Test : Far Cry Primal sur Xbox One
(Préhistoric) Man Versus Wild
On l’a vu avec Blood Dragon, la franchise Far Cry n’a pas peur de s’éloigner un peu de son carcan original pour nous amener un peu de fraîcheur et de nouveautés. En attendant un éventuel Far Cry 5, Ubisoft Montreal a décidé de s’écarter une nouvelle fois du cahier des charges classique en nous proposant un épisode situé à des siècles de ce que l’on connait de la franchise. Et dans le cas de Far Cry Primal c’est peu de le dire puisque le studio nous emmène en 10.000 avant Jésus-Christ, soit 12.000 ans avant les épisodes se déroulant durant l’ère contemporaine. Raison de plus pour, une nouvelle fois, éviter toute passerelle scénaristique avec un précédent opus.
Dans Far Cry Primal, vous incarnez Takkar, un homme préhistorique appartenant à la tribu des Wenja. Après quelques mésaventures et une rencontre, vous voilà sur la terre fertile d’Oros, lieu à mi-chemin entre la terre promise et l’Enfer. Si le contexte général est radicalement différent de ce que la série nous propose d’ordinaire, le déroulé du scénario et ses personnages rocambolesques (pour ne pas dire complètement tarés) ne tranchent pas franchement avec les derniers épisodes en date. C’est donc à coup de quêtes principales, de quêtes secondaires et de quêtes annexes qu’il va falloir reconstituer un semblant de communauté, en affrontant les Udam, et les Izila, deux tribus qui ne souhaitent pas vraiment partager les terres d’Oros avec un troisième larron.
« Les grottes lugubres et la nuit noire deviennent alors de véritables sources d’angoisses lorsque résonnent les cris rauques. Néanmoins, le jour ne vous met à l’abri de rien, et surtout pas d’une course-poursuite avec un rhinocéros laineux ou un tigre dent-de-sabre, avec vous-même dans le rôle du déjeuner. »
Si la situation ne repose sur aucune base historique réelle, il faut bien dire que l’univers retranscrit par les développeurs d’Ubisoft Montreal est une véritable invitation au voyage. Avec ses graphismes très travaillés et ses environnements naturels souvent riches et variés, on prend rapidement plaisir à parcourir l’immensité de la carte pour découvrir les secrets qu’elle renferme. On s’aperçoit d’ailleurs rapidement que les êtres humains ne sont pas la seule menace présente puisque la faune ne se fera pas prier pour vous transformer en pâté pour (gros) chat. Les grottes lugubres et la nuit noire deviennent alors de véritables sources d’angoisses lorsque résonnent les cris rauques. Néanmoins, le jour ne vous met à l’abri de rien, et surtout pas d’une course-poursuite avec un rhinocéros laineux ou un tigre dent-de-sabre, avec vous-même dans le rôle du déjeuner. Ceux qui n’ont pas peur des frissons et de la difficulté relevée peuvent s’amuser par ailleurs à passer le jeu en Expert histoire de bénéficier à fond de l’expérience de se trouver dans la peau du petit être fragile.
Evidemment, votre progression dans l’aventure vous permet d’améliorer certaines compétences, aidant grandement à l’accomplissement des missions les plus difficiles. En plus de bénéficier d’un arsenal incroyablement bien varié pour l’époque (sagaie, gourdin, arc, bombes artisanales, pièges, etc…) la présence d’un arbre de compétences très diversifié oblige le joueur à privilégier différents aspects comme la santé ou la confection d’armes par exemple. Car Far Cry Primal n’a pas oublié d’inclure des éléments en vogue comme le crafting, ou confection pour les non-initiés. Il s’agit ici d’accumuler des ressources afin de fabriquer des flèches, des bombes d’abeilles ou des gourdins par exemple. Un système qui vous oblige alors à faire le plein de matières premières avant de vous lancer dans un avant-poste ennemi, ou dans la traque d’un animal sauvage.
« L’ambiance générale, que ce soit en terme de bande-sonore, d’exploration de grottes ou même au niveau du langage utilisé par les personnages suffisent à transporter le joueur dans un univers qui manque cruellement dans les créations vidéoludiques actuelles. »
Le rapport aux animaux est d’ailleurs un élément prépondérant, et cela tout au long de votre aventure. Si votre but premier va être de passer du statut de chassé à chasseur, par la suite vous serez amené à dresser des bêtes féroces capables d’attaquer des ennemis et de faire fuir les prédateurs, ainsi qu’à contrôler une chouette permettant, quant à elle, d’analyser une zone dangereuse sans avoir à s’en approcher de trop près. Leur utilisation combinée devient alors un vrai régal, vous offrant le luxe de voir un camp ennemi entier être ravagé sans bouger le moindre petit doigt ou presque. Cerise sur le gâteau, il vous est même possible de chevaucher certains animaux afin de vous déplacer bien plus rapidement d’un point à un autre. Une idée historiquement peu crédible (seul Musclor l’a fait en fait).
Autrement dit, malgré la volonté du studio à retranscrire une ambiance particulièrement fidèle à l’esprit régnant à l’époque de l’âge de pierre (le glauque et la violence en prime), tout est fait pour que l’expérience vidéoludique reste agréable à vivre, et au diable les entorses à la réalité historique. L’ambiance générale, que ce soit en terme de bande-sonore, d’exploration de grottes ou même au niveau du langage utilisé par les personnages suffisent à transporter le joueur dans un univers qui manque cruellement dans les créations vidéoludiques actuelles. Côté rythme, on ne peut pas dire que l’on ait le temps de s’ennuyer et si les quêtes annexes paraissent parfois un peu redondantes, on prend toujours plaisir à bifurquer de notre chemin initial pour traquer une bête rare ou escalader une paroi dans le but de récupérer un secret.
« En revanche, et comme trop souvent avec ce type de blockbusters, on peut regretter qu’Ubisoft Montreal n’ait pas poussé un peu plus le développement sur certains points comme le scénario. »
En revanche, et comme trop souvent avec ce type de blockbusters, on peut regretter qu’Ubisoft Montreal n’ait pas poussé un peu plus le développement sur certains points comme le scénario. Même si certains personnages principaux sont particulièrement timbrés, le manque de profondeur dont ils sont victimes ne les rend pas assez attachants, ni même détestables lorsqu’il s’agit des ennemis. On finit par accepter les quêtes sans s’exposer à la moindre émotion et en désespérant de ne pas pouvoir agir de manière plus poussée sur l’expansion de notre tribu réunifiée.
+
- Ambiance exceptionnelle
- Maîtrise des bêtes intéressante
- Arsenal bien fourni
- Système de confection efficace
- Traques grisantes
- Carte très vaste
- Mode Expert motivant
- Graphiquement aguichant
- On ne s'ennuie pas beaucoup !
-
- Intelligence artificielle pas toujours au top
- Gestion du village limitée
- Scénario très basique et sans surprises
- Quêtes annexes vite monotones
- Quelques bugs de collision