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Gigantic: Rampage Edition

MOBA | Edité par Gearbox Publishing | Développé par Abstraction Games

7/10
One : 09 avril 2024 Series X/S : 09 avril 2024
14.04.2024 à 18h10 par

Test : Gigantic: Rampage Edition sur Xbox Series X|S

On prend le même et on recommence, ou presque

Gigantic, vous vous souvenez ? Non ? Sorti initialement sur Xbox One en 2017, Gitantic est un titre exclusivement multijoueur qui s’inspire de certaines aspects du moba tout en proposant aux joueurs de prendre le contrôle de héros aux capacités uniques. Un principe déjà bien connu des joueurs de l’époque qui se déchainent alors sur Paladin et Overwatch, notamment. Déployé sous la forme d’un jeu Free-to-play, Gigantic quant à lui va peiner à réunir des joueurs. Un problème qui, couplé à la fermeture du studio qui le développait, va précipiter sa disparition l’année suivant sa sortie, en 2018. Un triste sort pour un titre relativement sympathique qui renait de ses cendres en cette belle année 2024. Gigantic est de retour sur nos consoles, avec une proposition sensiblement différente.

Changement d’optique et de programme pour Gigantic: Rampage Edition. Adieu le free-to-play, cette fois-ci le titre est vendu à part entière pour une petite vingtaine d’euros. Un changement de modèle qui est exactement l’inverse de ce que Blizzard a décidé de faire avec Overwatch 2. Et si de prime abord, on se dit que ce n’est pas forcément une mauvaise chose puisque cela permet aux joueurs de mettre la main sur tout le contenu du titre, on se dit également qu’il ne sera pas facile de s’imposer dans un milieu aussi concurrentiel et que cette idée n’est pas forcément la plus inspirée. Bref, si on fait abstraction de la réalité du marché, on retiendra surtout de cette décision que le joueur pourra, à la sueur de nombreuses heures de jeux, débloquer tout le contenu disponible dans le jeu, à savoir les 23 héros jouables (dont les deux nouveaux proposés pour cette nouvelle version). Evidemment, il est également question des skins d’armes, de personnages et de toute une série d’éléments qui vous permettent de personnaliser votre compte. Tant que vous jouez et atteignez des objectifs qui vous sont fixés dans le jeu, vous glanez de la monnaie qui offre l’opportunité de modifier l’apparence de vos héros. C’est franchement appréciable, d’autant plus que les semaines / mois à venir devraient étoffer la proposition en ajoutant, notamment, d’autres skins et un mode classé.

Gigantic 4

En termes de contenu, Gigantic se montre un peu plus généreux qu’à l’époque. Outre l’ajout de deux héros supplémentaires, c’est aussi l’arrivée de deux cartes qui ajoutent de l’intérêt à cette version, ainsi que la présence d’un nouveau mode de jeu. Cela étant, bien que tout cela soit confortable pour l’expérience, cela reste relativement limité. Il est d’ailleurs difficile – à l’heure où l’on écrit ces lignes – de savoir ce que les développeurs comptent faire pour la suite du jeu. Vont-ils se contenter d’ajouter quelques skins et le mode classé ? Ou, selon le succès du titre, pourra-t-on voir débarquer d’autres nouveautés plus intéressantes ? Difficile à dire l’en état, mais force est de constater que l’on fait rapidement le tour du propriétaire. Evidemment, ce constat est propre à ce genre de jeu (comme pour Paladins, Fortnite, Overwatch ou n’importe quel type de jeu en free-to-play à son lancement), mais la différence vient du fait que tous les jeux cités ont désormais quelques années de vie et sont tous suivis régulièrement, tout en étant gratuits. Un choix une nouvelle fois mis en avant car il se pourrait qu’il complique considérablement la vie – à long terme – de Gigantic.

Heureusement pour lui, Gigantic: Rampage Edition dispose de qualités indéniables (et qui étaient bel et bien présentes à l’époque). On pense notamment à son système de « build » qui offre aux joueurs l’opportunité de personnaliser le gameplay du héros qu’il contrôle. Ainsi, vous pouvez, selon vos choix et les décisions prises avant le début de la partie, orienter un héros à distance vers davantage de dégâts en étant proche de l’ennemi, tandis qu’il est possible de jouer le même personnage en jouant la carte de la sécurité et en infligeant des dégâts de loin. Cette polyvalence est LE point fort du jeu. Elle laisse place à l’imagination, à la créativité et surtout, à une personnalisation presque infinie qui permet d’adapter son gameplay à la partie ou à la situation dans laquelle on se trouve. Ajoutez à cela une prise en main des menus intuitives et une rapidité d’exécution et vous comprendrez que de ce côté-là les développeurs ont réalisé un travail raffiné et intelligent.

