Test : Gangs of Sherwood sur Xbox Series X|S
Un jeu qui manque de précisions, un comble, non ?
Pas de fioriture autour du scénario : le roi Richard a été assassiné et le fameux bijou qu’il a ramené de ses croisades est tombé entre de mauvaises mains, celle du shérif de Nottingham. Un antagoniste détestable qui a pris le pouvoir sur la ville et ses environs et qui fait vivre un cauchemar à ses habitants. Une situation intenable et insoutenable que des rebelles ont décidé d’affronter. Le « gang de Sherwoord » est prêt à prendre les armes pour changer tout cela et pour y parvenir il peut compter sur quatre personnages iconiques : Robin des bois, Frère Tuck, La Belle (et mortelle) Marianne et Petit Jean. Une équipe hétéroclite aux capacités bien différentes qui n’aura de cesse de se battre pour le peuple.
L’histoire et sa contextualisation débutent par une cinématique en images de synthèse qui prend la peine de présenter son univers et ses personnages. Ensuite, c’est de manière beaucoup plus originale que les développeurs ont décidé de procéder : au début de chaque mission, vous assistez à de courtes saynètes jouées par un théâtre de marionnettes. Un procédé inattendu qui fait mouche et qui s’inscrit parfaitement dans l’idéologie du jeu : mêler habilement une histoire moyenâgeuse à un contexte beaucoup plus moderne. Et oui, Gangs of Sherwood n’est pas un jeu historique, mais plutôt une uchronie où les machines occupent une place prépondérante. Le mélange fonctionne d’ailleurs plutôt bien et la direction artistique du titre fait son effet, proposant des environnements industriels réussis et un bestiaire mécanique (notamment) inédit. On apprécie vraiment !
En ce qui concerne l’histoire, par contre, elle s’étale sur trois actes qui regroupent chacun trois missions. Comptez une petite vingtaine de minutes pour achever chacune d’entre elles en normal, ce qui signifie que le jeu peut se terminer en moins de quatre heures, dès le premier run. C’est court, et malheureusement cela ne nous permet pas de nous immerger pleinement dans l’univers retranscrit. C’est d’autant plus dommage que, grosso modo, on ne peut pas non plus dire que le titre nous surprenne. Les évènements s’enchainent vite – trop vite – et de manière classique. Dommage.
Heureusement, les développeurs ont eu l’excellente idée de proposer quatre personnages jouables qui disposent chacun d’un gameplay sensiblement différent. Robin est un archer et se bat la plupart du temps à distance, tandis que Frère Tuck fait office de tank et plonge dans la mêlée avec une certaine violence. Petit Jean quant à lui fait parler les poings et nécessite un timing de combat des plus intéressants tandis que Belle Marianna peut compter sur ses lames pour étriller les ennemis qui se présentent à elle. Les différents gameplays sont intéressants et valent vraiment la peine d’être testés. Cette différence permet également aux joueurs de trouver ce qui lui correspond le mieux et de peaufiner ses techniques afin de réaliser le plus grand nombre de combos et donc le plus de dégâts possibles. Evidemment, c’est en multijoueur que cette différence prend tout son sens puisqu’il est possible de travailler de concert avec les autres joueurs afin de créer une synergie des plus efficace. C’est d’autant plus vrai une fois que l’on maitrise les combos de chacun des personnages et que l’on enchaine les attaques avec une efficacité ravageuse. C’est satisfaisant, plaisant et cela fonctionne parfaitement.
Des combats, on retiendra une forme de simplicité apparente. Pourtant, au fil de l’aventure, il est possible de débloquer divers combos et techniques qui vont venir rendre les possibilités plus nombreuses. Cela ne complexifie pas forcément le gameplay, mais cela l’enrichit. À vous de prendre toute la mesure du système de jeu ou de vous concentrer sur l’essentiel. Dans les deux premières difficultés, la deuxième proposition s’avère largement suffisants. Petit plus : ceux qui souhaitent performer apprécieront le système de cotation des affrontements qui, à la manière d’un Bayonetta ou d’un Devil May Cry, vient récompenser votre manière de jouer (nombre de combos enchainés, dégâts reçus, temps…). Malheureusement, tout n’est pas parfait. Quand les ennemis sont nombreux, il faut parvenir à maitriser la caméra qui se montre capricieuse, mais surtout s’acoquiner d’un système de visée particulièrement brouillon. En effet, ce dernier a tendance à lâcher notre cible – sans aucune raison apparente – ce qui peut créer de la confusion durant les affrontements.
