Jeux

Eternal Hope

| Edité par DX Gameworks | Développé par Doublehit Games

8/10
One : 08 July 2022
08.07.2022 à 09h01 par - Rédacteur en Chef

Test : Eternal Hope sur Xbox One

La mort au nom de l'amour

Après avoir longtemps officiés sur mobiles et tablettes, Kwalee s'attaque depuis peu aux consoles. Pour tenter de conquérir ce gros marché, l'éditeur britannique s'est tourné vers le studio brésilien Double Hit Games et son jeu Eternal Hope. Une première pioche qui rappelle rapidement Limbo, un titre sorti il y a plus de 10 ans mais dont le concept n'a jamais été repris avec succès depuis. Jusqu'à aujourd'hui ?

Eternal Hope débute au coin du feu. Mais pas un feu chaleureux dont on profite avec joie, mais plutôt le feu qui cherche à réchauffer un coeur meurtri par la solitude. Le ton est donné, et les teintes de noir et blanc de cette grotte qui sert d’habitat à Ti’bi s’accrochent de toutes leurs forces à un sentiment mélancolique limite déprimant. C’est aussi l’occasion pour les développeurs de Double Hit Games d’assumer pleinement le fait que leur titre s’inspire de Limbo, le titre de Playdead. D’ailleurs, Ti’bi est une silhouette ornée de deux grand yeux blancs, exactement comme le héros du studio danois. Un choix qui renforce néanmoins l’ambiance maussade qui se dégage du titre puisque nos premiers pas hors de la grotte nous expose à un monde en couleurs, à dominantes froides, mais en couleurs quand même.

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Les premiers pas servent à la fois de petit tutoriel, le jeu n’étant pas réellement exigeant en matière de gameplay, et de prélude à un scénario qui évolue rapidement sous nos yeux. En quelques minutes seulement, on subit les volontés de l’ascenseur émotionnel mis en place par les développeurs. Jusqu’à la rencontre du Gardien des Ames, le seul véritablement capable de vous faire basculer dans la joie et  de manière durable. Un rendez-vous qui sert de prétexte à traverser une douzaine de chapitres, pour une durée de vie minimaliste qui ne vous emmènera pas au delà des 3 heures de jeu. Une expérience beaucoup trop courte, que l’on partage avec Héli, une sorte de petite fée qui rappelle Navi de The Legend of Zelda: Ocarina of Time.

Plutôt disposée à discuter et à commenter certaines situations, celle-ci permet surtout d’atténuer un peu le sentiment de solitude, et apporte un peu de réassurance dans ce monde qui se révèle finalement plus hostile que prévu. Pas aussi fourbe que Limbo, Eternal Hope reprend donc le mélange entre jeux de plateformes, de réflexion et de die’n'retry avec des zones entrecoupées par des points de sauvegarde. Un schéma linéaire très classique, dans lequel on dirige Ti’bi vers la droite de l’écran pour progresser. Chaque fin de chapitre est marqué par la récupération d’un morceau d’âme, et quelques cinématiques dessinées viennent agrémentées l’aventure. La mise en scène se veut également plutôt classique, avec toutefois quelques petites exceptions lors de moments de tension lorsqu’un ennemi vous prend en chasse ou qu’un rocher s’apprête à débouler sur vous par exemple.

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Partie intégrante du scénario et prétexte à apporter apporter un peu de diversité à son gameplay, Eternal Hope nous propose d’activer un masque capable de révéler le monde des ombres. On passe d’un univers à l’autre d’une simple touche, avec une jauge en quelques secondes. Passé dans ce monde rempli de noirceur permet de révéler des plateformes invisibles et inaccessibles autrement, et inversement. Il faut donc pouvoir jongler entre les deux mondes pour avancer dans certaines zones, pour révéler un passage secret, ou même faire apparaître un monstre capable de vous aider. Un peu après la moitié du jeu, il devient également possible de se servir de son écharpe pour planer, et ainsi complexifier les phases de plateformes. Des éléments de gameplay intéressants même si on regrette que la durée de vie bien trop courte du jeu soit à l’origine de leur faible nombre.

Une durée de vie qui tient compte des différents essais qu’il faut prévoir pour passer certaines zones. Pas franchement difficile, Eternal Hope vous tend de nombreux pièges, parfois imprévisibles, et la mort n’est jamais bien loin. Ti’bi est capable de passer l’arme à gauche de diverses façons, après une chute, une noyade, un contact avec un ennemi ou une flèche, … Pas de moments de frustration pour autant, malgré un gameplay qui ne répond pas forcément au doigt et à l’oeil. Chaque défaite permet de mieux appréhender l’environnement et de mieux comprendre ce que les développeurs attendent du joueur. Sur Xbox Series X, les chargements sont d’ailleurs plutôt rapides, et permettent d’enchainer les essais en toute fluidité.

D’un point de vue technique, Eternal Hope fait les choses comme il faut avec une bande-son à la hauteur et une direction artistique très soignée malgré sa simplicité. L’ensemble parvient à nous embarquer dès les premières scènes, pour une aventure que l’on n’est pas prêt d’oublier.

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8/10
Eternal Hope c'est avant tout une aventure qui se vit de façon intense. La solitude, l'amour, la mort, les différents thèmes abordés par les développeurs brésiliens de Double Hit Games offrent une vraie dimension émotionnelle au titre. Avec ses énigmes intéressantes et toutes différentes, Eternal Hope aurait gagné à proposer davantage de moments inoubliables, chose rendue impossible par sa durée de vie bien trop courte.

+

  • Direction artistique maitrisée
  • Situations suffisamment diversifiées
  • Enigmes intéressantes
  • Scénario fort sur le plan émotionnel

-

    • Gameplay un poil rigide
    • Beaucoup trop court

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