Jeux

Fernbus Coach Simulator

Simulation | Edité par Aerosoft | Développé par TML Studios

6/10
One : 28 février 2023 Series X/S : 28 février 2023
14.03.2023 à 07h29 par - Rédacteur

Test : Fernbus Coach Simulator sur Xbox Series X|S

Le Paris-Brest de mamie Huguette

On a comme une envie de prendre virtuellement le large et on vous invite naturellement à nous rejoindre. Ça tombe bien, Fernbus Simulator est arrivé sur les consoles Xbox. Dans ce simulateur partenaire officiel de l’entreprise allemande Flixbus, fleuron du voyage en bus à l’échelle européenne, ce sont des kilomètres de route qui s’offrent à nous. De Perpignan à Vienne, de Paris à Prague, le mot voyage semble trouver tout son sens. Mais qu’en est-il réellement ?

Développé par TML Studio et édité par Aerosoft, Fernbus Simulator nous arrive donc tout droit des terres de nos cousins germains. Comme souvent, me direz-vous. Ce simulateur de conduite d’autocars, fraichement arrivé sur Xbox One et Xbox Series X|S, n’est toutefois pas nouveau. C’est en 2020 qu’il fit sa première apparition sur PC. La bonne nouvelle, c’est que cette version consoles comprend à la fois le contenu de base et celui additionnel qui furent proposés sur PC. Préparez vous à avaler des kilomètres en Allemagne, Autriche, Suisse, Belgique, Pays-Bas, République Tchèque, Luxembourg et cerise sur le gâteau, en France. Tout cela représente une centaine de villes, connectées par quelques 50 000 kilomètres de route. Précisons toute de même que l’échelle appliquée à l’ensemble est de 1/10, soit un ratio plutôt bon pour allier le sentiment de l’évasion à l’évident besoin de maintenir une vie en dehors de sa console. C’est le jeu ma pauvre Lucette !

Fernbus Simulator-3

Si le gros des villes visitables se situe en Allemagne, la France n’est pas trop mal lotie. On peut rejoindre Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Brest, Nice, Rouen ou encore Clermont-Ferrand, Perpignan, Limoges et Dijon. Fernbus Simulator nous laisse le soin de partir à la découverte des toutes ces cités en jeu libre, en créant soi-même ses voyages ou bien en reproduisant les véritables trajets empruntés par les Flixbus. Il faut toutefois réfréner quelque peu ses envies de grande évasion durant les toutes premières heures de jeu, Fernbus Simulator nous obligeant à boucler quelques missions avant de nous laisser profiter pleinement de l’ensemble de la carte. On choisit ainsi notre ville d’origine et à mesure que l’on gagne des points d’expérience, les nouvelles zones atteignables se multiplient. Jusqu’à ce que le jeu nous autorise à voyager jusqu’aux confins de son Europe.

C’est un moyen valable d’appréhender le fonctionnement de Fernbus Simulator. S’il n’est pas bien compliqué sur le papier (partir du point A pour rejoindre le point B dans un temps donné), quelques petites choses auraient clairement mérité un éclaircissement. On pense par exemple aux tâches à accomplir pour enregistrer les passagers avant le départ. Celles-ci ne se débloquent qu’à partir du moment où vous avez pensé à mettre en marche le panneau d’information à l’avant du bus et ouvert les soutes à bagages de l’autocar. Dans l’absolu c’est logique, mais pas forcément intuitif lorsque l’on découvre le jeu. Il y a bien quelques petites consignes qui apparaissent en bas de l’écran, mais elles ne remplacent pas un tutoriel qui fait franchement défaut. Celui-ci aurait d’ailleurs été bien utile pour maitriser convenablement les commandes du bus en mode « réaliste ». A l’inverse donc du mode arcade qui permet une prise en main immédiate des fonctions de base, le mode réaliste requiert le respect de règles précises pour démarrer le bus ou lancer une marche arrière. L’approche est intéressante et tout à fait à sa place dans un simulator, mais aurait mérité un peu plus de précisions. On vous avoue – non sans une certaine honte – avoir mis dix bonnes minutes avant de trouver comment démarrer le moteur.

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Une fois mise de côté cette phase d’apprivoisement, Fernbus Simulator est un jeu qui tient ses promesses. Aux commandes de bus officiels Man, Setra ou encore Neoplan et son Skyliner, personnalisables avec des skins Flixbus et autres, le sentiment d’évasion est au rendez-vous. S’il ne faut pas s’attendre à des villes reproduites fidèlement (quelques monuments et indices esthétiques sont toutefois là), on apprécie de les voir vivantes. Entre la circulation parfois intense, les feux tricolores, les ronds-points, les petites rues et les grandes avenues, la conduite dans les zones urbaines met notre concentration à l’épreuve. Puis vient le moment de quitter la ville pour prendre le large. Ca se passe le plus souvent sur des autoroutes mais Fernbus Simulator nous invite également à emprunter des routes à voie unique, voire quelques tracés bien sinueux dans les montagnes. On a apprécié la proposition du jeu de ce côté-ci, tant il ne se contente pas d’annoncer du kilomètre par milliers pour finalement nous proposer la répétition des mêmes types de tracés.

