Test : Gleylancer sur Xbox One
50 nuances de Gley
Genre ancré dans la mémoire des joueurs qui ont fait leurs armes sur les consoles 8/16 bits et dans les salles d’arcade, le shoot’em up est un art vidéoludique dont les noms de certains représentants résonnent pour les siècles des siècles. R-Type, Gradius, Thunderforce, Raiden… Des titres mythiques aux côtés desquels a figuré en 1992 sur Mega Drive un certain Gleylancer. Créé par Masaya, à qui l’on doit entre autres Gynoug sur Mega Drive (genre de jeu que la seule pochette donnait envie d’acheter au gamin que j’étais), Gleylancer était alors disponible seulement au Japon. On est de fait très (agréablement) surpris de le voir arriver sur les consoles Xbox grâce à l’éditeur Ratalaika Games.
Shoot’em up à scrolling horizontal dans la plus pure tradition pré-danmaku, Gleylancer a la particularité de proposer une petite histoire. Présentée sous forme de bande-dessinée d’une étonnante qualité visuelle pour un jeu de 1992, l’histoire de Gleylancer bénéficie avec ce portage d’une traduction en anglais, en plus de proposer les textes d’origine en japonais. Pas de quoi se taper le derrière par terre bien sûr, on joue ici à un shoot’em up ; mais ce petit effort est au-delà de ça un exemple parmi tant d’autres du grand soin apporté au portage de Gleylancer sur les consoles actuelles.
Nous voilà donc propulsé dans la peau de Lucia, pilote des forces terrestres alors que se lance une invasion alien. Nous sommes en 2025 (nom de Zeus !). Dans le feu de l’action, le commandant des armées et père de Lucia est absorbé dans une faille spatiale, aussi sa fille se lance-t-elle à sa recherche et en profite pour botter le derrière de toute l’armada extraterrestre. La bataille shmupesque de Gleylancer se déroule sur 11 niveaux, soit quelque chose de bien supérieur à la moyenne. Certains stages sont cependant très courts et l’ensemble peut être vite plié. La durée de vie de Gleylancer est quoi qu’il en soit la même que celle de tout jeu du genre : une heure pour terminer tous les niveaux, l’éternité peut-être si vous voulez accrocher un bon score ou tenter le 1CC. Plusieurs paliers de difficulté sont proposés et s’adaptent très bien à tous les profils de joueurs. Le mode facile est relativement accessible dans un ensemble qui, par défaut, n’est pas une balade de santé.
Gleylancer n’est pas le plus original des shoot’em up, son bestiaire et ses environnements sont certes variés mais on reste dans quelque chose qui ne sort pas trop des canons du genre en 1992. Graphiquement c’est convaincant, bien que tous les environnements ne se valent pas, deux niveaux entre autres proposant des arrière-plans qui peuvent contrarier quelque peu la lisibilité de l’action. Rien à dire du côté de la fluidité, Gleylancer ronronne comme un moteur neuf.
Il est dans l’ensemble encore aujourd’hui un jeu solide et carré. Gleylancer se distingue surtout par un beau choix d’armes auquel s’ajoute la personnalisation du mode de tir. Tandis que les deux satellites qui accompagnent le vaisseau peuvent tirer des balles, lasers, flammes, projectiles rebondissants et autres bombes, le mode de tir vient affiner tout cela. Feu dans la direction opposée, mode « ombre » qui décale le second tir d’une seconde dans la même direction que le premier, tête chercheuse, rotation permanente… Tout cela offre une belle variété. En marge de tout cela, Gleylancer laisse la possibilité de modifier la vitesse de déplacement du vaisseau sur quatre niveaux, pratique lorsque se présentent des passages où il faut slalomer entre les obstacles.
Tout l’intérêt de cette version Xbox de Gleylancer tient au-delà des qualités intrinsèques du titre au grand soin apporté au portage. S’il est commun de retrouver des oldies portées de façon brute, voire bâclée, Gleylancer est au contraire un modèle de marche à suivre. On remarque cela manette en main, car on a la possibilité de revenir en arrière en cas d’échec et les commandes se veulent adaptées aux standards actuels. On peut changer de mode de tir quand bon nous semble, jusqu’à contrôler les tirs auxiliaires avec le second stick. Le jeu prend alors un tout autre aspect.
Mais c’est surtout du côté des options que le travail est remarquable ! On dispose de nombreuses options pour régler la taille de l’affichage (4:3, étiré ou « parfait »), le papier peint ; le jeu nous laisse aussi régler le niveau d’intensité de la simulation des scanlines, activer un « mode CRT » et en régler tous les paramètres (contraste, filtre d’ombre, bordures de l’écran). Il y a de quoi recréer avec beaucoup de fidélité le rendu d’origine, ce qui n’est pas la chose la plus courante que proposent les portages d’oldies. Difficile de ne pas apprécier l’expérience lorsque l’on aime les shoot’em up, surtout lorsque se mettent en branle les très belles compositions qui accompagnent l’action.
+
- Portage archi-soigné
- Adapté aux standards actuels
- Pleins d’options graphiques disponibles
- Bande-son particulièrement plaisante
-
- Quelques petits soucis de lisibilité
- Un bon shmup, mais pas le plus fou non plus