Jeux

F1 25

Course | Edité par Electronic Arts | Développé par Codemasters

8/10
One : 30 May 2025 Series X/S : 30 May 2025
28.05.2025 à 14h29 par - Rédacteur

Test : F1 25 sur Xbox Series X|S

Celui qui rame dans le sens du courant fait rire les crocodiles ?

Véritable pilier du sport mécanique sur consoles et PC, la F1 ne manque pas de revenir chaque année sous l’égide de Codemasters et d’Electronic Arts. Mais cette position de représentant unique de tout un univers cristallise forcément un immense niveau d’attente de la part des joueurs. F1 25 se doit de frapper fort pour faire oublier une mouture 2024 contestée. Délaissant pour la première fois depuis onze ans les consoles Xbox One et PS4, F1 25 se donne à priori les moyens de faire entrer la licence dans une nouvelle ère.

On ne change pas une équipe qui, la plupart du temps, gagne. Celle qui lie Codemasters à la Formule 1 est un bon exemple qui mêle longévité et bon niveau d’efficacité. F1 25 a les arguments sur le papier pour confirmer l’adage, en sa qualité notamment de premier jeu de la franchise à sortir sur Xbox Series X|S mais pas sur Xbox One (il en va de même chez Sony). Si cela est forcément regrettable pour les joueurs qui n’ont pas encore sauté le pas vers la génération actuelle, on a envie de croire que c’est avant tout pour permettre à F1 25 de marquer sa différence.

Pour s’en faire une idée nous nous sommes plongés dès les premiers instants dans le troisième chapitre du mode « Point de Rupture » (Breaking Point 3 en V.O). Initié en 2021 et prolongé en 2023, ce mode scénarisé prend ici la suite directe des péripéties de l’écurie fictive Konnersport dans l’univers impitoyable de la F1. On y retrouve Casper aux commandes du duo de pilotes composé d’Aiden et de Callie, unique femme compétitrice du plateau et sœur de Devon Butler. Ce dernier, désormais en incapacité de piloter, a rejoint l’encadrement de Konnersport. Et comme deux Butler en cachent forcément un troisième, la vie de l’écurie est désormais aux mains de Davidoff, à la fois paternel et nouveau propriétaire.

Comme par le passé, Point de Rupture alterne cinématiques et phases de jeu dont la réussite de l’objectif tend à coller au scénario. L’ensemble fonctionne encore une fois plutôt bien, la mise en scène est vraiment soignée, les cut-scenes affichent des personnages aux expressions faciales en nette évolution. La seule petite ombre au tableau pour nous autres francophones est à aller chercher du côté des doublages, très inégaux, et des sous-titres qui ont tendance à s’afficher bien trop en avance. Mais c’est un détail à côté du dynamisme de ce mode, prenant et divertissant, à défaut de faire des miracles côté écriture. On reste sur quelque chose de très prévisible et qui met beaucoup plus l’accent sur les états d’âme de chacun que sur l’expérience sportive à proprement parler. On y est sensible ou pas, mais avouons que les développeurs ont soigné l’emballage de ce Point de Rupture 3.

Le mode intègre pour cette troisième édition les interviews des pilotes, le choix de celui ou celle à incarner au début de chaque chapitre, et propose également de faire des petits choix qui influencent sensiblement le niveau de réputation de l’écurie et modifie donc ce que l’on peut lire entre deux courses dans la partie « médias » et réseaux. Un petit plus certes, mais jamais mauvais pour l’immersion. Jouer à Point de Rupture est aussi une occasion de découvrir ce que le jeu a dans le ventre dans les meilleures conditions possibles, grâce à quatre niveaux de difficulté bien étagés et tout ce qu’il faut d’options pour rendre plus ou moins exigeante la conduite. Et c’est aussi et surtout l’occasion de voir F1 25 en action.

F1 25 xx

Attendu au tournant depuis que son développeur a confirmé l’abandon des versions sur les consoles d’ancienne génération, F1 25 délivre une prestation visuelle convaincante, sans nécessairement éclater la rétine. D’une fluidité exemplaire même en mode qualité (le mode performance propose le 120 hz pour ceux qui en sont équipés), le jeu de Codesmasters rend à merveille l’impression de vitesse quel que soit l’angle de caméra sélectionné. Les monoplaces sont très bien modélisées, jusque dans leur sonorité où chaque détail a fait l’objet d’un soin particulier. Sur la piste, le jeu de Codemasters fait un pas en avant significatif dès lors que l’on s’affronte sur les cinq circuits qui ont bénéficié d’un ravalement à l’aide de la technologie LIDAR (détection de la lumière et balayage télémétrique), à savoir Bahrein, Miami, Melbourne, Suzuka et Imola. La promesse de fidélité est tenue, avec un niveau de détail et de diversité, dans la restitution de la végétation notamment, qui renforce grandement l’immersion. Dès lors, on remarque d’autant plus la relative stagnation du reste des pistes qui n’ont malheureusement pas bénéficié de ce remodelage. Pourtant toujours très appréciable, le rendu général souffre malgré lui de la comparaison car on remarque d’autant plus l’aspect générique de certains arrière-plans (le sapin s’exporte de façon incroyable en ce bas monde). Utiliser le LIDAR sur un petit bout de l’offre globale est d’un certain point de vue un bien pour un mal. Mais on le répète, F1 25 est un jeu dans l’ensemble très agréable à regarder et parfaitement fini, capable de rendre chaque course prenante.

