Jeux

Gylt

Aventure | Edité par Tencent | Développé par Tequila Works

7/10
One : 06 juillet 2023 Series X/S : 06 juillet 2023
05.07.2023 à 15h17 par - Rédacteur en Chef

Test : Gylt sur Xbox Series X|S

Quand du scary rencontre Sally

Après le succès de Deadlight, les développeurs espagnols de Tequila Works ont cherché à confirmer tout le bien que l'on pouvait penser de leur studio, sans toujours faire les bons choix. La preuve avec leur dernière production en date, GYLT, sortie en exclusivité sur Google Stadia en 2019. Maintenant que le support est mort et enterré, le studio madrilène se décide à porter son titre sur de nouvelles machines, et permet ainsi aux joueurs Xbox de découvrir ce jeu d'horreur à la croisée des chemins.

Attristé mais pas totalement désespérée, Sally s’en va coller des affiches pour tenter de retrouver sa cousine Emily, disparue quelques semaines plus tôt. Alors qu’elle s’éloigne de la ville pour donner un maximum de chance à son appel à l’aide, la voilà pourchassée par un bande de jeunes harceleurs, qui l’obligent à finir dans le fossé. Son vélo esquinté, elle doit alors emprunter le vieux funiculaire pour retourner à Bethelwood. En réalité, c’est à ce moment-là que tout dérape et que le joueur découvre un univers qui lorgne du côté des films de Tim Burton. D’ailleurs les références sont nombreuses et à peine voilée avec des protagonistes qui portent les mêmes noms que les héroïnes de l’Etrange Noël de Monsieur Jack et des Noces Funèbres, tandis que le nom de la ville sonne clairement comme Beetlejuice, le premier gros succès du réalisateur américain.

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Fort logiquement, l’action de Gylt se passe exclusivement la nuit, dans un environnement qui ressemble à une petite ville tranquille du Maine, mais en partie détruite et vidée de ses habitants. Cela ne signifie pas pour autant que les rues sont sûres, puisqu’on y trouve désormais des créatures inquiétantes prêtes à tout pour vous mener la vie dure. Même s’ils sont en nombre, il y a finalement peu d’ennemis différents à croiser, avec la nécessité dans un premier temps de tout miser sur l’infiltration. De façon très classique, Sally peut s’accroupir pour se cacher derrière un élément du décor ou courir pour échapper à ses poursuivants. Au fur et à mesure, il devient possible d’opter pour une posture offensive en utilisant une lampe torche à la Alan Wake, en visant certaines parties du corps de l’ennemi pour le faire disparaitre. Une mécanique intéressante mais pas exempte de tout reproche lorsqu’il s’agit de viser une partie précise, que ce soit la tête, la jambe, ou le bras, sur un adversaire qui vous court après.

A mesure que l’on progresse, il devient ensuite possible d’éliminer les ennemis en un seul coup en leur passant discrètement dans le dos, ou de les geler temporairement en utilisant un petit extincteur à main, réutilisable après une recharge de quelques secondes. Sans être totalement fou, cet arsenal se révèle bien utile, surtout lorsqu’il s’agit d’éteindre des petits feux ou de dégager une porte pour continuer d’avancer. On regrette toutefois la capacité assez faible de la batterie de la lampe-torche, totalement vide après s’être débarrasser de trois ennemis. Il devient alors indispensable de mettre la main sur des piles pour la recharger et éviter de se retrouver sans défense. Même si on comprend l’intention d’apporter une petite touche de survival-horror en limitant les «munitions», la recherche de piles devient rapidement systématique et finit par casser un peu le rythme général. Même chose avec la barre de vie, à remplir avec des doses de Ventoline que l’on trouve un peu partout, au point de ne jamais en manquer. De quoi laisser penser que le titre de Tequila Works vise surtout un public peu habitué au genre, avec une difficulté relativement peu relevée.

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Cela n’empêche pas les joueurs plus aguerris de passer un bon moment, grâce à un level-design plutôt réussi notamment. Un soin tout particulier a été apporté pour masquer le caractère très linéaire du jeu, en proposant des zones ouvertes qui laissent une bonne liberté d’exploration, et un cheminement assez intelligent qui respecte la structure des lieux visités comme l’école ou le gymnase. On peut aussi récupérer plusieurs collectibles au passage, dont certains se révèlent indispensables pour atteindre la véritable fin du jeu. Il devient alors nécessaire de fouiller, à droite et à gauche, et de débusquer certaines pièces bien planquées pour espérer finir le titre à 100%. Quelques énigmes sont également de la partie pour occuper la plupart des moments calmes. A l’image de l’ensemble du jeu, celles-ci ne sont pas bien compliquées et ne demandent pas énormément de réflexion. Même chose pour les boss, là aussi très cléments avec Sally, même s’ils ont le mérite d’apporter un peu de diversité au gameplay.

Techniquement le jeu est propre mais loin d’être fou, notamment sur ses jeux de lumière qui auraient mérité d’être plus travaillés. Les différents lieux à visiter sont bien remplis et donnent envie d’être parcourus, tandis que la musique sait se faire discrète et se fait surtout entendre lorsqu’un ennemi vous pourchasse, ce qui a pour mérite de construire de vrais moments de tension. Quelques petites saynètes dessinées servent de cinématiques, même si on regrette que l’intrigue ne serve finalement que de prétexte, sans jamais approfondir le propos.

7/10
Entre les Goonies et Tim Burton, Gylt propose une aventure teintée de mécaniques de survival-horror, mais accessible au plus grand nombre. Pas déplaisant, le titre souffre tout de même d'un bon manque de profondeur pour une expérience de jeu assez mitigée. Un titre à conseiller aux amateurs d'aventures horrifiques légères, aussi bien dans ses mécaniques de gameplay que dans son absence de difficulté.

+

  • Level-design intéressant
  • De la tension bien amenée
  • En français intégral

-

    • Bestiaire assez léger
    • Recherche de piles redondantes
    • Enigmes simplistes

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