Test : F.E.A.R. Files sur Xbox 360
Mais malheureusement, Jude n’est semble-t-il pas intervenu auprès des différents développeurs pour rendre ce F.E.A.R. Files meilleur. Car, ne nous le cachons pas, après les grosso modo, 9h de jeu que vous aurez dépensées pour terminer les deux campagnes, un constat s’impose : le jeu baigne dans la médiocrité, tel un chichi dans son huile bien grasse. Et j’ai envie de vous dire les amis, quel gâchis ! En effet, alors que, pour une fois, un jeu, F.E.A.R. était parvenu à allier scénario-ambiance-technique en béton, ses deux add-on ne lui font pas honneur. Excepté une ambiance (un peu) angoissante, et un gameplay qui a plutôt bien subi la transition PC-Consoles, on enchaîne les déceptions au fur et à mesure que l’on avance dans ces deux campagnes bien ternes. En plus d’être terriblement mal optimisé, avec des baisses de framerate telles que l’on ne sait parfois plus si l’on a activé le mode ralenti, le jeu, j’entends par là les deux campagnes, est d’une faiblesse graphique que l’on n’était plus habitué à rencontrer sur Xbox 360. Explosions minables, textures qui pourraient sans mal réclamer une tente de la part des enfants de Don Quichotte, problème de synchronisation labiale etc. Le jeu cumule les déficiences technique, ce qui, avouons le, à 60 € le DVD, fait mal au cul. Mais au delà du côté purement esthétique, le soft, du moins la première campagne, déçoit dans ce qui faisait le charme et la force de la version PC.
Extraction Point ou Deception Point ?
Les développeurs auraient sans doute mieux fait d’emprunter le titre de ce roman de Dan Brown pour intituler leur premier add-on. Non pas que le jeu soit foncièrement mauvais, mais le goût d’inachevé qui prime après avoir passé environ 5 heures (durée de vie que l’on pardonnera, étant donné la condition du jeu) en l’attente d’une quelconque avancée scénaristique, pique profondément. Car en plus d’être rares, les quelques rebondissements sont particulièrement mal amenés. Il n’y a d’ailleurs pas que la gorge qui est piquée : les yeux aussi le sont. La faute à des graphismes hideux, un framerate d’une rare violence tant il est bas, et un jeu généralement trop sombre (bon, certes, c’est le genre qui veut ça, mais quand même). De plus, les mécanismes sont souvent identiques, et ainsi, après deux ou trois temps de réflexion en début d’aventure, tout devient trop évident par la suite.
Heureusement, ces quelques heures de jeu ne sont pas non plus synonyme de supplice absolu, et quelques points positifs viennent redorer le blason du jeu. Les apparitions angoissantes sont toujours (un peu trop) légion, donnant ce cachet si particulier à l’ambiance du jeu. Le gameplay est parfaitement dosé et réactif, quoi qu’un peu bourrin, mais avec une utilisation judicieuse du ralenti obligatoire, et malgré un level design bien redondant, on prend plaisir à manier les différentes armes qui nous sont proposées (leurs utilisations récurrentes sont d’ailleurs récompensées par des succès), afin de zigouiller du monstre bizarre, ou bien des soldats contrôlés par un psychopathe tout droit hérité du premier épisode.
Cela permet de ne pas abandonner l’aventure trop vite et de se faufiler jusqu’à la fin d’Extraction Point, en ayant quand même envie d’avoir un peu plus de substance.
Et justement, EP n’est pas seul à composer ce F.E.A.R. Files, puisque le deuxième add-on, développé par un studio différent, et intitulé Perseus Mandat, est également présent. Arrive-t-il à relever le niveau ?
Perseus Mandat : Mandat d’arrêt immédiat ?
Alors qu’Extraction Point prenait directement place après les évènements de F.E.A.R., Perseus Mandat joue la carte nouveauté, en se situant pendant une autre période, et en proposant d’incarner un autre soldat d’un autre commando d’élite F.E.A.R. Tout comme son grand frère, le jeu souffre de vilaines lacunes techniques, mais tente, tant bien que mal, de corriger quelques défauts largement évitables. Tout d’abord, la trame scénaristique reprend des couleurs, et, bien que toujours aussi mal menée, passionne déjà un peu plus les foules que celle d’Extraction Point. On en apprend un peu plus sur le complexe qu’héberge Origin, et sur la mystérieuse Alma. Le jeu offre également une bien plus grande variété d’environnements, ce qui enlève le sentiment de tourner en rond que l’on ressentait dans Extraction Point. On passe ainsi des égouts à un laboratoire futuriste, en passant par une sorte de mine désaffectée. Le gameplay n’a pas bougé d’un pouce, car comme le dit le proverbe, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. L’armement n’est que guère enrichi, mais les quelques nouvelles armes sont assez agréables à l’usage. Quant à l’ambiance, elle reste fidèle à la série, et c’est donc habité d’une relative angoisse que l’on erre à travers Origin, à la recherche d’indices sur l’aura paranormale entourant la ville. Perseus Mandat n’est donc pas exceptionnel, mais relève délicatement le drapeau du jeu, sans toutefois parvenir à le hisser au niveau du premier épisode. Il comblera tout juste les attentes des fanas du premier opus, et, bien que largement mieux fini qu’Extraction Point, on finit le jeu avec un sentiment amer : l’impression que les devs se sont contentés du minimum, juste de quoi assurer quelques heures de shoot en plus.
En file(s) d’attente pour Project Origin
L’archi-classique mode multijoueur, composé des basiques Deathmatch, Capture de Drapeau, et autres attrapes fragueurs, est loin de combler la déception qui nous habite après la fin du jeu, même si le Lag n’est pas, ou peu, présent. Tout comme l’anecdotique mode Action Instantanée, terriblement mal foutu, et qui semble avoir été implanté en exclusivité afin de justifier le prix de 60 €.
Les fans de la première heure auront largement préféré s’attarder sur les versions PC, mieux optimisées et moins chères, tandis qu’on ne pourra conseiller à ceux qui n’ont toujours pas franchi le pas d’attendre l’occasion, ce qui ne devrait plus être très difficile aujourd’hui.
Cependant, la licence devrait retrouver une partie de son aura prochainement, puisque Monolith, le studio originel, est en train de développer la suite spirituelle de F.E.A.R. pour le compte de Warner Bros., intitulé Project Origin.
+
- Gameplay
- Base scénaristique posée...
- Ambiance générale
-
- ...mais terriblement mal menée !
- Techniquement indigne de la 360
- Manque de variété des décors
- Pas sous-titré
- Mal optimisé