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Après un court prologue qui nous démontre d’entrée de jeu tout le potentiel de l’Unreal Engine 4, moteur utilisé pour la conception du jeu, The Entropy Centre nous place dans la peau d’Aria Adams dont le réveil se fait dans la douleur. En effet, elle se retrouve dans un endroit totalement délabré et sans le moindre souvenir. Autant dire que le joueur se trouve alors dans la même situation, bien décidé à trouver une issue et ainsi échapper à ces murs froids faits de béton. Le cadre est en place, parsemé de végétaux qui accentuent le sentiment d’abandon de ce lieu étrange appelé Centre d’Entropie. Pour obtenir les premières réponses, il faut donc arpenter quelques couloirs façon walking-simulator avant de tomber sur la première et unique arme du jeu, un fusil d’entropie.

Un équipement qui représente le cœur du gameplay du jeu. Comme expliqué en introduction, The Entropy Centre se présente comme un puzzle-game en vue à la première personne. Concrètement, le scénario nous impose de traverser des salles d’énigmes pour engranger de l’entropie, pour des raisons que nous ne révèleront pas histoire de ne pas spoiler. Pour se faire, les développeurs ont imaginé un système qui permet de faire remonter le temps sur les éléments visés par le fusil, que ce soit certains éléments du décor totalement effondrés que l’on peut remettre à neuf de manière définitive ou temporairement, ou pour déplacer des cubes pour les poser sur divers interrupteurs. Une mécanique qui rappelle Braid et sa capacité à remonter le temps. Grosse différence toutefois, ici seuls les éléments pointés avec notre fusil peuvent faire le déplacement en sens inverse, et l’héroïne n’est en aucun cas affectée par ces modifications temporelles.

Dans sa structure, le jeu est découpé en quinzaine d’actes qui proposent entre trois et cinq énigmes chacun. Chaque nouvel acte est prétexte à inclure une nouvelle mécanique de gameplay et à apporter toujours un peu plus de profondeur. En débutant avec les cubes classiques, le joueur doit ensuite apprendre à gérer les cubes de saut, les cubes qui forment un pont, les tapis roulants, les portails modificateur de cubes, les ventilateurs ou encore les tremplins. Une multitude de choses différentes à appréhender. Mais les développeurs ont eu la bonne idée de toujours limiter le nombre d’éléments différents par salle pour ne pas complexifier une tâche qui peut déjà s’avérer difficile en l’état. Si certaines salles sont relativement simples et permettent d’introduire simplement une nouvelle mécanique, d’autres vous demandent de faire appel à votre sens logique et à vous creuser les méninges. Les énigmes sont réalisées de façon intelligente avec cette impression, parfois, d’être dans une véritable impasse et cela dès votre entrée dans une nouvelle salle. Mais le principe même du jeu oblige à réfléchir de façon peu naturelle, en anticipant un retour en arrière, un concept peu habituel pour notre cerveau. C’est d’autant plus satisfaisant lorsque l’on parvient à résoudre une énigme et à s’extirper d’une situation par ses propres moyens intellectuels.

Solide et complet dans son gameplay, The Entropy Centre est une véritable merveille côté narration. Sans rentrer dans les détails de peur de gâcher la surprise, l’écriture est absolument éblouissante. Sur fond de physique quantique, le titre nous emmène dans un univers dystopique cohérent, à la fois complexe et largement compréhensible dans ses grandes lignes. Le déroulé se fait progressivement, avec des éléments distillés régulièrement, notamment à la conclusion de certains actes, mais aussi par la visite de différents lieux importants du Centre. Le rythme imposé, entre puzzles et éléments scénaristiques, est très bon et permet de vivre l’aventure sans jamais s’essouffler. On y ajoute quelques passages qui demandent au joueur de fuir une situation compliquée le plus vite possible, et la possibilité de mourir, pour se dire au final que tout est fait pour que le joueur ne soit jamais en mesure de s’ennuyer. Pour conclure sur la qualité narrative du jeu, il ne faut pas oublier les nombreux documents à lire sur les ordinateurs éparpillés dans le Centre, et qui nous permettent d’en apprendre un peu plus sur la vie menée par les habitants de ce lieu pas comme les autres, tout en apportant des éléments qui permettent de mieux comprendre l’univers imaginé par le studio.

Pour faire oublier ses couloirs parfois monotones et son caractère assez linéaire, The Entropy Centre a eu la bonne idée d’inclure une intelligence artificielle au fusil d’entropie d’Aria. Nommée Astra, celle-ci accompagne notre héroïne tout au long de son aventure ce qui permet de vivre quelques dialogues très bien écrits là encore. La belle complicité de ce duo improbable permet également de décrocher quelques sourires au joueur, qui attend avec impatience les prochaines répliques savoureuses d’Astra, soutenues à la perfection par un excellent doublage en anglais. Les textes, eux, sont intégralement en français ce qui permet de profiter pleinement du scénario. On termine avec la direction artistique, assez classique du côté des décors générés par l’Unreal Engine 4, mais assez remarquable par ses musiques toujours très justes. Pas de bug à signaler si ce n’est quelques bugs de collision mais rien de très gênant.