Jeux

Headhunter : Redemption

Infiltration | Edité par Sega | Développé par Sega

4/10
360 : 27 August 2004
14.10.2004 à 14h22 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Headhunter : Redemption sur Xbox

Headhunter, 1er du nom, sorti dans les dernières heures de la Dreamcast en 2001 puis adapté sur PS2 avait fait l’effet d’une mini bombe. Développé par les studios suédois d’Amuze en 2nd Party pour Sega, il réussi à mélanger différents types de jeux comme l’action, l’infiltration, courses à moto et recherche/exploration. Ayant marqué les derniers joueurs fidèles à la Dreamcast, il avait été éclipsé sur PS2 par la sortie du monstre d’Hideo Kojima : Metal Gear Solid 2 qui jouait à peu près dans le même style mais avec un budget de développement et une qualité infiniment supérieurs. Malgré tout, le jeu d’Amuze avait su convaincre par sa personnalité peu commune et par son scénario très réussi. Mais sa suite peut-elle vraiment prétendre affronter de nombreux concurrents dans son domaine de l’infiltration/action sur la machine de Microsoft ?

C’est ça le futur ?

Headhunter 1er du nom nous faisait découvrir un monde réaliste d’anticipation, très proche de la vision de P Verhoeven dans Robocop, aux côtés de Jack Wade, Headhunter de son état. Le second nous propulse 20 ans plus tard dans une société en proie à de nombreux doutes et manipulations en tout genre. Virus mortels et tremblements de terre cataclysmiques dévastèrent le 1er monde et ses certitudes. Mais tel un phoenix, la Société renaquit de ses cendres et se développa à travers deux mondes distincts : Above et Beyond. Autant le 1er est une société d’apparence idyllique, contrôlée par de gigantesques entreprises dont le seul but est de manipuler les médias et les pouvoirs politiques, autant le second n’est qu’un lieu de désolation et de destination pour tous les parias d’Above : criminels, indésirables de toutes sortes, marginaux ou résultats d’expériences génétiques pratiquées par quelques holdings où le scrupule n’est qu’une douce utopie. De fait, si Above est une société où la hauteur des buildings est proportionnelle à l’arrogance de ses dirigeants, Beyond n’est que ruines situées dans des crevasses sous Above dans lesquelles la lumière naturelle ne perce jamais. C’est dans ce monde dans lequel personne ne souhaiterait passer des vacances que se déroule l’histoire d’Headhunter Redemption.

Eh bien c’est pas très beau ton futur Monsieur !!!!

Jeu développé conjointement sur PS2 et Xbox, le titre d’Amuze ne peut toutefois prétendre à flatter nos rétines. Les graphismes sont vraiment décevants. Pas variés, peu complexes, les environnements ne brillent ni par leur réalisation, ni par leur représentation. Les personnages comme Leeza X ou Jack Wade sont correctement modélisés mais leur animation est plutôt rigide et peu réaliste. Quant aux ennemis rencontrés, ils brillent par leur impersonnalité et par leur manque de détails et d’intelligence. C’est même navrant d’avoir des ennemis dont l’intelligence rivalise avec celle des huîtres (et encore, c’est carrément méchant pour les huîtres…) Si graphiquement ce n’est donc pas la joie, les développeurs ont tout de même eu la bonne idée d’intégrer un effet de Blur sur l’image pour renforcer le côté cinématographique et artistique du soft. Mais ce flou est finalement trop présent et gênant à la longue. Par contre, les musiques composées par le grand Richard Jacques (MSR, Headhunter, certaines musiques de Daytona USA, de Jet Set Radio et de Out Run 2) sont vraiment réussies. De qualité orchestrale et parfois épiques, elles collent vraiment avec l’ambiance développée mais ne se distinguent pas toujours à cause d’un mixage qui met plus en valeur les bruitages (douteux ceux là d’ailleurs) que les compositions. La Xbox et ses composants électroniques ne sont donc clairement pas exploités et c’est finalement là que se situe le principal défaut du titre.

Quant à la maniabilité, elle est censée mettre l’accent sur l’infiltration (on peut se coller au mur comme dans un MGS ou un Splinter Cell) mais finalement, on se rend vite compte qu’il faut mieux foncer dans le tas des ennemis (à l’intelligence d’huître rappelez vous) en flinguant tout ce qui se présente devant vous car c’est tout simplement plus facile et finalement plus fun. Jouabilité imprécise donc, qui ne permet pas de construire des techniques élaborées dans les niveaux, et finalement on se retrouve vite dans des phases de shoot sommaires et en plus gâchées par un système de visée vraiment pas ergonomique, trop aléatoire et décevant.

Un futur pas très tendance, mais…

Mais tout n’est pas noir dans ce Headhunter Redemption. Vrai point fort du 1er épisode, le scénario l’est aussi dans le deux. Le fait d’introduire une partenaire à Jack Wade, Leeza X, réserve de nombreuses surprises au joueur dans une ambiance d’anticipation vraiment épatante et l’histoire immerge le joueur dans une aventure assez passionnante. Doté d’une bonne durée de vie (une petit vingtaine d’heures), on oublie rapidement les graphismes moyens pour permettre à Leeza X et Jack Wade de finir leurs 14 missions. Les rebondissements vont se suivre dans une histoire dont le déroulement restera certes classique pour les connaisseurs du premier Headhunter mais dont la qualité finalement intrinsèque lui permet de racheter littéralement le titre. En bref, on a envie de savoir quelles sont les relations exactes entre Jack Wade et Angela Stern, si Leeza X va connaître tous les éléments de son passé trouble et surtout qui est MW3M, leader apparent de la résistance de Beyond…

Tout simplement réussi mais parasité par une réalisation en dessous des canons actuels.

Voir revenir Jack Wade était une excellente idée. Très bon personnage de l’ère Dreamcast, son retour était assez attendu. Malheureusement, la réalisation assez faible, la maniabilité imprécise et la perte des phases en moto du 1er épisode n’apportent pas le soutien nécessaire à l’histoire pourtant plus que correcte de ce jeu. En effet le scénario aurait mérité un meilleur traitement technique de la part du pourtant talentueux développeur suédois Amuze. On ne donc peut qu’espérer que Jack Wade reviendra un jour dans un 3e épisode plus en phase qualitativement avec son superbe charisme et qui nous permettra finalement d’oublier la déception que représente Headhunter Redemption.

+

    -

      • Décevants pour de la Xbox, ils ne mettent pas en valeur Jack Wade et ses congénères dans des environnements classiques et peu détaillés. Le blur général, bonne idée de départ, fatigue trop les yeux à la longue.
      • Quasiment correcte dans les phases de déplacement, le système de visée apparaît comme imprécis, peu ergonomique et trop aléatoire. Dommage dans un jeu où il y a de nombreux gunfights.
      • Vous mettrez 15 à 20 heures avant de voir le générique de fin et de connaître toutes les ficelles d’un bon scénario qui reste malgré tout inférieur au 1er épisode.
      • Composée par le légendaire Richard Jacques, sa qualité malgré tout très bonne et quasiment épique par moment reste moins intéressante (encore une fois) que dans le 1er épisode. Effets peu nombreux et trop classiques.
      • Sega et Amuze ne manquaient pas d’ambition pour cette suite. Malheureusement, le pari n’est que partiellement rempli, la réalisation trop moyenne plombant littéralement un jeu qui aurait pu devenir excellent si sa plastique avait suivi.
      • Fluide mais peu réaliste, les personnages font plaisir à voir dans la plupart des cut scenes, nettement moins en déplacement et encore moins en action.