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Planescape: Torment & Icewind Dale: Enhanced Editions

Hack'n slash

8/10
One : 24 September 2019
28.10.2019 à 19h14 par

Test : Planescape: Torment & Icewind Dale: Enhanced Editions sur Xbox One

Froid comme la mort

Développés à la suite du succès critique et commercial de Baldur’s Gate au début des années 2000, il était logique que Icewind Dale et Planescape: Torment aient le droit également à une réédition en même temps que les premiers RPG de Bioware. Les Baldur’s Gate ayant réussis à surmonter le difficile pari du temps qui passe, en est-il de même pour leurs frangins moins réputés ?

Très largement motivé par le succès immédiat de Baldur’s Gate, l’éditeur Interplay décide de mettre son autre studio maison, Black Isle -dont la plupart des membres formeront par la suite Obsidian, aujourd’hui propriété de Xbox Game Studios- sur la confection d’un nouveau RPG reprenant le même moteur ainsi que la licence Donjons & Dragons. Ainsi naquit Icewind Dale, jeu totalement indépendant scénaristiquement parlant, mais se déroulant également dans le monde des Royaumes Oubliés. Aux commandes d’un groupe de six aventuriers, créés de toutes pièces ou générés aléatoirement, vous arpenterez dès les premières minutes de l’aventure la région du Valbise, contrée enneigée et remplie de danger.

Bien que reprenant l’intégralité du gameplay et les menus de Baldur’s Gate, Icewind Dale se différencie par son approche nettement plus axée sur l’action et les combats. L’histoire se veut également plus linéaire et nettement plus courte, heureusement renforcée par ses extensions, toutes présentes dans cette édition. Trials of the Luremaster ajoute de nouvelles quêtes et de nouveaux personnages et s’intègre directement à l’histoire. De son côté, Heart of Winter, que vous pourrez lancer à n’importe quel moment via les menus de la compilation, est une aventure à part accessible à partir du moment où l’un de vos aventuriers atteindra au moins le niveau 9. Le tout vous entraînera tout de même dans une aventure longue d’une quarantaine d’heures, à l’ambiance hivernale magnifique et remplie de moments épiques. On regrette toutefois que le deuxième épisode, lui aussi excellent, ne soit pas présent sur la compilation.

torment icewind test 3

Également développé par Black Isle, en parallèle du développement d’Icewind Dale et sous la direction du grand Chris Avelonne, Planescape Torment reprenait également en son temps le moteur et les règles de Baldur’s Gate, mais on les adaptant pour créer une expérience RPG unique et fondamentalement différente. Cette fois-ci pas de création d’avatar personnalisé. Vous serez placé d’office dans la peau nécrosée du sans-nom, guerrier mort-vivant et amnésique se réveillant un beau jour sur une table d’opération à la morgue. Bien que le jeu reprenne, une fois de plus, le moteur du titre de Bioware ainsi que les règles de Donjons & Dragons, il vous place dans un univers plus barré, noir et burlesque que celui de ses proches cousins. Morts-vivants présents à chaque instant, univers parallèles et créatures bizarres vous accompagneront tout du long d’un périple passionnant, laissant la part belle aux dialogues et affrontements verbaux, plutôt qu’à la violence physique.

Le jeu offre d’ailleurs la particularité de ne pas avoir de Game Over. Chaque mort vous renverra à la morgue, votre personnage ayant à chaque fois perdu une part de ses souvenirs et devant son salut au sacrifice d’un habitant anonyme du multivers en contrepartie. Très détaillée et pourvue d’un cachet unique, la direction artistique du jeu a plutôt bien survécu aux affres du temps et se veut aussi marquante que les différents personnages que vous rencontrerez durant la trentaine d’heures que vous prendra un premier run. Si Icewind Dale reprenait à l’extrême identique les contrôles et les menus de Baldur’s Gate, ce n’est pas le cas de Planescape Torment. Les déplacements et combats se déroulent certes de la même façon, mais cette fois-ci les actions se contrôlent directement via des raccourcis accessibles directement d’une pression sur la gâchette gauche. Un choix de game design beaucoup plus rapide et instinctif et qui nous fait regretter de ne pas pouvoir en profiter sur les autres titres. L’inventaire est également plus épuré et simple à parcourir.

torment icewind test 4

Concernant le portage des jeux sur console, il est strictement identique à celui de la compilation Baldur’s Gate et nous vous invitons donc à aller jeter un œil à notre test de cette dernière afin d’en identifier les forces et faiblesses. Pour résumer rapidement, il faut donc savoir les contrôles sont parfaitement adaptés au jeu à la manette et les jeux intégralement sous-titrés en français de très bonne facture. On retrouve malheureusement les mêmes inconvénients, c’est-à-dire une facture technique réduite à une simple adaptation aux écrans actuels, des cinématiques en 4/3 fortement pixelisées et surtout un problème de pathfinding parfois dérangeant. Un constat général qui peut sembler paresseux, mais qui a le mérite d’offrir des adaptations propres et techniquement carrées, faisant toutefois regretter le choix éditorial de séparer les 4 titres en deux compilations distinctes, plutôt qu’en une seule.

8/10
Au travers de cette compilation regroupant deux fantastiques RPG issus directement de l’âge d’or du gaming PC, Icewind Dale & Planescape: Torment méritent totalement d’être découvert -ou redécouvert- en 2019 sur console de salon. Si l’on peut évidemment regretter leur qualité de simples portages, alors qu’ils auraient mérité d’être de vrais remakes, difficile de faire la fine bouche devant des titres aussi remarquables et supportant aussi bien les ravages du temps grâce à leur gameplay pointu à leurs intrigues prenantes et brillamment scénarisées.

+

  • Icewind Dale et ses extensions : une grande aventure bourrée d’action
  • Planescape Torment : une histoire passionnante et remarquablement écrite
  • Parfaitement jouable à la manette
  • Intégralement sous-titré en français
  • Menus clairs et riches en options

-

    • Pourquoi il n’y a pas Icewind Dale 2 ?
    • Les graphismes ont 20 ans et ça se voit
    • On bloque trop souvent dans les décors