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Quatre ans, c’est le temps qu’il aura fallut à Electronic Arts pour convaincre une très grande majorité de joueurs de quitter Pro Evolution Soccer pour venir enchainer les dribbles sur FIFA. L’ordre étant désormais établit durablement, l’éditeur américain s’attèle à ressortir de son placard une franchise mise de côté pendant bien – trop – longtemps. Toujours développé au sein du studio d’EA Vancouver, spécialisé dans les licences sportives, FIFA Street effectue donc son retour et en profite pour marquer l’arrivée fracassante de celui que beaucoup considère comme le meilleur joueur du monde : Lionel Messi. Autre révolution visible par une simple consultation de la jaquette, ce nouvel opus de la série ne s’inscrit pas dans la continuité de ses prédécesseurs et abandonne sa précision numérique. Une volonté qui laisse deviner un reboot de la franchise et qui sera rapidement confirmée après quelques minutes de jeu.

Car FIFA Street, à l’image de la série FIFA, lorgne désormais du côté du réalisme au détriment de l’aspect arcade qui caractérisait les trois premiers épisodes de la franchise. Une nouvelle orientation qui oblige désormais les joueurs à apprivoiser toutes les subtilités du gameplay pour espérer remporter la victoire. Et avec des terrains aux dimensions bien moins importantes qu’un terrain de football classique, le style de jeu à adopter diffère également. Si les parties à onze privilégient le jeu collectif, la circulation du ballon, la puissance de frappe et la vitesse de course, dans FIFA Street c’est la technique individuelle qui prime. Que l’on joue des matchs en deux contre deux ou en six contre six, l’élimination d’adversaires par une série de dribbles devient rapidement une priorité et pousse ainsi le joueur à utiliser les deux sticks de sa manette avec précision. Roulette, talonnade, louche, petit pont, grand pont, double contact, virgule, sombrero… Toute la panoplie de l’apprenti technicien y est – ou presque – afin de ridiculiser son adversaire et casser les reins de l’équipe qui aura le malheur de se retrouver en face de vous. Seul bémol, il faudra parfois de longues heures d’entrainement pour mémoriser les nombreux mouvements disponibles, et un peu plus encore pour les maitriser avec justesse. Heureusement, quelques bases suffisent pour espérer marquer des points dans les buts adverses, le reste ne servant finalement qu’à distribuer des humiliations parfois bien cinglantes.

Le choix des armes

Au niveau du contenu, Electronic Arts ne s’est pas privé pour utiliser plusieurs de ses licences acquises chèrement. Ainsi le mode exhibition permet de retrouver l’intégralité des équipes du Calcio, de la Liga, de la Premier League, de la Bundesliga, de la Major League Soccer, ainsi que de la Ligue 1 avec des effectifs qui, malheureusement, ne tiennent pas compte du dernier mercato hivernal. Une vingtaine d’équipes nationales sont également présentes, ainsi qu’une multitude d’effectifs à débloquer, dont les sympathiques "All Stars" regroupant les meilleurs joueurs de chaque continent. Comme souvent, les développeurs d’EA Vancouver ont également inclus un mode Carrière aux côtés des Matchs Libres et du mode Entrainement. Intitulé World Tour, celui-ci vous permet de créer une équipe via divers outils de personnalisation (logo, maillots, nom de l’équipe, joueurs …), pour ensuite l’emmener vers les sommets de la planète football à l’aide d’un système d’expérience permettant d’améliorer vos joueurs au fur et à mesure dans divers domaines (vitesse, défense, gardien, tir, etc…). La progression dans la hiérarchie quant à elle s’effectue de manière très standard puisqu’il faudra remporter plusieurs titres régionaux, nationaux puis continentaux avant de se frotter au gratin mondial composé d’équipes comme Manchester City, Barcelone ou encore l’Inter Milan. Option plutôt sympathique, il est également possible d’affronter les équipes d’autres joueurs (à condition d’avoir enregistré son pass en ligne) dans certains tournois d’un mode qui peut également se jouer entièrement en solo, au risque de pester face à une intelligence artificielle capable d’anticiper tous vos faits et gestes dans le mode de difficulté le plus élevé.

Pour le reste, on alterne entre divers types de terrain allant du parking malfamé au gymnase bourré de supporters en folie avec des règles qui peuvent différer d’un endroit à l’autre. Ainsi, certains environnements sont plutôt propices aux affrontements en deux contre deux (sans gardien de but) tandis que d’autres peuvent accepter jusqu’à six joueurs par équipe. La taille des buts peut également différer d’un terrain à l’autre tout comme la présence de muret empêchant les sorties en touche. Des variantes qui permettent de diversifier les rencontres et qui obligent le joueur à opter tantôt pour une approche technique, tantôt pour un jeu collectif rapide, etc… Les amateurs de football en salle seront également ravis de savoir que les règles du futsal sont au programme (buts de handball, pas de muret pour empêcher la sortie du ballon, comptabilisation des fautes, …) même si l’on regrette finalement qu’il s’agisse là du mode de jeu le moins dynamique du lot, un comble pour cette discipline spectaculaire qui a pour habitude d’allier jeu rapide et technique. Pour finir, notons également un manque de fluidité flagrant dans les menus, la faute à la connexion permanente aux serveurs d’Electronic Arts qui vient régulièrement plomber la navigation.