Jeux

HomeFront

FPS | Edité par THQ | Développé par Kaos

4/10
360 : 18 March 2011
19.03.2011 à 10h07 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : HomeFront sur Xbox 360

Après Electronics Arts et son Medal of Honor, c’est au tour de THQ de s’attaquer frontalement au sacro-saint Call of Duty d’Activision en lançant une nouvelle licence : HomeFront. Ayant bénéficié d’une communication particulièrement intensive, le jeu des développeurs de Kaos Studios (Frontlines : Fuel of War) tient-il finalement la route, manette en main, face à la franchise à la suprématie incontestée ?

L’appel du devoir à la maison

En confiant à Kaos Studios la lourde tâche de s’attaquer à Call of Duty, THQ n’a-t-il pas vu trop grand ? Certes, les développeurs américains sont loin d’être néophytes dans le domaine (contrairement à EA Los Angeles, responsable de Medal of Honor) puisqu’ils avaient signé, il y a quelques années de cela, un sympathique Frontlines : Fuel of War, un titre résolument tourné vers le multijoueur. Et malheureusement, c’est bien là le problème.



En effet, le succès de Call of Duty ne se résume pas seulement à son multijoueur qui truste les records d’audience quelles que soient les plates-formes concernées. Cette franchise, c’est avant toute chose un solide solo qui allie efficacement spectaculaire et intensité. Ce qui est malheureusement loin d’être le cas pour HomeFront. Pour faire court, seule l’introduction – plutôt réussie au passage – restera dans les esprits. Doté d’une campagne qui bat dramatiquement des records de durée de vie avec ses faibles quatre heures de jeu requises pour la boucler en long et en large, HomeFront ne part pas du bon pied. Certes, le background du jeu est plutôt efficace (merci l’introduction) avec notamment les premiers pas de Robert Jacobs, notre héros qui va découvrir avec effroi, au fil des premières minutes, le nouveau visage de l’Amérique aux mains des communistes coréens. Exécutions sommaires à la chaîne, charniers à tous les coins de rues, parents abattus sous les yeux de leurs enfants, tout est fait pour nous mettre mal à l’aise et nous faire comprendre l’urgence de la situation.

De quoi avoir envie de se réfugier à la maison…

A première vue, l’ambiance est là. De quoi sauver HomeFront du bâclage annoncé ? S’il avait été plus efficace dans ses scripts (n’est-pas Call of Duty qui veut), s’il avait été moins truffé de bugs et surtout s’il n’affichait pas des graphismes cruellement datés, alors oui, peut-être. Le titre de Kaos Studios aurait peut-être pu faire référence s’il était sorti en 2005, aux balbutiements de la génération actuelle. Mais depuis l’eau a coulé sous les ponts. Outre un gameplay plutôt efficace et une jouabilité peu innovante mais efficace, HomeFront dispose également de belles idées comme « La Voix de la Liberté » qui rappelle inévitablement un certain « Radio Londres » et les messages qu’il distille entre deux chargements, agréables à regarder avec des artworks de toute beauté. Mais c’est vraiment tout ce qu’on peut retenir du jeu de Kaos Studios, qui sent le renfermé à tous les étages.



Et s’il n’y avait que ça. C’était sans compter sur l’intelligence artificielle, qui a clairement été codée avec les pieds tant les comportements suicidaires de nos alliés et des ennemis surprennent par tant de bêtises. L’animation, les textures, ou encore des environnements aliasés comme jamais sont autant de points où HomeFront se vautre complètement. On ne parlera pas de la séquence d’infiltration (désormais un classique) suivie d’une séquence de snipe qui atteint les sommets du ridicule tant les ennemis semblent aussi aveugles qu’une taupe (et sourds comme des pots de surcroit).

Définitivement, le seul intérêt d’HomeFront est bel et bien son multijoueur. A croire que Kaos Studios est spécialisé dans la chose. C’est bien simple, cet aspect du soft "sauve" quelque peu le jeu du naufrage. Ici, les graphismes sont un poil relevés par rapport à la campagne, et les animations (plagiées sur qui vous savez) plus réussies. Les parties (jusqu’à 32 joueurs, chose assez rare sur Xbox 360) sont très agréables avec des maps qui sont toutes d’une belle dimension, ce qui nous fait regretter l’absence de parachutes. Toutefois, le jeu propose trop peu de modes (deux avec quelques variantes) et de maps pour rester dans les esprits malgré son classicisme.

Le multijoueur d’HomeFront est une alternative efficace aux mastodontes du genre mais ne réinvente pas la roue, ce qui aurait été préférable pour permettre d’établir une véritable communauté sur le long terme. Même si les serveurs sont actuellement bien remplis, il est assez évident qu’ils se videront au fil des prochaines semaines. Notamment avec les 10€ qui seront demandés aux acheteurs d’occasion du jeu pour obtenir le "pass" permettant de jouer en ligne.


A la manière de Medal of Honor, il est assez évident qu’HomeFront a coûté plus cher à THQ en communication et marketing qu’en développement tant le jeu de Kaos Studios respire le bâclé à tous les étages hormis son multijoueur qui, sans être exceptionnel, est une valeur sûre. Si HomeFront 2 est réellement en développement, il y a du boulot avant que cette franchise, prometteuse sur le papier avec un bon background, atteigne un bon niveau avant d’espérer s’attaquer frontalement au leader du genre qu’est Call of Duty qui ne ressort que grandi face à toutes ces pâles imitations.

+

  • Le jeu en ligne
  • Solide dans sa prise en main

-

    • Frame-rate à la rue
    • Bugs à foison
    • Moche
    • Une durée de vie scandaleuse
    • Vraiment très moche
    • Scripts risibles