Jeux

Grabbed By The Ghoulies

Action/Aventure | Edité par Microsoft Studios | Développé par Rare

6/10
360 : 21 November 2003
25.11.2003 à 10h50 par - Rédacteur |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Grabbed By The Ghoulies sur Xbox

Après l’annonce fracassante de son rachat par Microsoft, les fans de la firme anglaise se demandaient quel allait être le premier jeu Rare à voir le jour sur Xbox. Serait-ce Banjo & Kazooie, Perfect Dark ou bien le peu connu (à l’époque) Kameo, prévu auparavant sur Gamecube ? En annonçant Grabbed by the Ghoulies, un beat’em all humorrifique (©Ed), le studio de sa majesté a quelque peu pris les gens à contre-pied, tout en conservant ce qui a fait son succès tout au long de ses années de coopération avec Nintendo.
Quand les goules attaquent
L’histoire de Grabbed, à la manière de celles de vieux hits du genre comme Double Dragon, tient en quelques mots, ou plutôt quelques cases, puisque les cinématiques sont présentées façon BD animée : Cooper et sa copine se baladent dans une forêt bien inquiétante et sont surpris par une tempête qui ne leur laisse qu’un seul choix, entrer dans le vieux manoir qui trône devant eux. Une fois à l’abris (du moins le pensent-ils), la jeune fille se fait enlever par le maître de maison et Cooper devra arpenter toutes les pièces du château pour la retrouver et fuir de cet endroit habité par de bien étranges créatures…En effet, chaque salle est l’occasion pour notre (anti-)héros de casser des goules plus ou moins belliqueuses : les petits diablotins violets ne feront que vous chatouiller au départ, mais vous serez bien vite assaillis par de véritables cohortes de démons allant du zombie pétant à l’araignée en passant par des pirates morts-vivants (pas de Johnny Depp au casting malheureusement) qu’il vous faudra castagner pour progresser jusqu’à la pièce suivante.
Pour casser la monotonie qui ne manque pas de s’installer dans la plupart des beat’em all, le jeu est constitué de trouzaines de mini-challenges (en autant de pièces à traverser) qui vous seront imposés par le maître des lieux, vil moustachu de son espèce. Les défis iront du plus simple (l’éradication de tous les monstres de la salle) au plus complexe (le massacre exclusif et chronométré d’un type d’ennemi particulier, tout décès non voulu se solvant par l’apparition de la Mort elle-même, accompagnée d’un riff de guitare bien fendard), le tout restant très clairement énoncé à l’aide d’icônes on ne peut plus explicites. Pour se marrer, le bad guy jouera à la roulette russe avec votre énergie à chaque entrée dans une pièce, vous laissant parfois à 5 alors que le danger rôde à quelques mètres de là. Inutile de vous dire que dans ces situations il vaudra mieux faire profil bas en attendant de trouver de quoi restaurer sa barre d’énergie.
Vous savez à peu près tout sur le fonctionnement du jeu, les prétextes aux diverses castagnes étant relativement classiques pour un jeu Rare : récupération d’objets pour confectionner un remède, poursuite d’un bad guy, de votre copine (qui dès que vous la libérez d’une manière, se fait capturer d’une autre)…
Une réalisation Rarissime
Alors que les divers visuels du jeu et le design général me faisaient un peu peur il a de ça quelques mois (les habituelles productions de Rare étant moins sombres), force est de constater que le résultat final est incontestablement réussi. Sans mettre la Xbox à bout de souffle, Grabbed by the Ghoulies est très joli ne fait pas honte à ses prédécesseurs, c’est le moins que l’on puisse dire. Le studio anglais a su garder l’esprit qui est le sien lors du passage chez MS et leur premier jeu, en plus d’arborer de belles textures et de jolis effets, possède une chose qu’une grande partie des jeux Xbox (Blinx et Voodoo Vince par exemple) ne possède pas : du charme, une vrai âme. L’humour est omniprésent et même s’il est représenté de manière naïve, voire enfantine (un perso trouillard au possible, des voix « onomatopesques » à la Zelda TWW), il est bel et bien présent et l’on prend un malin plaisir à découvrir tous les petits détails amusants que Rare a disséminé au long du jeu, comme on le faisait sur N64 ou sur Super Nintendo à l’époque… Ca en dit long sur l’ambiance qui se dégage du jeu, ambiance renforcé par des musiques de choix qui, comme les graphismes, font peur pour de faux et sourire pour de vrai. Les temps de chargement, qui se manifestent lors de chaque changement de salle, sont courts et habilement déguisés en cinématique ou en page qui se tourne pour que le joueur reste bien dans l’ambiance.
