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Gargoyles Remastered

Plateformes | Edité par Disney Interactive Studios | Développé par Empty Clip Studios

5/10
One : 19 octobre 2023 Series X/S : 19 octobre 2023
23.10.2023 à 09h39 par - Rédacteur en Chef

Test : Gargoyles Remastered sur Xbox Series X|S

Statues KO

Si vous avez plus de 30 ans, vous avez certainement conservé quelques souvenirs de jeux vidéo tirés de franchises Disney réalisés dans les années 90. Castle of Illusion et Aladdin font partie des plus connus, tandis que Ducktales a même eu droit à une version rajeunie en 2013. Dix ans plus tard, Disney décide de dépoussiéré une nouvelle fois son placard à archives pour sortir cette fois-ci Gargoyles Remastered. Une bonne idée une fois de plus ?

Alors que le studio californien Wayforward s’était chargé, avec succès, du remaster du premier Ducktales, Disney a fait appel cette fois-ci à Empty Clip Studios, un studio plutôt spécialisé dans le pixel-art jusque-là, pour réaliser Gargoyles Remastered. Cette fois-ci, le pixel se retrouve à la base du projet, avec un matériau d’origine daté de 1995 et sorti exclusivement sur Megadrive. Pas franchement plébiscité à l’époque, c’est avant tout l’occasion de mettre la main sur un titre qui, on l’espère, corrige une partie de ses erreurs passées. Un retour inattendu qui s’explique aussi par la volonté de Disney à remettre la franchise en avant, avec un reboot annoncé il y a quelques jours, et qui se fera sous la forme d’une série en live-action à venir sur la plateforme Disney+. Ce remaster semble donc avant tout s’inscrire dans une volonté de recréé une synergie cross-media autour de la franchise.

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Mais pour cela, il était nécessaire de réhabiliter un titre critiqué à sa sortie, bien loin du niveau d’autres productions Disney de l’époque, comme Castle of Illusion et Aladdin. Bien évidemment, le scénario ne bouge pas d’un poil puisque Gargoyles Remastered raconte l’histoire de Goliath, une gargouille à qui on a jeté une malédiction et qui se change en pierre lorsque le soleil se lève. Le jeu démarre au même moment que le dessin animé diffusé au milieu des années 90, et met le joueur dans la peau de notre héros ailé au moment de défendre le château Wyvern d’une offensive Viking en 994. Le scénario est résumé à son strict minimum, avec quelques petites illustrations distillées épisodiquement entre les chapitres. Contrairement au jeu d’origine, cette nouvelle version propose des textes en français qui permettent de comprendre un minimum le contexte. Il ne s’agit en réalité que d’une poignée de lignes au total, mais cela reste appréciable.

En termes de gameplay, le titre emprunte à la fois au jeu de plateformes et au beat’em up. Comme c’était quasiment exclusivement le cas à l’époque, l’enchainement des niveaux se fait de façon très linéaire, avec une seule route à suivre et très peu de liberté offerte au joueur. Le jeu est tout de même découpé en cinq chapitres, pour autant d’environnements. Goliath peut user d’aptitudes spécifiques comme le double saut ou sa capacité à s’accrocher au mur, pour espérer passer chaque niveau sans trop de bobos. Car la santé de Goliath est fragile, représentée par une barre de vie qui a tendance à baisser facilement selon la difficulté choisie en début de partie. Même chose, le nombre de vies offertes par le jeu dépend de l’un des trois modes de difficulté sélectionné, allant de facile à difficile, mais autant dire tout de suite que cela n’a pas la même signification qu’aujourd’hui. Même dans la difficulté la plus basse, on sent que les développeurs du jeu original ont tout mis en oeuvre pour allonger la durée de vie du titre en accentuant sa difficulté. Il devient alors très compliqué de boucler le jeu, voire impossible, de le terminer sur un premier run.

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Heureusement, cette nouvelle version dispose de quelques options d’accessibilité qui permettent aujourd’hui d’en venir à bout sans risquer de perdre dix ans d’espérance de vie. Deux options sont alors proposées selon la version du jeu que vous choisissez de lancer. Pour la version originale, c’est un retour en arrière instantané qu’il est possible de gérer à l’aide des gâchettes hautes de la manette. De quoi effacer rapidement une erreur commise pour mieux faire ensuite. Etrangement, cette option bien utile n’est pas présente sur la version améliorée du jeu, remplacée par un système de «save state» qui autorise à sauvegarder le jeu à n’importe quel moment, et de recharger une partie à la volée. On aurait évidemment préféré que ces deux options soient présentes sur les deux versions du jeu, sans distinction.

Cela a tout de même le mérite de faciliter les choses quand il s’agit de passer à l’action. Car si Gargoyles Remastered est difficile, c’est aussi parce qu’il possède de belles tares au niveau du gameplay. Pour commencer, les sauts semblent accuser un léger input lag qui apporte une grosse dose d’imprécision aux phases de plateformes. Cela aurait pu n’être qu’un détail si le titre n’offrait pas des séquences interminables d’équilibriste, notamment sur le niveau des buildings de New York. C’est souvent frustrant, et encore plus lorsque des ennemis sortis de nulle part viennent vous canarder en plein saut. Et ce n’est pas forcément mieux durant les phases de combat, avec une hitbox parfois étrange, et des ennemis impossibles à chopper. On finit par opter pour la fuite lorsque c’est possible, histoire de ne pas voir sa jauge de vie passer à un niveau critique. Impossible de fuir en revanche face à des boss impitoyables, qui ont surement du être à l’origine de nombreux cauchemars pour les joueurs qui ont essayé de terminer le jeu d’origine.

Même si le jeu possède deux versions distinctes, celle d’origine et la version améliorée réalisée par Empty Clip Studios, cette dernière permet de passer sur les graphismes 16-bit de la Megadrive instantanément, en une pression de gâchette. Etrangement, cette version 16-bit semble toutefois être un peu en retrait techniquement par rapport à celle de 1995. De son côté, la version améliorée du jeu était l’occasion idéale pour améliorer la lisibilité du jeu original, ce qui est le cas par endroit, mais de manière générale les décors et les divers éléments affichés à l’écran sont souvent à l’origine d’une certaine confusion qui oblige à revenir sur la version 16-bit. De quoi enlever à peu près tout l’intérêt de ce remaster. Quelques améliorations ont tout de même été apportées sur la partie sonore, avec un sound-design moins agressif, tandis que les musiques conservent un certain charme malgré des boucles qui se répètent un peu trop rapidement à notre goût.

5/10
L'adaptation de la série Gargoyles sur Megadrive n'était déjà pas un grand jeu à sa sortie en 1995, et malheureusement les développeurs de Empty Clip Studios ne sont pas parvenus à transformer le plomb en or avec ce remaster. Affreusement difficile à l'époque, pas forcément pour les bonnes raisons d'ailleurs, le titre reste aujourd'hui encore une véritable souffrance malgré quelques ajouts d'accessibilité. Une expérience à réserver aux joueurs qui souhaitent retrouver leur douloureux souvenir d'enfance, pour enfin espérer voir les crédits de fin.

+

  • Options de sauvegarde
  • Musiques sympas

-

    • Gameplay imprécis
    • Affreusement difficile
    • Quelques soucis de lisibilité
    • Version originale dégradée ?

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