Test : Harry Potter et l'Ordre du Phenix sur Xbox 360
Potion de langue de dragon et sort de lévitation
Après des vacances dont l’ambiance morose ne fut marquée que par une attaque obligeant Harry à faire appel à la magie devant un Moldus, notre héros entame sa rentrée 2007 dans la prestigieuse et maintenant bien connue école de Poudlard. Comme à l’accoutumée, il retrouve le sémillant Ron et la studieuse Hermione puisque ses inséparables comparses l’accompagneront tout du long de cette aventure. Pas de méprise toutefois, s’il n’est pas permis de les jouer, ils ne sont pas non plus présents pour agrémenter le décor et interviendront pour lancer des sorts ou dispenser différents conseils. Ainsi, Hermione rappellera régulièrement quelles sont les tâches en cours et comment poursuivre. En parallèle, le joueur rencontrera et interagira avec tous les membres de la promotion d’Harry car le leitmotiv de la trame principale sera de former une « armée secrète » en rameutant les Gryffondor. En fait, il est possible de croiser absolument tous les personnages qui déambulent usuellement dans les couloirs de cette institution et qui ont fait la réputation des œuvres littéraires. En outre, chaque rentrée réservant son lot de surprises, un nouveau professeur fait son apparition en la personne de Dolorès Ombrage. Imposée par Cornelius Fudge, le Ministre de la Magie, cette curieuse petite bonne femme en charge des sorts de Défense contre les Forces du Mal offrira rapidement un tout autre visage. Dans un premier temps, ses cours mal adaptés obligeront notre trio à prendre les devants en enseignant eux-mêmes les sorts de protection et d’attaque à leurs camarades en vue de pallier à tout assaut maléfique.
Tout Poudlard a été reconstitué et une cartedes lieux est incorporée dans le boîtier
Préparez vos baguettes jeunes sorciers, l’heure de la rentrée a sonné
Les créateurs du jeu se sont inspirés des bases du RPG puisque à la quête principale vient se greffer une succession de missions subalternes bénéficiant d’un double mérite : être originales et drôles à jouer tout en octroyant des points d’expérience à Harry. Les gains obtenus s’additionnent afin de passer à un niveau de sorts supérieur ou d’en apprendre de nouveaux. Selon les situations, notre héros rendra de menus services, trouvera des passages secrets, participera à des mini-jeux (baveboules, cartes explosives…) et récoltera des objets rares qui seront ensuite exposés dans la Salle des Récompenses, gardée jalousement par Mimi la geignarde. Si l’action se déroule exclusivement entre les murs de Poudlard ou au Ministère de la Magie – les dernières scènes permettant d’incarner Sirius Black ou Dumbledore – l’effort pour recréer à l’identique l’institution est magistral. Poudlard comporte de très nombreux endroits à visiter, y compris en extérieur, d’où l’introduction d’une carte à partir de laquelle on active le « sort de pas ». Des traces au sol indiqueront ainsi la direction à emprunter, une manœuvre habile et peu commune car il est impossible de se téléporter via la carte en dépit des distances. Difficile de ne pas arpenter l’école dans tous les sens en conséquence et pourtant, cela s’avèrera nécessaire pour repérer tous les tableaux animés, fantômes, passages cachés et multitudes de détails amusants. En sus des décors pas forcément vastes mais suffisamment nombreux pour occuper un moment, c’est une impression de vie constante qui nous assaille. L’école grouille littéralement d’élèves vaquant à leurs occupations et tous auront un mot pour vous quand vous les croisez, plus ou moins gentil admettons le suivant leur appartenance ! L’activité de l’école est donc constamment en mouvement ce qui accroît l’effet d’immersion mais a, tout de même, son pendant négatif lorsque plusieurs recrues désirent se rendre au même endroit, entraînant des problèmes de collisions.
Les sorts sont divisés en deux catégories : interaction avec le décor et offensifs
Une gousse d’ail, deux vers d’eau et en crapaud tu te transformeras
Potter-addict ou pas, on prend un plaisir incroyable à visiter le monde féerique de l’institution tout en consultant régulièrement le pourcentage d’objets trouvés. D’ailleurs, bien malins sont les développeurs qui ont subtilement introduit la différence entre jouer Harry et être Harry : ici il s’agit d’apprendre les mouvements pour déclencher les sorts, et mieux vaut s’exercer au Reparo par exemple sur quelques objets avant d’aller passer vos Buses. Qui dit écolier, dit examen aussi ne pensez pas échapper à la dure réalité de la notation. Chaque professeur proposera de répéter l’exercice pour obtenir sa Buse, le principe reste simple sur le papier jeune public oblige mais n’est pas si évident lorsqu’il s’agit de tourner habilement le stick pour déclencher le sort de lévitation et déplacer les objets vite tout en visant bien. Toutefois, on sourit en gagnant un « Passable » à son examen ! Servi par des bornes de dialogues très bien fournies et traduites à la perfection, le titre tire profit des détails qui ont fait le succès de ses homologues littéraires et cinématographiques comme les escaliers mobiles ou la cape d’invisibilité que le joueur peut utiliser. Pour parfaire cette immersion plutôt réussie, aucun élément n’apparaît à l’écran tandis que les objets pouvant donner lieu à une action seront en surbrillance.
Le défaut majeur du titre réside dans une gestion de caméra dont les angles surprennent et gênent surtout la progression. Prenant le parti de montrer rarement les trois héros de dos, la vue est placée de manière latérale ou de face avec, pour résultat, qu’il est impossible de voir les groupes d’élèves devant soi ou les empreintes de pas au sol. A d’autres moments, la caméra ira se placer très loin des personnages dans le but de bénéficier du joli tableau que constituent les paysages, certes, mais les premiers seront pénibles à mouvoir du coup. L’introduction d’une vue à 360° aurait encore une fois permis de déambuler plus agréablement et de mieux observer des environnements riches en ornementations. Un brin agaçant mais n’amenuisant heureusement pas le charme de cette production fraîche, dont la facture a largement évolué depuis le premier jeu tiré de la saga. Suivant l’évolution physique des personnages, très perceptible à l’écran, Harry Potter bénéficie d’une esthétique nouvelle, travaillée plus minutieusement et renforcée par de bonnes animations. Même le son s’offre des résonances différentes suivant que l’on se situe dehors, dans une salle de classe ou un couloir en pierre dont l’écho des voix est d’un bel effet et si, toutefois, vous n’étiez toujours pas convaincu les compositions de monsieur John Williams baisseront la garde des plus réticents !
+
- On passe carrément ses Buses !
- C’est animé, vivant et drôle
- On retrouve tout l’esprit des Harry Potter
- Possibilité de discuter avec les Gryffondors
- Etonnante reconstitution de Poudlard
-
- Caméra souvent mal placée
- Absence de vue à 360° parfois gênante
- Quelques soucis de collisions
- On peut se lasser d’arpenter l’école