Test : Evil Dead The Game sur Xbox One
Du sang, des tripes et des boyaux
Comme expliqué dans l’introduction, Evil Dead: The Game est avant tout une expérience multijoueur. Il est bien possible de lancer le jeu en solo ou de réaliser six petites missions qui font le parallèle avec les films, mais hormis vous rapporter quelques éléments cosmétiques et de collection, cela ne vous retiendra pas bien longtemps. De plus, vous passerez totalement à côté de l’expérience proposée. Car, une fois le tutoriel qui permet de se familiariser avec les deux gameplays (survivant et démon) terminé, le jeu peut se jouer soit en affrontant l’IA, soit en affrontant un ou plusieurs autre(s) joueur(s). La partie lancée, le déroulement s’avère alors tout à fait classique : dans la peau d’un survivant, vous devez récupérer trois morceaux d’une carte qui vous mènera ensuite vers deux objets qui, une fois récupérés, vous permettront de bannir les démons. De leur côté, justement, c’est tout l’inverse qui vous est demandé puisque vous devrez absolument faire en sorte d’éliminer vos adversaires avant qu’ils ne vous renvoient dans l’autre monde.
Classique sur papier, ce déroulement l’est tout autant au niveau du gameplay, du moins dans le cas de survivants. Prenant l’allure d’un TPS, le jeu vous offre deux grandes phases de jeu : l’exploration et les combats. Vous débutez chacune de vos parties sans équipement. Il vous faut alors, à l’aide votre lampe torche, fouiller les lieux pour récupérer différentes armes (corps à corps et distance) ainsi que des objets de protection et de soin. Il est également possible de mettre la main sur des coffres qui renferment, en plus des objets précédemment cités, des potions permettant d’améliorer les caractéristiques de son personnage (santé, endurance, dégâts…), le temps d’une partie. Une fois équipé, l’objectif est de se déplacer sur la carte pour atteindre les différents objectifs fixés. Pour ce faire, des véhicules sont disponibles un peu partout (plus rapides, mais aussi moins discrets). La conduite s’avère peu instinctive, pour ne pas dire catastrophique. Heureusement (et c’est le gros point positif du titre), en équipe et avec des amis, Evil Dead: The Game est très sympathique.
Concernant les combats, les choses sont simples : vous disposez de deux types d’armes (corps à corps et distance). Il est important de savoir que les munitions sont peu nombreuses et que vous passerez l’essentiel de votre temps à éliminer du démon à la main (ou presque). Pour y parvenir, vous disposez d’une attaque légère et d’une attaque lourde ainsi que d’une esquive qui entamera votre endurance. Il s’agit donc d’agir avec parcimonie. Chacun des adversaires possède également une jauge d’équilibre qui, une fois brisée, permet d’infliger une attaque plus violente. Cette dernière est accompagnée d’une petite mise en scène qui, bien que sympathique au départ, devient rapidement redondante et lassante. Des soucis de caméra sont également bien présents, surtout dans les lieux clos tels que les maisons, ainsi qu’un manque flagrant de sensation, arme en main. Les fusils sont lourds et l’impact peu présent. Dommage.
Du côté des démons, les choses sont nettement plus intéressantes. Pour parvenir à utiliser les pouvoirs mis à disposition, le joueur doit récolter, sur la carte, de l’énergie démoniaque. Une fois en sa possession, il est alors possible de mener la vie dure aux survivants en usant et abusant de toutes les possibilités mises à sa disposition : prise de possession de créatures, d’objets ou de joueurs, placement de pièges, utilisation de portails pour faire apparaitre des monstres normaux, élites ou des boss. Les possibilités sont franchement nombreuses et intéressantes. C’est d’ailleurs de ce côté-là que Evil Dead: The Game est une réussite. On s’amuse vraiment à planifier, surprendre nos adversaires et à les regarder se débattre face aux nombreux adversaires que l’on envoie.
Afin de personnaliser un peu l’expérience, il est possible, au début de chaque partie, de choisir un personnage (survivant) ou une armée (démons). En fonction de ce choix, le joueur dispose de compétences et statistiques différentes qui influent sur la manière de jouer. Dans le camp des survivants, l’idéal est évidemment que chaque rôle soit représenté (soigneur, chasseur, guerrier et leader). En plus des particularités citées, chaque personnage dispose d’un arbre de compétences qu’il est possible de compléter en montant de niveau. Petit bémol de ce côté-ci, les récompenses de fin de partie sont très légères, laissant présager une évolution beaucoup trop lente. Seuls les plus acharnés des joueurs devraient pouvoir parvenir à leurs fins… ce qui est d’autant plus vrai que de très nombreux personnages sont présents dans le jeu.
Sur le plan technique, le jeu s’avère être décevant, surtout si vous détenez l’une des consoles nouvelle génération. Indéniablement fluide, le titre est assez terne et froid, proposant des textures indignes pour une sortie programmée en 2022. Le terrain de jeu proposé est en tout point similaire à chacune de nos parties, ce qui rend le jeu assez redondant. C’est d’autant plus vrai que l’environnement de nuit ne permet pas de profiter d’un paysage exceptionnel. Alors oui la pluie est bien présente et les orages plutôt bien représentés. Oui, la musique (du film) est bien là et, parfois, crée un sentiment de tension intéressant et appréciable. Mais il manque réellement quelque chose à Evil Dead: The Game pour parvenir à réellement marquer les esprits. C’est d’autant plus frustrant que Saber Interactive nous a particulièrement séduits avec son TPS World War Z. Un jeu qui nous offrait de très bonnes sensations que malheureusement nous n’avons pas retrouvées ici…
+
- Ambiance sympathique ;
- Gameplay des démons ;
- Fidélité à l'univers "Evil Dead" ;
- Gameplay asymétrique réussi ;
- Personnages nombreux ;
- Elements cosmétiques facilement déblocables.
-
- Lassant ;
- Progression trop lente ;
- Map répétitive ;
- Coordination entre les joueurs indispensables ;
- Sensations perfectibles ;
- Caméra catastrophique ;
- Visuellement décevant ;
- Conduite des véhicules