Test : Hard Reset : Redux sur Xbox One
La risée des robots
Nous sommes en 2436, dans la ville de Bazoar. Déjà capables aujourd’hui de nous aider à retrouver nos clés de voiture, les robots ont sacrément évolué vous l’imaginez, au point de devenir un peu trop envahissants : voilà qu’ils lorgnent maintenant vers les outils qui leur permettront de développer une intelligence artificielle ultime (pour botter définitivement l’arrière-train de l’humanité, cela va de soi). C’est dans ce contexte hautement tendu que l’on s’apprête à jouer les one man army pour dévisser les robots de Bazoar jusqu’au dernier. Non, tout cela n’a effectivement rien de bien original et l’on a (très) vite fait de ne plus rien comprendre aux tenants et aboutissants de cette guerre des mondes en dépit de jolies cut-scenes sous forme de planches de dessin. De toute façon, on s’en moque du pourquoi. Hard Reset Redux est un bon vieux FPS élevé aux amphétamines, rapide et bourrin comme le récent (et excellent) DOOM. C’est donc la façon dont on déglingue du robot qui nous intéresse.
Il faut néanmoins savoir avant toute chose que l’édition originale de 2011 (et sa version Extended) n’ont pas franchement convaincu les joueurs ni la critique. Jugé trop difficile par moments, la faute à des passages particulièrement (et injustement) retords, Hard Reset s’était aussi et surtout attiré les foudres du public PC pour son manque de vivacité. Un comble pour un « Speed FPS ». Mais bonne nouvelle ! Cette version Redux apporte son lot d’améliorations qui rendent l’expérience hautement bourrine et vivace, grâce entre autre à des déplacements rapides à la base, la possibilité de courir mais aussi et surtout par la présence du dash. Une petite pression sur la touche dans une des quatre directions et hop, on se dégage rapidement de la meute. Dire que cela est utile tient de l’euphémisme. Hard Reset est un FPS dans la veine de Serious Sam et autres Painkiller : les ennemis sont très nombreux, les vagues de tôle s’abattent sur nous à grande vitesse. En résultent des combats très engagés, explosifs dans tous les sens du terme. Les décors regorgent d’éléments à détruire pour piéger les troupes adverses et nous offrent le plaisir d’illuminer le ciel comme un quatorze juillet. Le principe est donc simple : bouger, tirer, ramasser des munitions et des points d’amélioration, tout faire péter. Encore et encore.
« Hard Reset est un FPS dans la veine de Serious Sam et autres Painkiller : les ennemis sont très nombreux, les vagues de tôle s’abattent sur nous à grande vitesse. En résultent des combats très engagés, explosifs dans tous les sens du terme »
Le système d’amélioration est par ailleurs au cœur de l’expérience Hard Reset. Cela sert à renforcer la défense du personnage, mais pas que. On dispose de deux armes au départ (munitions classiques d’un côté, plasma de l’autre) et il convient d’investir ses points dans le déblocage de nouvelles fonctionnalités qui vont jusqu’à les transformer en pétoires toutes nouvelles. On dispose alors rapidement d’un fusil à pompe, d’un lance-roquettes (ou grenades) d’un côté, et d’armes à énergie diverses de l’autre, offrant par exemple la possibilité de stopper les ennemis quelques secondes… Le temps de changer de côté pour leur envoyer une roquette bien placée. Au final, l’arsenal se veut très costaud, renforcé également par la présence d’une fonctionnalité secondaire pour chaque arme. Il faut certes prendre un peu sur soi pour retenir qui se trouve où afin d’être le plus réactif possible (le changement d’arme est un peu lourd, sachant que l’on n’en affecte que deux directement au personnage), et on regrette quand même un certain manque de punch à l’utilisation. Il en va de même pour le cyber-katana, arme de corps-à-corps hautement efficace mais un poil trop molle pour être véritablement grisante, Shadow Warrior fait mieux de ce côté. Enfin, aucune des armes n’a été pensée pour le tir de précision : ce n’est pas gênant dans neuf cas sur dix mais très pénible face aux quelques ennemis qui attaquent de loin (et en hauteur) et lors des combats de boss qui demandent un peu d’application.
En dépit d’une certaine répétitivité inhérente au genre, on apprécie tout de même pas mal les combats dans l’ensemble. La difficulté de base de cette version Redux offre un challenge bien calibré et les plus courageux peuvent compter sur une difficulté très largement revue à la hausse et l’impossibilité de sauvegarder rapidement en mode « héroïque ». De quoi rallonger une durée de vie un peu juste (moins de six heures), débouchant sur une fin aussi abrupte qu’inattendue. A défaut de pouvoir se rabattre sur de la coopération, il reste un mode survie dans lequel le gameplay de Hard Reset Redux se révèle plutôt bien adapté. Ce que l’on reproche finalement le plus au FPS de Flying Wild Hog, c’est son habillage et son level design. Pas franchement inspiré dans sa construction (linéaire et un peu étriqué), le monde cyberpunk de Hard Reset ne brille pas non plus par ses qualités techniques ou son design : de la tôle, des lumières flashy et surtout beaucoup de hangars et ruelles duplicables à volonté que l’on aurait pu voir sans trop de soucis sur Xbox 360. Même constat du côté des ennemis. Le bestiaire est très limité et pas franchement inspiré, ce qui limite grandement l’effet de surprise et le petit vent de fraîcheur dont a besoin régulièrement ce genre d’expérience. Mais, on peut au moins se satisfaire du framerate, stable en toutes circonstances, et d’une bande-son dans le ton.
+
- Bourrin à souhait
- Système d’amélioration intéressant
- Armement costaud
- Challenge bien équilibré
- Fluide…
-
- … Mais pas franchement très beau ni varié
- Armes qui manquent de punch
- Un peu court
- Bestiaire trop limité