Test : Farming Simulator 25 sur Xbox Series X|S
Le voyageur demande le beau temps, le paysan demande la pluie, et les dieux hésitent
Giants Software dégaine une nouvelle fois l’une de ses grosses machines agricoles, les stars de la franchise, pour arborer la couverture de Farming Simulator 25. Cette façon qu’a le développeur de nous servir plus ou moins le même visuel depuis le premier épisode consoles sur Xbox 360 a, d’un certain point de vue, quelque chose de rassurant. Comme une carte postale en provenance d’une terre qui nous est chère. Si vous êtes étranger à cette franchise qui est un véritable phénomène, parvenue à s’imposer jusque sur le terrain de l’Esport, rappelons que Farming Simulator n’est autre que le leader de la simulation agricole, offrant aux joueurs moult opportunités de faire pousser céréales, légumes, pommes de terre ; d’exploiter le bois, d’élever des animaux et, depuis peu, de placer tout cela au cœur d’une dynamique productive qui permet de créer des produits transformés (le blé en farine, les olives en huile ou encore lait en fromage). Tout cela au fil des jours, des mois et des saisons. C’est ainsi une franchise qui a évolué doucement mais sûrement au fil des années pour arriver à toucher à tout ce qui fait l’agriculture au sens large.
Farming Simulator 25 arrive ainsi à un moment où tout ce qui a été brièvement évoqué un peu plus haut compose le gameplay de l’épisode précédent. Alors, que nous apporte-t-il de frais ? On peut d’emblée s’engager dans notre carrière solo ou en multijoueur sur trois cartes différentes, avec comme par le passé la possibilité de débuter avec une ferme déjà équipée et fonctionnelle ou bien en choisissant soi-même chacun des premiers investissements à engager. La carte européenne est déjà connue des joueurs de Farming Simulator 22 qui l’avaient peut-être acquise comme contenu additionnel (Zielonka). On retrouve donc ici cet environnement légèrement amélioré et comme souvent avec les maps en Europe, propice à l’exploitation dans de bonnes conditions d’à peu près tout. Les deux autres cartes sont en revanche toutes nouvelles. Il s’agit de Riverbend Spring pour qui veut cultiver sur de grands espaces à l’américaine, et de Hutan Patai qui nous propulse pour la première fois aux commandes d’une ferme en Asie orientale. Cette dernière zone est celle à choisir pour expérimenter la principale nouveauté de Farming Simulator 25 : la culture du riz.
On a le choix entre le riz long grain, exploité sur sol préparé de façon traditionnelle, et le riz cultivé en rizière. Les rizières sont ici des espaces spécifiques à créer avec l’éditeur de sol, lequel gagne au passage plusieurs options pour dessiner des espaces plus précis, divers, moins lisses que dans Farming Simulator 22. La rizière demande inévitablement le placement d’une borne à eau qui permet d’inonder le terrain, condition à la mise en terre des plants de riz. On peut acheter ces plants ou bien les faire pousser sous serre (on retrouve dans ce cas le principe de la serre déjà présent dans Farming Simulator 22). Le reste du processus requiert une planteuse spécifique ainsi qu’une moissonneuse spécialisée pour la culture du riz. On touche donc pour la première fois à des machines que l’on ne connait pas forcément à moins d’avoir vu de très près une rizière et s’être intéressé à la mécanisation de son exploitation. Cette culture se pose ainsi comme 100% originale, du type de terrain aux outils utilisés, ce qui en fait un formidable prétexte pour repartir plusieurs heures durant dans l’univers Farming Simulator.