Les pérégrinations aux quatre coins de l’Europe sont ponctuées par des travaux sur la route, des accidents et même des rencontres avec la maréchaussée. Non, vous n’êtes pas à l’abri d’un petit contrôle. Alors gare à votre vitesse, à l’usage correct des feux ou encore au respect des temps de repos réglementaires. Ces petits événements, additionnés à la météo dynamique, au besoin de faire l’essence, à celui d’observer des pauses et de prendre soin de recompter les passagers avant de repartir, contribuent à donner de la vie à Fernbus Simulator. Puis il y a toutes les choses que l’on contrôle depuis le bus, comme la climatisation, l’accès aux toilettes, les lampes individuelles, le Wifi, etc. Les passagers demandent parfois des choses, font savoir qu’il fait trop chaud ou pas assez, et répondre à tout cela permet de gagner plus de points d’expérience. Ces éléments se commandent en maintenant le bouton X et en balayant les options de gauche à droite ; la même chose depuis le boutons A permet d’accéder aux commandes du bus comme les lumières, les portes, le régulateur de vitesse ou encore les essuie-glace. L’exercice demande un peu d’habitude, mais une fois qu’on s’y fait, on a l’impression d’être un véritable magicien capable de tout faire en même temps. Cela dit on aurait aimé pouvoir faire surgir un peu de musique de la radio, mais il faut se contenter des bruits d’ambiance.

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Fernbus Simulator offre une expérience agréable dans l’ensemble, portée par une conduite précise pour de bonnes sensations. On conseille la vue de cockpit (sinon c’est en vue externe), largement paramétrable pour se donner tous les moyens de conduire avec le moins d’accrocs possibles. Les bus pèsent leur poids mais se manient gentiment, le rayon de braquage important est respecté, bref ça fonctionne très bien. Le meilleur moyen d’aller tester cela, c’est sur la Serpentine en Suisse : sueurs garanties mais satisfaction au rendez-vous. C’est en revanche sur le volet technique que Fernbus Simulator ne convainc pas totalement. S’il est plutôt joli graphiquement parlant, notamment pour la modélisation de ses bus et pour un certain souci du détail apporté aux tronçons de route selon les pays, régions et types de revêtement, pas mal de petites choses ennuient.

Le clipping est très présent, la distance d’affichage n’est parfois pas suffisante et donne l’impression que l’on se dirige vers la mer au milieu de l’Alsace. Difficile aussi de passer à côté de la grande propension de certains éléments du décors (les panneaux surtout) à clignoter et briller comme des miroirs de bordels. On note également des saccades régulières, tout comme une intelligence artificielle qui joue les kamikazes contre les barrières de péage. Ce sont donc pas mal de choses, plus ou moins visibles, qui égratignent une expérience globalement bonne. Espérons que les développeurs pourront adoucir cela dans les semaines et mois à venir avec quelques mises à jour, Fernbus Simulator est un bon jeu qui mérite un plus grand degré de finition.

[Mise à jour du 20/03/2023] Comme on a bien aimé Fernbus Simulator sur Xbox Series X, on a continué d’y jouer pendant plusieurs heures. Ce fut l’occasion de visiter un peu plus en détail les contrées allemandes et autrichiennes, définitivement plus riches et variées que leurs cousines françaises. Ce temps de jeu supplémentaire a toutefois révélé une surprise, plutôt contrariante. Il semble pour l’heure impossible d’accéder à la ville de Luxembourg. Bien que l’on puisse la sélectionner comme étape et s’en approcher de quelques kilomètres, impossible d’aller au bout du chemin : absolument toutes les routes sensées y mener conduisent… A un gouffre béant. Le bus, comme les véhicules contrôlés par l’IA, chutent dans l’abîme. Le déploiement d’une mise à jour relativement conséquente (environ 8gb) la semaine dernière n’a par ailleurs nullement réglé le problème. Elle apporte toutefois un peu plus de vie au jeu, avec des passagers qui disent quelques petites choses au moment de l’enregistrement, ou fustigent nos erreurs de conduite. En bref, on espère que les développeurs vont prendre le temps de corriger ce bug tout de même aussi gros que grotesque.

6/10
Avec sa carte immense, sa conduite plaisante et sa bonne ambiance, Fernbus Simulator est un bon représentant du genre. L’invitation qu’il lance aux amateurs de longs trajets vaut le coup d’être acceptée. Cela même en dépit de plusieurs couacs techniques, clipping et saccades en tête. Fernbus Simulator est un sympathique passetemps, sérieux mais pas trop. Bref, un simulator comme on les apprécie.

+

  • Carte immense
  • Types de routes et zones variés
  • Conduite plaisante
  • Paisible, relaxant, vivant
  • Plutôt joli pour un simulator
  • Le gasoil à 1,39€

-

    • Clipping et bugs d’affichage nombreux
    • Pas mal de petites saccades
    • Un vrai tutoriel aurait été apprécié
    • Environnement sonore un peu timide