Test : Fade to Silence sur Xbox One
Silence, ça tousse
Fade to Silence débute par le réveil de Ash, possédé par une ombre maléfique qui lui promet une mort proche. Et celle-ci ne se trompera pas. Après avoir ramassé une torche et mis à terre quelques ennemis, le titre développé chez les Allemands de Black Forest Games (Giana Sisters, …) nous propose de rejoindre un campement de fortune qui domine de vastes plaines recouvertes de neige. On ne va pas se mentir, l’aspect technique du jeu et notamment ses graphismes n’invitent pas forcément à dépasser ces premières minutes, assassinées qui plus est par une cinématique immonde qui nous présente Allie, la fille de Ash et accessoirement l’une des dernières survivantes de cette Terre post-apocalyptique. Mais les pantoufles auprès de la cheminée ce sera pour plus tard. Car pour cela il faut du feu, et le minuscule tutoriel nous invite justement à explorer les alentours dans le but de récupérer du bois de chauffe.
Ash peut alors partir en exploration afin de découvrir le monde qui l’entoure, ou plutôt ce qu’il en reste. La map est divisée en plusieurs zones dont certaines ne sont pas accessibles dès le départ, avec un avant-poste contrôlé par les ombres dans chacune d’elle. Afin de libérer chaque zone, il est absolument nécessaire d’améliorer le matériel de Ash, que ce soit grâce à la récolte de plantes, mais aussi avec la coupe de bois, l’exploitation de minerai et l’approvisionnement en nourriture via la chasse. Des activités qui permettent de récupérer divers ingrédients qui entrent ensuite dans la confection de produits et de bâtiments qui amélioreront votre condition et votre résistance à l’hostilité ambiante. C’est même l’unique moyen d’obtenir des armes et des équipements capables de rivaliser avec certains ennemis hautement mortels.
Car pour votre survie il faudra avant tout veiller à ce que vos jauges de faim et de froid n’atteignent pas des sommets, sans quoi votre barre de vie sera mise à mal. Se préparer un bon steak de renne et allumer des feux dans des abris éloignés du vôtre vont devenir vos préoccupations principales, surtout si les conditions climatiques se dégradent avec l’arrivée du blizzard ou si vous comptez vous attaquer à des ennemis, ou à un avant-poste, après une longue marche. Disposant d’un système à l’ancienne, Fade to Silence est parfois punitif, et vous oblige à rester sur la défensive à longueur de temps pour ne pas mourir. Car si vous accumulez un certain nombre de défaites, le titre vous renverra à la case départ, tutoriel compris. Dans ces moments, la seule maigre compensation se situe dans la possibilité d’utiliser une aubaine qui facilitera très légèrement votre prochain run. Pour le reste, il faudra refaire à peu près tout ce que vous venez de réaliser à la sueur de votre front.
Mais malgré un maximum de prudence, le titre regorge de lieux pièges où certains ennemis se cachent et peuvent venir à bout de votre vie fragile en quelques coups seulement. De quoi mettre d’autant plus la pression sur le joueur, et surtout l’inviter à ressentir un fort sentiment d’injustice et de frustration. La possibilité de recruter des partisans, si l’on ne s’arrête pas sur les dialogues insipides qui les accompagnent et leur intelligence artificielle au ras des pâquerettes, est une bonne chose et se révèle parfois même indispensable dans le but d’accélérer la récolte de ressources et l’amélioration de l’abri principal. La construction d’un traîneau facilite de son côté les déplacements dans les diverses zones mais souligne surtout l’utilisation par les développeurs d’un moteur physique totalement à la ramasse. Ne soyez donc pas surpris lorsque votre traîneau choisira de faire des saltos ou lorsqu’un arbre se sera mis en tête de venir s’écraser sur le crâne du héros après avoir réalisé quelques pirouettes.
On ne s’éternisera pas sur l’aspect technique du jeu mis à part pour signaler que la direction artistique aguicheuse est totalement anéantie par des graphismes clairement d’un autre temps concernant les éléments en mouvement (personnages, ennemis, roseaux, …), et des animations là aussi franchement déroutantes, notamment durant les cinématiques. Quelques crashs sont aussi à prévoir, histoire d’en remettre une couche du côté de la frustration, et installer la cerise sur le gâteau de cet ensemble indigeste. Un mode coopération est également disponible mais on ne vous conseillera pas d’inviter quelqu’un dans cette galère.
+
- Des bugs rigolos à cause du moteur physique daté
- Gestion des partisans pas trop mal
- Direction artistique intéressante sur le papier
- De jolis décors au loin
-
- Difficulté excessivement mal dosée
- Devoir tout refaire après X morts
- Intelligence artificielle très très artificielle
- Scénario et dialogues pas terribles
- Technique digne d'une Xbox 360
- Animations dignes d'une Xbox
- Des graphismes horribles de près