En termes de bestiaire, le jeu se veut relativement sage. Vous allez passer la plupart de votre temps à affronter les armées du shérif, qui prennent la forme de soldats en tout genre. Alors oui, heureusement, ces derniers disposent de capacités différentes (attaques au corps-à-corps, attaques à distance, bouclier…) ainsi que des formes tantôt originales, tantôt très classiques, mais c’est surtout du côté des combats de boss que le jeu vous propose une expérience véritablement intéressante. Ces derniers sont plus corsés et, comme souvent avec ce genre de jeu, il est nécessaire d’identifier le pattern avant de se lancer tête baissée dans la bataille et de perdre rapidement la partie. De ce point de vue-là, le jeu est assez généreux puisque vous croiserez plusieurs sous-boss au cours des premières missions de chaque acte, ces derniers laissant leur place au véritable affrontement à la fin des trois actes. Ce ne sont d’ailleurs pas les missions supplémentaires qui nous feront dire le contraire puisque ces dernières nous proposent – en plus d’étoffer un contenu relativement limité – d’affronter d’autres défis / créatures / boss en tout genre.
Côté interface, Gangs of Sherwood fait le choix d’un hub qui centralise les éléments essentiels que sont les magasins (skins, techniques, améliorations…), le choix des missions et une arène où il est possible de s’entrainer et de se faire la main avec notre personnage. L’expérience étant fluide et le hub relativement petit, on ne perd pas trop de temps à voyager d’un point à l’autre. On prend d’ailleurs rapidement la mesure des possibilités, ce qui rend l’expérience plutôt réussie. C’est à cet endroit-là également que l’on pourra suivre des quêtes secondaires qui, dans la plupart des cas, nous envoient chercher tel ou tel objet. C’est simple, efficace, mais cela manque clairement de subtilité et de précisions. En effet, dans la plupart des cas, il faut rejouer des missions déjà terminées et fouiller les moindres recoins des cartes de chaque acte. Ces dernières prennent d’ailleurs toujours la même forme : une succession de couloirs qui nous amènent dans une arène qui, elle-même, laisse place à d’autres couloirs… Un système bien connu des joueurs qui devront, pour tout débloquer, utiliser différents personnages, certains endroits n’étant accessibles que par l’intermédiaire de l’un ou l’autre personnage. Pourquoi pas…
Cette répétitivité est d’ailleurs au centre de l’expérience. Pour faire progresser son personnage, il faut récupérer de l’or, et pour y parvenir, il faut réussir les missions, éliminer des ennemis… Plus vous corsez la difficulté, plus c’est intéressant. La rejouabilité est donc au cœur du système de jeu, un système qui ne plaira pas forcément à tout le monde. En effet, avec 9 missions différentes (hormis les trois qui n’entrent pas dans le mode histoire), on se retrouve vite à faire et refaire les mêmes choses. D’ailleurs, tant qu’à parler de progression, insistons également sur le fait que le système de progression propose deux fonctionnements bien distincts. Tout ce que vous achèterez avec votre or dans le hub, vous le conservez (nouvelles techniques, améliorations, skins…). Par contre, les artéfacts que vous obtenez au cours de votre mission et qui améliorent votre personnage, la montée de niveau de vos héros, tout cela disparait une fois votre objectif atteint. Comprenez donc par là qu’à chaque partie vous débutez au niveau 1 et sans équipement particulier. Un choix qui n’est pas illogique, mais qui, encore une fois, ne plaira pas forcément à tous les joueurs.
Un petit mot sur la partie technique du jeu : celui-ci a été testé après sa date de sortie officielle, sur Xbox Series X. Clairement, le jeu n’est pas à la hauteur des standards actuels, ce qui n’est pas illogique puisqu’il s’agit d’un titre AA. Cela étant, on ne peut que déplorer les animations des personnages qui sont plus que datées ou encore le fait que les PNJ qui nous donnent les quêtes ne soient pas doublés. Pire, ils se contentent de bruitages qui feront sourire plus d’un joueur. Ajoutez à cela quelques bugs de collisions et plusieurs crashs qui nous ont obligés à recommencer des niveaux entiers et vous comprendrez que le jeu n’est pas des plus stables pour le moment. C’est dommage, d’autant que le titre soigne sa direction artistique et son univers…
+
- Direction artistique top ;
- Gameplay varié ;
- Synergie entre les personnages réussie ;
- Fluide ;
- Fun à plusieurs ;
- Prise en main rapide et efficace ;
- Scénettes bien fichues.
-
- Vite répétitif ;
- Histoire trop courte ;
- Bugs gênants la progression ;
- Caméra capricieuse ;
- Système de visée brouillon.