Jeux

Farming Simulator 17

Gestion | Edité par Focus Entertainment | Développé par Giants Software

8/10
One : 25 octobre 2016
01.11.2016 à 23h47 par - Rédacteur

Test : Farming Simulator 17 sur Xbox One

Aussi ponctuelle qu’un Beaujolais, la franchise Farming Simulator est de retour sur Xbox One après une édition 2015 plutôt plaisante, quoi qu’un peu fanée en raison de sa nature intergénérationnelle. Farming Simulator 2016, c’était pour la console portable de Sony, alors nous voilà du coup avec une édition 2017 estampillée de l’AOC « génération actuelle seulement » et donc forcément plus aguicheuse sur le papier. Toujours piloté par Giants Software et édité par les français de Focus Home Interactive, Farming Simulator jouit d’une jolie côte de popularité et cette version 2017 est forcément attendue aux abords du champ. Il reste donc à chausser les sabots et à savoir s’il n’y a pas trop de grain coincé entre les meules.

Le simulator, c’est un art de vivre, une façon de jouer au jeu vidéo qui connaît un certain succès sur PC depuis plus de 10 ans. Du poids-lourd au camion à ordures en passant par le train, tout ou presque y est passé avec plus ou moins de réussite. Dans la catégorie des valeurs sûres, Farming Simulator tient une place de choix, au point d’oser se lancer sur consoles de salon avec son édition 2013 sur Xbox 360. Une initiative bienheureuse, reconduite en 2015 sur les deux consoles Xbox. Farming Simulator 2017 se pose donc comme le premier épisode 100% génération actuelle mais conserve sa recette simple et efficace : faire évoluer le petit agriculteur que l’on est au début jusqu’à devenir le producteur n°1 de la région. Deux cartes sont proposées pour accomplir cette mission. La première et principale puisqu’elle regroupe l’ensemble des nouveautés comme traditionnellement, nous emmène en Amérique du Nord. Totalement inédite, elle est agréable à parcourir, alterne intelligemment les zones cultivables en plaine, les forêts et les bourgades un peu plus peuplées que les abords de la ferme. La seconde carte nous fait voyager du côté de l’Europe de l’Est, mais peut-être la connaissez-vous déjà : il s’agit de la zone proposée par le contenu téléchargeable « Gold Edition » de Farming Simulator 2015. Du coup, le choix se trouve un peu limité, à plus forte raison pour les vétérans de l’édition précédente qui sont passé à la caisse pour le DLC. Une troisième carte n’aurait clairement pas été de trop.

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Pas question pour autant d’aller brûler des pneus de tracteurs devant la préfecture : la nouvelle carte vaut son pesant de céréales et illustre très bien l’évolution graphique notable depuis la précédente édition. On gagne en détails et cela se ressent particulièrement sur l’aspect des cultures, beaucoup plus vivantes et réalistes. Le rendu est globalement plus lumineux, les effets de particules sont mieux gérés et le résultat est particulièrement visible lors des récoltes et autres déchargements, franchement moins grossiers que par le passé. Cerise sur le gâteau : les (nombreux) véhicules et équipements agricoles bénéficient d’une modélisation très soignée. L’ensemble est donc graphiquement assez satisfaisant, écorché néanmoins par un peu de clipping et d’aliasing. On regrette aussi les quelques chutes de framerate constatées ici et là et surtout, il est regrettable d’assister à des collisions toujours aussi fantaisistes. On dit rebonjour aux moissonneuses en mode poids plume dès que l’on touche le moindre petit élément ou qui jouent les fantômes en traversant certains types d’arbustes. Enfin, on regrette que le monde de Farming Simulator soit toujours aussi mort. Il y a bien un peu de circulation et des piétons sur les trottoirs mais en dehors de cela, c’est le désert. On aimerait tant voir d’autres personnes travailler, parler à des gens dans les magasins, mettre un visage sur nos partenaires d’affaires. Mais non. Pour l’heure, on se contente de pouvoir choisir enfin le sexe de notre personnage mais à côté de ça, rien d’autre si ce n’est la couleur de son équipement.