Un jeu victime de son genre
Malheureusement, une réalisation excellente, une mise en scène sympa et un humour made in Rare ne font pas un bon jeu, du moins pas uniquement. Le dernier point que je vais aborder ici est le seul point noir du soft, mais c’est aussi le plus gros puisqu’il s’agit de la maniabilité. Rare a choisi de simplifier au maximum les commandes, afin que même Deubeule Iou puisse jouer facilement. Aussi bizarre que cela puisse paraître au premier abord, seul le stick droit est utilisé pour donner des coups. Inclinez le à droite et Cooper mettra une baffe (ou un coup de latte, si vous avez eu la bonne idée de ramasser une des nombreuses armes mises à votre disposition) à son voisin de droite, vers le haut et il frappera devant lui, et ainsi de suite. Excellente au départ, cette idée montre vite ses faiblesses quand on avance un peu dans le jeu. En effet, si les premiers ennemis seront aisément occis à l’aide de cette technique du fait de leur petit nombre, les vagues de streums qui vous tomberont dessus un peu plus tard seront difficilement maîtrisés, Cooper étant un poil trop lent pour filer des beignes. On se fait donc copieusement allumer le derrière (Michou, c’est pour toi) alors qu’on voudrait pouvoir tranquillement mettre fin aux jours du copain édenté de devant. L’échec n’étant pas pénalisant (on recommence au début de la salle comme si de rien n’était), on n’explosera pas sa manette pour autant, ce qui est déjà une bonne chose.
De même, notre petit blondinet se déplace un peu trop lentement, ce qui rends les trajets un peu lourdingues à force, d’autant plus que le jeu propose un item (parmi d’autres) accélérant la vitesse de Cooper, et là franchement on s’amuse vachement plus, les claques fusant à grande vitesse et les déplacements étant nettement plus agréables. L’idéal serait de pouvoir jouer avec cette vitesse tout le temps, sans quoi c’est trop lent… Le dernier défaut est un peu commun à tous les beat’em all récents, c’est la répétitivité de l’action. En effet, à part passer de salle en salle et casser du zombie, on ne fait pas grand-chose, même si quelques petits scènes de QTE à la Shenmue viendront égayer vos pérégrinations (quand Cooper est surpris et effrayé par un monstre, il faut enchaîner plusieurs touches sous peine de rester pétrifié de terreur pendant quelques instants). Ca reste donc relativement basique malgré les différentes scénettes très amusantes que Rare à su disséminer dans son jeu.
Vous l’aurez compris, Grabbed by the Ghoulies n’est pas vraiment le grand jeu Rare que les possesseurs de Xbox attendaient, à cause notamment d’un rythme un peu lent et d’une répétitivité presque inévitable pour ce genre de jeu. Toutefois, ce soft a beaucoup de caractère, une ambiance qui est propre à toutes les productions Rare de ces dernières années et grâce à ses qualités il pourra très bien toucher votre âme d’enfant et trouver une place dans votre ludothèque. Un joli hors d’œuvre acidulé, en attendant le plat de résistance avec Kameo, on l’espère…

+

    -

      • Ravissants, pleins de charme et d'humour. Du Rare en somme...
      • Cooper est un peu trop lent, et les commandes, bien que simples, sont trop peu nombreuses pour maintenir l'intérêt du joueur de longues heures durant.
      • Rien à signaler, les voix sont drôles, les bruitages loufoques et les musiques pile dans le ton.
      • L'histoire, bien que classique, est exposée de manière fort amusante ce qui fait passer la pilulle très facilement.
      • La réalisation vient de chez Rare, ça se sent. Pour le reste, c'est un peu mitigé, mais ça reste très sympa pour les n'enfants.