En marge de la culture du riz, la franchise étoffe sa proposition avec les épinards, les pois et les haricots. L’apport sur le gameplay est moindre au regard de ce qu’offre le riz, mais cela vient enrichir entre autres le principe de chaine de production qui fait naturellement son retour et grandit. Plus de productions signifie donc plus de produits potentiellement créables, soit en les fournissant aux ateliers et usines locaux, soit en construisant soi-même. Cela demande bien évidemment de bien gérer ses première productions pour garantir des bénéfices et investir, mais on a dans Farming Simulator 25 plusieurs niveaux d’installations qui permettent de débuter la revente modestement, avant de passer à quelque chose de plus ambitieux. L’ensemble est comme toujours soutenu par les constructions permettant d’obtenir des revenus passifs intéressants à long terme (les panneaux solaires ou les éoliennes) et pour les esthètes, il est possible de laisser sa marque en participant à la construction/rénovation de lieux emblématiques de la carte. Se lancer dans la sylviculture permet par exemple de devenir l’un des principaux fournisseurs de bois pour la rénovation d’un ancien silo à grain. De quoi gagner de l’argent tout en participant à la vie en collectivité. Cet aspect « vivant » de l’univers prend un peu de gallon avec Farming Simulator 25 puisqu’il est désormais possible de parler avec quelques PNJ. Outre le fait qu’ils sont ceux qui donnent des missions secondaires (souvent idéales pour découvrir un certain type de culture/matériel tout en gagnant de l’argent), ces personnages nous racontent la vie ici-bas, quelques petites anecdotes ; surtout, chacun sait quelque chose à propos d’un type de travail en particulier et peut ainsi être de bon conseil pour les débutants. L’ajout est minime certes, mais il apporte un peu de vie à une franchise qui brille autrement par son austérité.
Farming Simulator 25 est sans grande surprise un jeu plaisant, pour peu que l’on adhère à cette formule qui ici évolue somme toute timidement. L’interface et les commandes demandent toujours un certain temps d’acclimatation. Personnellement on s’y retrouve et les choses se passent bien mais il est difficile de dire si c’est parce que l’ensemble est bien pensé ou alors parce que l’on joue à la franchise sur Xbox régulièrement depuis dix ans. Il y a toujours ces musiques hautement dispensables sur les radios du jeu (à quand de la vraie musique ? D’autres le proposent !) qui contrastent avec les sonorités des machines, bien retranscrites. On se dit aussi qu’après trois années passées depuis Farming Simulator 22, la culture du riz ne devrait pas constituer la seule grosse évolution. On dispose certes de plus de modes de production, d’une armada de véhicules et outils qui dépassent les 400 éléments sous licence officielle, de serres qui permettent désormais de produire aussi des champignons. On apprécie également l’apparition côté élevage des buffles, des chèvres et globalement d’un cycle élargit qui inclut désormais la gestion des jeunes bestiaux.
Tous ces petits éléments contribuent à la très bonne expérience Farming Simulator 25, mais peut-être que l’on en attendait tout de même un peu plus ? Il va sans dire que si l’on n’a pas touché à Farming Simulator 22, ce millésime 25 est absolument incontournable pour tout amateur de simulation riche, variée et soignée. On note d’ailleurs une évolution visuelle significative, le jeu profitant nécessairement de l’absence d’une version Xbox One. Les trois destinations proposées sont autant de façon d’apprécier les levers de soleil, le passage des saisons, la météo dynamique (qui inclut désormais tornades et grêle) qui vient jouer des tours aux agriculteurs en plein exercice. Testé sur Xbox Series X le jeu s’est montré stable et agréable à regarder, notamment pour ses modèles de véhicules comme toujours très soignés. On reste en revanche plus mesuré sur la gestion de la physique parfois en roues-libres. Il y a toujours cette impression de légèreté de certains véhicules pourtant immenses, et de drôles de réactions face aux chocs. Les petits bugs de collision arrivent ponctuellement, mais le développeur à déjà déployé plusieurs patchs qui ont corrigé les moins propres. Gageons que tout cela gagnera encore en propreté dans les semaines à venir.
+
- Cultiver du riz, une réussite totale
- Trois cartes bien pensées et variées
- Météo dynamique bien gérée
- Evolution graphique notable par rapport à FS 22
- Des centaines de produits sous licence parfaitement modélisés
- Gestion accessible à tous
- Contenu titanesque…
-
- … Mais les nouveautés ne se bousculent pas pour autant
- Moteur physique sans évolution significative
- Prise en main qui requiert de la patience pour les débutants