Test : Ghost Recon 3 : Advanced Warfighter Xbox 360 sur Xbox 360
On devient fou, au son des rythmes tropicaux
2013. L’enlèvement de chefs d’Etat lors d’un sommet à Mexico sort le capitaine Scott Mitchell de ses vacances prolongées et l’oblige, lui et son équipe, à partir en mission pour maintenir la stabilité dans le monde tout en évitant un holocauste nucléaire. Pour l’occasion, ces soldats du futur sont équipés de l’I.W.S (Intelligent Warfighter System), une combinaison de survie nouvelle génération munie de dispositifs de communication ultra hi-tech et d’un système à base de nanotechnologie pour pouvoir faire pipi sans défaire la braguette. La ville de Mexico (incroyablement modélisée) et ses environnements quasi exclusivement urbains apportent quant à eux un cadre exotique bienvenu et une tension exceptionnelle pour des confrontations d’un nouveau genre. Les ennemis (des rebelles mexicains à la moustache fur-shadée), qui surgissent d’à peu près n’importe tout, seront là pour vous rendre la vie difficile et n’hésiteront pas à vous punir si vous ne progressez pas avec prudence. Un cadre tendu pour une campagne excellente mais légèrement trop courte, l’aventure se bouclant en une dizaine d’heures à peu près. Heureusement, le mode difficile est peuplé de mexicains nettement plus rapides, précis et intelligent qu’à la normale. De quoi rassurer les voraces, les oubliés du Live ou ceux qui hésiteraient tout simplement à débourser 70€ pour la galette d’Ubi.
Action, tactique ou les deux ?
Vous le savez sûrement déjà, GRAW joue clairement la carte de l’action. Le gameplay, légèrement simplifié par rapport à Ghost Recon 2, a été étudié pour offrir une expérience tous publics, même s’il n’oublie pas les puristes puisqu’il leur permet de désactiver certaines options, comme par exemple la possibilité de voir les ennemis repérés détourés en rouge. Les fans de Où est Charlie apprécieront, les nouveaux venus préfèreront activer toutes les aides de l’Affichage Tête Haute pour commencer, même si cela doit quelque peu surcharger l’écran.
La principale innovation – et le truc qui permet aux développeurs de se la péter tout en éblouissant la galerie – vient de l’apparition du Cross-Com. Ce système hyper sophistiqué permet de garder un œil sur ce que voient vos sous-fifres via une incrustation vidéo située en haut à gauche de l’écran. Les déplacements, tirs et autres actions peuvent donc être surveillées comme si l’on se trouvait dans le casque du copain. Couplez ça avec le système d’ordres intuitif et inspiré de Full Spectrum Warrior, et vous obtenez quelque chose de sympa bien qu’un peu perfectible. En effet, il arrive que nos trois bidasses aillent se balader en pleine mitraille ennemie malgré un ordre contraire, oubliant au passage la première règle du parfait petit soldat (éviter de rentrer au pays les pieds devant). Les blocages divers et petites désobéissances sont aussi légion, même s’ils ne portent pas souvent à conséquence pour la suite de la mission. L’I.A. adverse est en effet très laxiste et a tendance à tirer quelques coups de semonce avant de regarder dans le viseur. Il y a largement de quoi rectifier un ordre mal passé, se planquer ou éteindre un cigarillo par un tir bien senti. En tant que super héros US au blase tout droit sorti d’American Ninja 3, vous pouvez aussi diriger d’autres unités. Tanks et hélicos se dirigent comme vos amis via de simples ordres du style « avance, recule, shoote ou n’explose pas sous mon nez ». Heureusement, les machines hésitent nettement moins que vos propres troupes et les missions offrant une aide mécanique sont souvent excellentes car très cinématographiques et bourrées d’adrénaline. Du gros Michael Bay qui tâche, en gros. Plus fin, le drone volant repère les ennemis du haut de son perchoir et peut être dirigé précisément via le Cross-Com ou en faisant un petit tour sur la carte. Attention à ne pas le laisser à la portée des pendejos du coin cependant, car sa fragilité est extrême. Enfin, on trouve quelques passages de shoot pur et dur à bord d’un hélico aux munitions infinies. Furieusement violentes, ces séquences ne doivent pas être prises à la légère sous peine d’avoir à commencer la mission avec un Mitchell qui a perdu toute étanchéité. On appréciera au passage l’absence de temps de chargements, ces derniers étant habilement camouflés par de belles balades en hélico ou en blindé. Le jeu profite d’ailleurs de l’occasion pour vous briefer sur la suite des opérations, ce qui reste toujours plus agréable que de revenir à un quelconque menu.
