Test : FIrefighters - The Simulation sur Xbox One
Gilbert ! Déroule !
C’est aux allemands de VIS Games que l’on doit ce Firefighters – The Simulation (c’est sous ce nom qu’il apparait si vous le cherchez sur votre Xbox One). Ils n’en sont pas à leur coup d’essai puisque déjà responsable d’un premier titre du genre sorti en 2014 sur PC et avant cela, VIS Games a développé sur cette même plateforme plusieurs jeux estampillés Simulator et allant des travaux publics jusqu’à la chirurgie. Il y a donc ici une certaine expérience en la matière. Qui dit simulation made in outre-Rhin dit sobriété, voire austérité : ne cherchez pas la moindre ligne de dialogue ou de scénario dans Pompiers – La Simulation. Vous êtes un aspirant qui est ici pour servir et protéger ; avec de l’application, vous gravirez les échelons vers le grade suprême, synonyme de clés ouvrant les portes du gros camion.
La progression dans le jeu suit une structure assez simple et qui tend à se rapprocher le plus possible de la réalité. Un véhicule est affecté au joueur en début de journée afin qu’il puisse répondre aux urgences qui le concerne. Une journée dure environ quinze à vingt minutes (plus ou moins selon l’option choisie) et les interventions n’ont rien de figé : on peut ainsi passer une journée à battre la campagne comme une autre à patienter. C’est assez particulier vu comme ça, mais cela colle finalement assez bien avec l’idée de simulation. On peut passer le temps en donnant un coup de jet d’eau au véhicule (on finit par le faire souvent) ou en suivant un entrainement sur le simulateur de la caserne. Au terme de la journée de garde, chaque intervention a rapporté des points (si elle a été bien menée) et rapproche le joueur du grade suivant.
« Tout le spectre de la fonction de pompier est ainsi couvert… Pour le meilleur et pour le pire »
Monter en grade signifie avoir accès à un nouveau véhicule. Au nombre de six, ils offrent tous des équipements très différents. Si l’on doit se contenter au départ d’un véhicule léger disposant simplement de quoi éteindre un feu de poubelle, les choses évoluent rapidement par la suite pour nous laisser prendre en main des camions plus importants. On est ainsi amenés à éteindre des incendies depuis l’extérieur ou à l’inverse en pénétrant dans les bâtiments pour sauver des civils ; parfois il faut enfiler la combinaison antiradiations pour endiguer les fuites. Tout le spectre de la fonction de pompier est ainsi couvert… Pour le meilleur et pour le pire. Si l’on prend un certain plaisir à intervenir sur les premiers gros incendies, les couacs ne tardent pas à arriver, jusqu’à gâcher la fête.
Dès les premières secondes de jeu, on a évidemment cerné les faiblesses techniques du titre. Entre les extérieurs passables mais vides, sujets à l’aliasing, clipping et de l’autre côté, des intérieurs comme on n’en avait pas vu depuis la Playstation 2 (non, non, pas d’exagération), l’immersion prend dès le début une volée de plomb dans l’aile. Mention spéciale à la caserne, vide, cubique, peuplée de géants chauves qui errent sans but quand ils ne se coincent pas dans des portes. La modélisation des véhicules rattrape un peu le tout mais ne saurait masquer une réalisation très en dessous des standards actuels. Mais ce raté graphique n’est pas forcément l’aspect technique le plus ennuyeux du titre : du côté des collisions, c’est le grand n’importe quoi. Les camions-savonnette heurtent tout et n’importe quoi sans broncher, à l’exception notable des autres véhicules qui sont tout simplement des fantômes errant. Déjà très peu nombreux, les véhicules civils sont juste là pour l’esthétique et on leur passe à travers sans problème.
« A mesure que l’on avance dans le jeu, on se rend compte que les idées sont là mais que jamais les développeurs ne les ont exploitées totalement, voire correctement »
Du coup, la notion d’urgence devient toute relative dans Pompiers – La Simulation. Il y certes un chronomètre (très large) qui limite le temps disponible pour se rendre sur le lieu d’intervention mais vu qu’il n’est pas utile de faire attention au trafic… Les quelques commandes du tableau de bord se trouvent ainsi obsolètes passées un essai « pour voir ». A quoi bon avoir des clignotants, un gyrophare et une sirène si on peut foncer à travers les véhicules et les quelques piétons errant ici et là ? A mesure que l’on avance dans le jeu, on se rend compte que les idées sont là mais que jamais les développeurs ne les ont exploitées totalement, voire correctement. On pense par exemple à l’absence de chronomètre pendant les interventions. On est ainsi mis à l’épreuve pendant le trajet, mais pas pendant l’exécution d’une tâche et du coup, les interventions perdent en intensité.
Mais le faux-pas le plus important intervient au moment où l’on se voit attribuer la gestion du camion n°6, un porte-container. Pas question d’éteindre le feu ici, il s’agit plutôt de faire du soutien ou de résoudre des problèmes simples. Très simples, comme éliminer une tâche d’huile sur la route… Vingt fois. Oui, après avoir eu la joie d’éteindre des feux et de sauver des gens au rang précédent, le jeu nous récompense au grade de sergent en nous donnant les clés de ce maudit camion n°6. Il y a quelques pièce de matériel à l’intérieur et pourtant, la mission est toujours la même (appliquer du produit absorbant et balayer) et comble de l’ironie, c’est celle qui rapporte le moins de points. La progression s’alourdit et on a l’impression d’assister au suicide du jeu : à ce moment, on se demande comment personne n’a vu lors des tests à quel point la répétitivité de cette tâche inintéressante au possible peut nuire aux quelques bonnes choses qui ressortaient tant bien que mal du titre. Le tout sur une bande-son qui finit aussi par agacer. Frustrant.
+
- Touche à tout ce qui fait le métier
- Quelques interventions amusantes
-
- Austère, monotone
- Gameplay trop lisse
- Rapidement répétitif
- Graphiquement très en retard
- Gestion des collisions ratée (quand elles existent)
- La malédiction du camion n°6