dans le jeu puisque les missions deviennent de plus en plus longue.
Enfin le jeu possède une multitude de problèmes techniques qui montrent un manque évident de tests avant sa sortie sur nos machines. Manque de moyens ou de temps, il n’en demeure pas moins qu’en seulement 8 heures je ne compte plus le nombre de bugs tous plus pénibles les uns que les autres. Les personnages qui se bloquent soudainement en bas de votre écran en plein combat les rendant inutilisables, les capacités ou des actions programmées qui ne s’exécutent pas, des chargements infinis obligeant à redémarrer son jeu et ainsi perdre 3 heures de progression pour rien. C’est donc l’éclate totale à ce niveau et c’est véritablement une honte d’oser sortir un titre dans cet état. Finalement, quand les meilleurs atouts du jeu sont les artworks des écrans de chargement, il y a de quoi se poser des questions…
+
- Les écrans de chargement
- Traduction française
- Le système de choix dans les dialogues
-
- Animations ratées
- Système de combat trop sommaire et mal pensé
- Difficulté mal équilibrée
- Phases en vaisseau sans vie
- Environnements vides
- Gameplay complètement loupé à la manette
- Des bugs partout