Gigantic 3

Evidemment, dans l’idéal, un joueur se doit de maitriser un personnage de chaque classe. C’est la raison pour laquelle les héros sont triés en quatre catégories bien distinctes : tank, dégâts au corps-à-corps, dégâts à distance et soigneur. Dans un monde merveilleux, une équipe (qui comprend cinq joueurs) se doit de contenir au moins un personnage de chaque rôle. Mais contrairement à d’autres jeux du genre, Gigantic ne vous impose rien. C’est à vous et à vous seul de faire le bon choix. Et parfois, il faut le reconnaitre, c’est du côté des formations originales que les résultats sont les plus surprenants. C’est d’autant plus vrai qu’il est possible de changer de héros à tout moment, ce qui impose aux joueurs un renouvellement constant afin de contrer l’équipe en face. Un exemple simple : l’un des héros possède la capacité de se rendre invisible et donc de se faufiler à l’arrière des lignes ennemies afin d’éliminer son adversaire. Si vous jouez plusieurs héros à distance (plus fragiles, donc) vous êtes une proie facile dont la vie sera mise en péril rapidement. Il est donc judicieux de faire un changement et de pouvoir adapter son fonctionnement à celui de l’équipe adverse (et inversement). C’est sur ce point que Gigantic déploie d’ailleurs son aspect stratégique.

En termes de gameplay, chaque héros dispose de ses propres capacités qui sont toutes liées à des touches prédéfinies (et modifiables). Ici, on se retrouve vraiment dans le giron d’un jeu tel qu’Overwatch puisque nos personnages possèdent une attaque de base, deux compétences de dégâts, souvent une de mouvement et un ulti qui se charge au fil du combat. Se présentant sous la forme d’un TPS, Gigantic débute d’ailleurs par un tutoriel qui vous permet de prendre en main les commandes et le fonctionnement du jeu. Chaque équipe dispose d’une base (qui prend la forme d’une créature) et sur la carte se trouve trois points qui se chargent au fil des secondes. Une fois à plein régime, vous devez les vider, ce qui vous offre un certain nombre de points. Une fois le total de 100 atteint, votre créature-base attaque celle de l’ennemi qui dévoile son point faible. À vous d’infliger un maximum de dégâts à cette dernière ou de la défendre, selon le camp qui lance / subit l’attaque. Le système est plutôt bien pensé puisque cela offre différents points d’attention sur une carte. Vous devez donc être en permanence en déplacement et faire attention à ne pas mourir bêtement. Car oui, toute mort, offre 10 points à l’équipe adverse. Il est donc de bon ton d’avancer prudemment, et surtout en équipe.

Gigantic 2

Si l’aspect stratégique et donc bel et bien présent dans le jeu, les affrontements quant à eux nous laissent toujours une impression mi-figue mi-raisin. C’est nerveux, agréable à jouer et plus subtile qu’il n’y parait, mais en dépit de toutes ces qualités, c’est surtout très brouillon. La caméra n’aidant pas, on se retrouve souvent à tourner dans tous les sens avec, parfois, la nette impression que nos compétences ne touchent absolument pas l’adversaire. C’est également un souci quand vous jouez un personnage à distance et qu’un ennemi au corps-à-corps fonce sur vous. Cela va vite, bien trop vite, mais dans des zones un peu plus fermées ou quand il y a plusieurs joueurs et donc de nombreuses compétences activées en même temps, on n’y comprend pas grand-chose. C’est dommage, surtout pour un jeu compétitif qui mise sur les affrontements. Et même si ce constat est dépendant des cartes sur lesquelles on évolue, on aurait globalement aimé quelque chose de nettement plus précis.

Sur le plan technique, Gigantic : Rampage Edition souffle le chaud et le froid. Surtout le froid d’ailleurs. Outre une fluidité exemplaire – heureusement pour un jeu de ce genre – le moteur de jeu est exactement le même que pour la version originale du titre qui est sortie – rappelons-le – en 2017. Du coup, s’il parvient à garder un côté mignon avec sa direction artistique colorée, il n’en demeure pas moins un titre qui a pris un sérieux coup de vieux. C’est le même constat pour les modèles de personnages (qui restent très cubiques) et pour les apparences proposées qui manquent cruellement d’originalité. Ajoutez à cela des serveurs capricieux – quand on quitte une file d’attente car un joueur ne confirme pas sa présence, il faut relancer la recherche au risque d’attendre de longues minutes pour rien – et l’un ou l’autre crash et vous comprendrez bien assez vite que ce côté-là nous ne sommes pas franchement convaincus.

Gigantic 1

7/10
Gigantic: Rampage Edition est un jeu qui, comme à l’époque, possède d’indéniables qualités. La principale vient du fait qu’il est tout à fait possible de personnaliser le « build » de son héros. On pourrait ajouter à cela l’étendue du contenu qui est déblocable en jouant, l’aspect stratégie qui est bel et bien présent… et pourtant, on ne peut s’empêcher de se demander quel sera l’avenir réservé à ce jeu. Le contenu reste famélique (au regarde de la concurrence), les bugs sont présents, la partie graphique est en retrait et, surtout, les affrontements dégagent une impression de «brouillon» qui pose véritablement problème. À vous de voir si cette proposition-ci vous semble convaincante et si elle mérite l’investissement, en temps comme en argent.

+

  • Ajouts pertinents et intéressants ;
  • Fun rapidement présent ;
  • Personnalisation des builds des héros ;
  • Contenu entièrement déblocable en jouant ;
  • Fluidité exemplaire.

-

    • Affrontements qui manquent de lisibilité ;
    • Contenu limité ;
    • Bugs présents ;
    • Techniquement daté ;
    • Modèle économique peu convaincant.