« Parlant d’équipement, la cuvée 2017 fait un grand bon en avant. De 140 véhicules et pièces dans l’édition précédente, on passe ici à 250 éléments qui profitent pour la plupart des licences phares du monde agricole »

Plus beau, mais toujours un peu austère et léger avec ses deux terrains de jeu, on pourrait penser Farming Simulator 2017 en manque d’engrais. Que nenni ! Il est aussi et surtout un titre qui ne lésine pas sur les nouveautés et relance la machine de belle manière. Pour rester sur les apports de la nouvelle carte, place à un moyen de transport original : le train. Deux voies ferrées sont désormais à disposition non loin de la ferme pour permettre aux producteurs de grandes quantités de déplacer leur chargement rapidement (uniquement sur la carte nord-américaine). Des silos de très grande capacité sont ainsi disponibles à la gare (pratique pour stocker un éventuel surplus), de même qu’une grue pour charger les rondins de bois. Une fois le tout bien harnaché, on s’offre alors le petit plaisir de la conduite (simplissime) du train jusqu’à l’un des points de vente. Inutile et donc totalement indispensable. Autre nouveauté petite en apparence mais ô combien intéressante : la possibilité de prendre les objets à la main. Si les plus patients y voient sans doute un moyen de récolter un peu partout des objets sans utilité autre que décorative, les apprentis bûcherons peuvent désormais se lancer dans la sylviculture avec une simple tronçonneuse et un pick-up (disponible dès le départ) pour transporter puis vendre quelques bouts de bois à la scierie locale. Bon ok, ce n’est pas avec ça que l’on fait fortune mais on apprécie tout de même la possibilité de débuter ce type d’activité (apparu dans Farming Simulator 2015) sans avoir besoin d’investir dans du matériel très coûteux. Parlant d’équipement, la cuvée 2017 fait un grand bon en avant. De 140 véhicules et pièces dans l’édition précédente, on passe ici à 250 éléments qui profitent pour la plupart des licences phares du monde agricole : New Holland, Challenger, Fendt, Massey-Fergusson (pour ne plus connaître personne) et bien d’autres ont répondu présent. Et ce n’est pas tout puisque Farming Simulator accueille enfin sur consoles les mods qui font la joie des joueurs PC depuis longtemps. Quelques uns sont déjà disponibles et il y a fort à parier que de nouveaux équipements verront le jour dans les semaines et mois à venir.

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Avec tout cela, il y a de quoi motiver les vidéo-agriculteurs confirmés ou débutants. Bonne nouvelle pour ces derniers d’ailleurs puisque bien que l’on retrouve trois modes de difficulté comme d’habitude : le niveau d’entrée se veut plus accessible cette année. L’équipement de base est correct, les terrains rapidement exploitables et on a même quelques réserves dans les silos qui ne demandent qu’à être vendues. Les trois terrains avec lesquels on débute sont, cette fois, les uns à côté des autres, ce qui évite d’avoir à déplacer les tracteurs pendant de longues minutes pour rejoindre une parcelle éloignée comme c’était le cas dans l’édition 2015. Les commandes des véhicules ne changent pas beaucoup et demandent un petit temps d’adaptation avant de s’y retrouver mais pour le reste, tout se veut plus souple. On peut par exemple se téléporter (à pied) sur tous les points d’intérêt de la carte et les ouvriers sont désormais capables d’assurer eux-mêmes le ravitaillement des machines, que ce soit en carburant ou en nécessaire de travail (grain, engrais, eau). Ils sont par ailleurs plus efficaces que par le passé, n’oublient rien ou presque ; la seule chose qu’on leur reproche encore, c’est de ne pas pouvoir s’occuper de récolter le contenu d’un moissonneuse, ou d’aller le vendre à un point défini au préalable. Autour de cela, on retrouve la palette de réglages habituelle et très complète pour se faciliter ou non la vie en définissant le niveau de consommation de carburant, la fanaison des cultures, la vitesse à laquelle les plantations poussent, etc. On retrouve d’ailleurs un système d’accélération du temps toujours aussi difficile à appréhender : on peut accélérer grandement le temps pour voir les cultures pousser plus rapidement mais en contre-partie, la vitesse de travail des ouvriers reste la même et les frais d’entretien des machines en fin de journée arrivent d’autant plus vite ! On jongle donc en quasi permanence avec l’horloge afin de trouver le bon compromis.