La force de la franchise F1 tient d’ailleurs toujours dans cette capacité à rendre l’expérience grisante, quel que soit le niveau du joueur embarqué. Les aides à la conduite permettent de passer d’un bolide sur rails pour les débutants à un véritable cercueil sur quatre roues pour les vétérans, en conservant dans tous les cas précision et sensations fortes. Les développeurs ont d’ailleurs retravaillé le gameplay pour gommer les mauvaises impressions laissées par F1 24 et proposer ici quelque chose qui sonne comme une évolution de F1 23. Plus propre, plus précis donc, et allégé des failles qui avaient fait grincer des dents les joueurs attachés à une expérience F1 sérieuse. Confortablement calé entre simulation et jeu grand public, F1 25 conforte cette position avec un très large spectre de réglage du niveau de difficulté. Annoncée comme améliorée, l’IA est effectivement satisfaisante dans l’ensemble, bien que l’on n’évite pas les petites poussettes ou bien, plus rarement, des velléités de passage en force en envoyant au diable les règles de courtoisie. Bien donc, mais peut toujours mieux faire.

F1_25_1

Les joueurs de la franchise F1 le savent, le menu est toujours très généreux. F1 25 ne fait aucunement exception et propose, en marge de son mode Point de Rupture qui a de quoi occuper déjà 6-7 heures, suffisamment de modes de jeu et d’objectifs pour tenir occuper jusqu’à F1 26. Il ne faut toutefois pas s’attendre à une révolution de ce côté-ci non plus : Mon Equipe, F1 World, les modes championnat en solo ou en coopération sont de retour avec quelques ajustement intéressants, et sont complétés par la présence toujours appréciable du multijoueur en écran scindé. Tous ces modes de jeu permettent de débloquer pléthore d’objets de personnalisation pour le pilote et la monoplace, tandis que le jeu, soucieux que l’on n’oublie rien, explique tout point par point, jusqu’à nous perdre parfois. Il est difficile certes de reprocher à un jeu de se montrer didactique, mais il faut avouer que F1 25 a parfois tendance à nous écraser sous le poids d’une multitude d’informations.

En digérant tout cela une chose après l’autre, on retrouve un univers globalement connu, renforcé par des modifications intéressantes à l’image du mode Mon Equipe qui nous place désormais dans la peau d’un chef d’entreprise, et non plus d’un pilote-propriétaire. Non seulement ce choix répond à la question d’un certain réalisme mais permet aussi d’affiner l’expérience : on ne fait plus le choix aussi bête qu’évident de se prioriser en tant que pilote au détriment du coéquipier. Il faut désormais penser avant tout pour l’équipe, tant pour les performance sur la piste que dans les compartiments de la recherche et du développement. Ces deux parties sont par ailleurs distinctes désormais, ce qui ajoute une petite couche d’épaisseur au volet gestion.

Que ce soit ici, pour une carrière comme pilote ou bien dans F1 World, le jeu nous bombarde d’objectifs plus ou moins importants et parvient ainsi à maintenir un intérêt constant pour l’investissement du joueur. Les objectifs partagés par plusieurs joueurs dans le mode F1 World en sont un bon exemple. Reste toutefois à savoir si celles et ceux qui ont déjà écumé les édition précédentes vont avoir à cœur d’y replonger totalement une nouvelle fois. A cette question, chaque joueur a sa propre réponse. On imagine toutefois que tout le monde ou presque apprécie l’une des principales nouveautés introduite par F1 25, les trois circuits inversés. Silverstone, le Red Bull Ring et Zandvoort peuvent ainsi être attaqués en sens inverse, idée aussi saugrenue que finalement efficace. Oui, on a l’impression de découvrir trois nouveaux tracés.

8/10
Sans surprise, F1 25 délivre une prestation tout en efficacité sans rien bousculer de ce qui fait son identité depuis plusieurs années maintenant. Les modes de jeu évoluent en terrain connu, offrant ainsi moult heures de jeu en perspectives, au risque de laisser planer chez certains joueurs un air de déjà-vu. Très bien réalisé, notamment sur les cinq circuits retravaillés et les trois proposés à contre-sens, F1 25 ne fait toutefois pas le bond en avant que l’on aurait pu espérer de sa part, sachant qu’il ne sort pas sur Xbox One/PS4. Indéniablement amusant à jouer pour le commun des joueurs, et renforcé cette année par un nouveau chapitre du mode Point de Rupture, F1 25 est un cas d’école : il ne révolutionne rien mais n’en demeure pas moins solide comme un roc.

+

  • Expérience de pilotage au top
  • Adapté à absolument tous les joueurs
  • Plein de choses à faire…
  • … Dont le mode scénarisé Point de Rupture 3
  • Circuits en sens inverse amusants
  • Environnement sonore impeccable
  • Réalisation solide, surtout pour les pistes retravaillées…

-

    • … Qui font passer les autres pour stagnantes
    • Pas de grand chamboulement dans la formule
    • A trop être didactique, on devient saoulant

Sur le même thème