Plein la vue
Ghost Recon Advanced Warfighter est sans nul doute le jeu le plus impressionnant de la Xbox 360 (avec Fight Night, qui boxe dans une autre catégorie, huhu). Outre la multitude d’éléments affichés à l’écran, les environnements proposés fourmillent de détails et bénéficient d’effets de lumière ettout à fait exceptionnels. Le HDR (qui gère les éblouissements et autres bidules du genre) donne son maximum et rend les rues et les toits de Mexico criant de réalisme. Les autres effets spéciaux, qu’ils soient poussière déplacée par un hélico ou explosions monstrueuses générées par un tir de roquette bien placée, sont tout bonnement fantastiques et rendent l’immersion presque totale. Pourquoi presque ? Parce que certains éléments sont encore très basiques (certaines voitures, les poubelles, quelques reflets malhabiles) et que tous les niveaux ne profitent pas du même niveau de détail. Les rares passages en forêt sont par exemple nettement moins impressionnants que le reste du jeu, et l’on pourra de même tiquer devant les modélisations moyennes de la plupart des ennemis. La bande son n’est pas en reste et renforce une ambiance déjà bien travaillée. Musiques rock ou symphoniques, bruitages plus vrais que nature (bonjour les explosions, carrément hallucinantes de puissance sur un bon kit 5.1), voix très correctes en français – et meilleures en VO, il fallait s’y attendre -, tout est là pour vous faire passer un très bon moment. Moins tranquille certes, mais diablement plus prenant.
La référence de la guerre en Live
Le point fort de la série d’Ubi Soft a toujours été ses modes multi joueurs. Les précédentes versions sur Xbox ont trusté les premières places des jeux les plus joués sur Xbox Live. Dès les premières parties jouées, il ne paraît pas impensable de prévoir le même succès pour cette nouvelle édition.
Les possibilités de personnalisation des parties solo, par équipe ou co-op (jusqu’à 16 joueurs) sont très nombreuses et permettent de changer drastiquement les règles du jeu. Le mode objectif en co-op réjouira les fans de la série avec un jeu très tactique demandant aux joueurs de parcourir la map entière sans se faire repérer par l’ennemi. Pas facile… Les quatre maps de coopération pure sont quant à elles plutôt bien balancées même si leur nombre est évidemment trop limité. Gageons qu’Ubi proposera bientôt quelques contenus payants sur le MarketPlace…
Le déplacement des personnages est beaucoup plus véloce qu’en solo, par contre les textures sont un peu moins belles afin, très certainement, de se plier aux impératifs du jeu en réseau. On regrettera aussi la disparition de la glissade « fessière » et l’impossibilité de se coller dos au mur, étrange.
Le côté moins tactique des affrontements sur Xbox Live fait logiquement perdre de son intérêt au Cross-Com, que l’on coupe rapidement pour libérer un peu d’espace à l’écran. Idem pour l’illumination des ennemis qui est une aberration pour les puristes. Quant à l’absence du choix de la langue dans l’optimatch ou celle de la gestion des clans, elles sont l’une comme l’autre inacceptables et l’on attend une mise à jour de pied ferme.
+
- Un gameplay intuitif
- La réalisation, globalement excellente.
- Une immersion exceptionnelle
-
- Une durée de vie en solo un peu courte
- Quelques options Xbox Live ont déserté
- Le côté esbroufe qui peut déplaire