« Farming Simulator ce n’est pas que la plantation ; c’est aussi l’élevage et s’ajoutent aux poules, moutons et vaches laitières nos amis les cochons »

Une chose est certaine : on prend vraiment du plaisir avec Farming Simulator 2017 au regard de son ainé sur Xbox One dont certains aspects pouvaient paraître rebutants pour les non initiés. Les nouveautés s’additionnent et facilitent la vie, comme par exemple les « missions secondaires ». Il s’agit ici de rendre service aux collègues de la région en labourant leurs champs, en s’occupant de pulvériser les semis ou en moissonnant les récoltes par exemple. Contre ce service d’une durée très variable, on peut espérer glaner de précieux euros, particulièrement utiles quand on manque de ressources en début de jeu. Mais à la différence des services que l’on rendait dans les précédentes éditions du jeu, pas besoin ici de disposer d’un équipement précis : c’est le propriétaire du terrain qui se charge de fournir ce qu’il faut pour mener à bien la mission. C’est l’occasion pour le coup d’essayer des machines que l’on n’a pas encore les moyens de s’offrir mais sinon, il y a aussi la possibilité de les louer. Voilà encore une nouveauté loin d’être anecdotique qui permet de se lancer rapidement dans l’optimisation du rendement des terres, même si elle est évidemment plus coûteuse à long terme que l’achat. C’est également un moyen d’avoir de quoi s’essayer aux deux nouvelles cultures proposées, le tournesol et le soja. Vous savez aussi que Farming Simulator ce n’est pas que la plantation ; c’est aussi l’élevage et s’ajoutent aux poules, moutons et vaches laitières nos amis les cochons. A l’image des bovins, les porcs demandent une attention particulière puisque leur nourriture se compose de plusieurs éléments différents. Du travail en perspective donc mais qui ne se fera pas seulement au son des tracteurs puisque Farming Simulator 2017 accueille une poignée de stations radio pour égayer cette expérience champêtre plus que satisfaisante, par ailleurs toujours jouable à plusieurs en ligne. Avec de bons associés, le bonheur est assurément dans le pré.

8/10
L’un des patrons de la grande famille des « simulators » confirme une nouvelle fois son statut et offre aux joueurs Xbox One une édition 2017 pleine de bonnes choses. Si l’on est d’abord un peu refroidi par le nombre très limité de cartes et la découverte d’un monde qui manque encore de vie, difficile de ne pas résister ensuite à l’appel des nombreuses nouveautés introduites cette année. Bourré de choses à faire et de machines à découvrir, plus agréable à gérer mais aussi à regarder, Farming Simulator 2017 fait également un petit pas en avant vers les nouveaux venus en se montrant plus accessible. Tout cela sans perdre un grain de la profondeur qui fait son charme auprès des habitués. La mise au vert est donc plus que conseillée cette année.

+

  • Plein de nouvelles choses
  • Plus accessible
  • Prise en mains plus souple
  • Réalisation satisfaisante
  • Accueille des mods
  • Et des trains !
  • Contenu solide…

-

    • … Mais seulement deux cartes !
    • Collisions encore ratées
    • Gestion du temps particulière
    • Manque encore beaucoup de vie