Test : Endless Dungeon sur Xbox Series X|S
Vers l'infini et l'au-delà
Le jeu débute avec une courte cinématique en images d’animation du plus bel effet. Un premier aperçu de la superbe direction artistique que les développeurs ont choisie pour leur bébé et qui, d’ailleurs, se reflétera durant toute votre partie. On nous présente rapidement trois personnages – deux héros à priori sans peur et sans reproche – qui ont vite fait de passer l’arme à gauche quand leur vaisseau s’écrase sur une station spatiale abandonnée. Il ne reste donc plus que le nettoyeur – au sens propre comme au figuré finalement – qui devra rapidement prendre ses marques (et un fusil, c’est quand même plus pratique). Après ces quelques secondes d’introduction humoristique, nous partons donc pour un tutoriel de quelques minutes qui nous permet de prendre en main le personnage et d’apercevoir (découvrir est encore trop précis) les possibilités de gameplay dont regorge ce jeu atypique.
En termes de maniabilité, Endless Dungeon se veut à priori simple et classique. À l’aide de votre stick gauche vous contrôler votre héros dans un environnement en 3D isométrique et vous utilisez le droit pour viser. Une simple pression sur la gâchette droite nous permet d’ouvrir le feu. Bonne nouvelle : les munitions sont illimitées. Vous vous déplacez donc assez rapidement et prenez vos aises en supprimant les quelques premières créatures qui tentent de vous barrer le chemin. Ensuite, on vous explique l’importance du petit robot qui sert de point de départ de chaque zone. Ce dernier est doté de points de vie (et de toute une série de caractéristiques, cela dit en passant), cela signifie donc qu’il peut mourir. Si cela arrive, la partie se termine. C’est également le cas en ce qui vous concerne, tout du moins quand vous jouez seul. Le game over est donc possible de deux manières, ce qui signifie qu’il vous faut absolument avoir l’œil sur votre petit robot, mais également sur vos points de vie. Un concept de base qu’il est nécessaire d’intégrer très rapidement car il a un impact plus que significatif sur le jeu et le reste de ses mécaniques.
Pour faire simple, au début de chaque partie, dans chaque zone, vous débutez dans une pièce où se trouve le robot. Vous ne disposez d’aucune visibilité sur le reste de la map, si ce n’est les portes qui sont accessibles ou non (via un code couleur simple : rouge, c’est fermé, vert, c’est ouvert). À chacune des portes que vous ouvrez, vous découvrez une nouvelle pièce ET vous emmagasinez trois types de ressources différentes. Ces dernières sont essentielles dans le jeu, mais nous y reviendrons ultérieurement. Votre progression se fait ainsi de pièces en pièces et, au fil de vos pérégrinations, vous découvrez différents appareils qui peuvent vous être utiles ou des nids de créatures qu’il vous faudra soigneusement noter dans un coin de votre tête. En effet, au bout d’un certain temps, vous finissez par déclencher une vague. Concrètement, une horde de créatures va débarquer et va tenter de vous supprimer vous, et / ou le robot qui vous accompagne. Plus vous avez ouvert de portes et plus vous avez découvert de nids, plus les points de départ des créatures se multiplient. Cela signifie donc qu’elles peuvent débarquer de tous les coins de la carte. C’est là que le système de tourelle entre en jeu.
Pour parvenir à contenir la menace de plus en plus grandissante, il est évident qu’il n’est pas possible de ne compter que sur soi. Du coup, vous pouvez partir dans cette aventure, accompagné d’un (et plus tard de deux) autre(s) joueurs qui sont soit contrôlés par l’IA, soit par d’autres joueurs en ligne. Dans le premier cas, on peut clairement signifier que les personnages contrôlés par l’ordinateur manquent de créativité et d’initiative. Ils se contenteront de rester auprès de vous et de tirer sur tout ce qui bouge. C’est déjà pas mal, me direz-vous. Evidemment, c’est en coopération et avec d’autres véritables personnes que le jeu prend tout son intérêt. Il est possible de partir chacun de son côté, de se répartir les points de défense et donc d’être nettement plus efficace. Seul bémol : lors de nos différents tests, les salons de joueurs étaient extrêmement réduits. Le jeu affichait 4 ou 5 salons disponibles, pas plus. Était-ce dû à un bug ? Difficile à dire.
Si vous optez pour la partie solo et que vous vous coltinez l’IA, il vous faut donc faire appel à la mécanique pour vous en sortie. En d’autres mots, il vous faut construire des tourelles. Pour y parvenir, vous devez utiliser l’une des trois ressources (que nous avions citées précédemment et que vous obtenez en ouvrant des portes). Chaque tourelle coute un certain prix et leur construction ne peut se faire que sur des points définis. Heureusement, de ce côté-là, les développeurs n’ont pas lésiné sur les possibilités et il est rare de ne pas trouver son bonheur. Cette mécanique de tourelles qui nous vient tout droit du Tower Defense est vitale dans le jeu, tout en y ajoutant une sacrée dose de stratégie. Les ressources étant limitées, il n’est pas envisageable de construire tout en n’importe quoi, à n’importe quel endroit. Il faut donc absolument réfléchir aux placements qui sont susceptibles d’être les plus pertinents, au risque de se retrouver à défendre seul un point qui finira bien rapidement par être ingérable.
Afin de rendre l’expérience intéressante et riche, les développeurs nous offrent une infinité de zones. Le jeu procède de manière procédurale et chaque « run », chaque partie, est totalement différente. Impossible donc de trouver un parcours parfait qu’il est possible de reproduire à l’identique la fois suivante, sauf dans le cas de certains évènements scriptés tels que les boss. Ces derniers ne sont pas nombreux, mais ils vous proposent une expérience de jeu franchement coriace. Il faudra quelques essais avant de pouvoir faire tomber la tête du premier d’entre eux. Vous êtes prévenus.
Au-delà de l’aspect tactique du jeu et de l’action débridée qui a lieu durant les vagues, Endless Dungeon vous offre un panel de choses à découvrir sur chaque carte. Ainsi, il est possible de construire des appareils qui vous feront gagner davantage de ressources en ouvrant les portes. Ces derniers ont un prix et il faut absolument les défendre car ils sont une cible privilégiée des Aliens. À cela, il faut ajouter d’autres ordinateurs et machines en tout genre qui, moyennant les deux autres ressources, vous offrent l’opportunité, soit d’améliorer votre héros, soit de débloquer de nouvelles tourelles. Attention toutefois que certains choix ont des conséquences fastidieuses : en plus de dépenser des ressources, la recherche de technologies différentes est accompagnée d’une vague d’ennemis supplémentaires. Il vous faut donc, dans ces cas-là, défendre votre robot, votre vie, mais également l’ordinateur de recherche. De quoi sérieusement casser la tête des différents joueurs en place.
Du côté de nos personnages, la personnalisation est également au rendez-vous. Hormis quelques skins plus ou moins réussis, c’est du côté de l’armement que le jeu se veut réfléchi. Si vous débutez chaque partie avec l’arme de base, vous trouvez rapidement des coffres qui vous offrent souvent deux récompenses : une monnaie utilisable au saloon (on y revient juste après) et une arme. Cette dernière dispose de caractéristiques (DPS) mais également d’un élément (feu, acide, lumière…) qui la rend plus ou moins efficace contre certains ennemis. Du coup, il est judicieux, comme vous pouvez porter deux armes au maximum, de varier celles que l’on possède afin de maximiser ses dégâts. Un élément supplémentaire à ajouter et à prendre en compte dans notre approche de la menace extraterrestre. C’est d’ailleurs probablement la force de ce jeu : l’aspect stratégique est terriblement travaillé. Il faut impérativement réfléchir à ce que l’on fait et à ce que l’on doit faire pour sortir du niveau. Une réaction trop rapide, un mauvais choix, des tourelles mal construites sont autant d’éléments qui peuvent nous conduire à notre perte. On regrette d’ailleurs l’absence d’une communication simple et efficace avec les autres joueurs en ligne, car hormis la possibilité de placer un ping, il n’est pas possible d’envoyer un message clair et succinct à son coéquipier. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés avec deux joueurs qui défendaient deux endroits différents, ce qui a précipité l’échec de la mission. Enfin, terminons cet aspect stratégie en détaillant un point essentiel du jeu : pour sortir d’une zone, il faut envoyer votre robot de son point de départ à une porte qui est généralement éloignée. Ce dernier traverse alors l’entièreté du niveau, à son rythme et sans défense. Là aussi, les choix que vous avez faits – tourelles, portes ouvertes ou non, nids découverts – sont d’une importance cruciale, tout comme votre capacité à vous déplacer et à le défendre intelligemment.
Comme dans tout bon rogue like, vos morts seront nombreuses. Cela signifie donc qu’entre chaque partie, vous serez amenés à revenir dans votre quartier général qui, dans le cas présent, prend la forme d’un saloon. Sur place, vous pouvez faire la rencontre de nombreux PNJ qui vous en apprennent davantage sur l’histoire et sur la station spatiale sur laquelle vous vous trouvez. C’est également à cet endroit que vous pouvez recruter une partie des personnages jouables supplémentaires qui viendront gonfler les possibilités de jeu puisque chacun d’entre eux dispose de ses propres caractéristiques et pouvoirs. Evidemment, le saloon est aussi et surtout un endroit où il est possible de customiser vos personnages en employant les boulons et objets que vous avez récupérés durant votre partie. Cela permet d’améliorer certaines armes, mais également de vous offrir des bonus non négligeables qui sont censés vous faciliter la vie. Enfin, durant vos pérégrinations, vous devriez obtenir des « souvenirs » qui, une fois complet, peuvent être visionnés. Ils prennent alors la forme d’une petite vidéo qui, encore une fois, vient étoffer le lore du jeu.
Un dernier mot sur la partie technique du jeu. Durant nos différentes sessions, Endless Dungeon s’est montré solide à tous les points de vue. Le level design (et le côté procédural) assure un renouvellement constant des parties, tandis que la direction artistique fait mouche du début à la fin. On se doit d’ailleurs de saluer le travail réalisé par les développeurs sur les animations, les personnages rencontrés ainsi que sur le bestiaire et les environnements riches en détails que l’on rencontre durant notre voyage. Mention spéciale pour la partie sonore – surtout dans le saloon – qui bénéficie d’un soin tout particulier, notamment en ce qui concerne les musiques. C’est pertinent, bien choisi et très agréable à écouter. Enfin, terminons ce test en abordant la question des bugs. Globalement, hormis l’un ou l’autre problème de gestion de l’espace, nos parties se sont toujours bien déroulées, exception faite d’un bug très gênant qui nous est arrivé après 4h de jeu : notre progression a été entièrement réinitialisée. Inutile de vous dire qu’il s’agit d’un problème extrêmement frustrant que l’on espère isolé…
+
- Techniquement solide ;
- Direction artistique de haut vol ;
- Partie sonore véritablement réussie ;
- Action débridée ...
- Stratégie bien pensée et ...
- Mélange de genres pertinent ;
- Concept innovant.
-
- Bug gênant qui réinitialise la progression ;
- Peu de joueurs en ligne ;
- Communication en coopération inexistante.