Test : Insanely Twisted Shadow Planet sur Xbox 360
Noir c’est noirA peine lancée, cette petite production indépendante donne déjà le ton. Accueilli par une interface sombre au fond musical sobre, le joueur fait alors face à une série d’ombres chinoises qui laissent deviner un univers malsain, énigmatique et étouffant. Une impression rapidement confirmée lors du tutoriel qui laisse déjà transparaitre le travail dantesque réalisé par Michel Gagné avec l’aide de l’équipe de Fuelcell Games sur le côté artistique. Pas de doute, Insanely Twisted Shadow Planet mise avant tout sur son esthétique et parvient dès les premières secondes à emmener le joueur dans un univers en deux dimensions totalement original qui joue continuellement sur le contraste des couleurs. Et dans ce monde aux environnements bichromes, ombres chinoises obligent, le noir est une véritable constante rendant la planète que vous explorez mystérieuse et vos ennemis plutôt inquiétants. Une couleur que vous allez également revêtir en contrôlant une petite soucoupe volante à la manière d’un twin-stick shooter, le stick gauche servant à vous déplacer tandis que le droit permettra d’utiliser votre attirail dans la direction choisie.
Avec ces deux aspects du jeu que sont le shoot et l’exploration, vient s’ajouter quelques énigmes. Peu nombreuses et pas vraiment compliquées dans l’ensemble, elles sont toutefois bienvenues et plutôt rafraichissantes, tout en ajoutant une énième facette à un titre qui s’avère très polyvalent. Un bon point même si l’on aurait espéré peut-être un peu plus de folie dans les mécaniques de jeu proposées, à l’image de cet univers démesuré. Car, encore une fois, c’est cette ambiance particulière qui parvient à sublimer le tout, et à créer de véritables sensations chez le joueur. Les claustrophobes par exemple ne manqueront pas de noter une baisse de luminosité au fur et à mesure de votre descente dans les abimes qui viendra renforcer ce sentiment d’étouffement. Un passage vous demandera même d’avancer dans le noir complet, dissimulant ainsi les contours de vos ennemis qui ne manqueront pas de vous assaillir à la moindre occasion. Une atmosphère inquiétante qui s’installe petit à petit et qui, paradoxalement, offre un côté addictif au titre de Fuelcell Games. Les boss quant à eux s’inscrivent dans cet ensemble réussi en vous demandant un minimum de réflexion plutôt qu’un déchainement de boulettes. En effet, à l’image des ennemis old-school caractérisé par leurs gimmicks, si vous voulez venir à bout de ces ennemis immenses – comparés à votre vaisseau minuscule -, il faudra analyser leur point faible pour les attaquer ensuite avec l’arme adéquate et dans le bon timing. Des affrontements véritablement passionnants qui constituent là aussi l’une des forces du titre.
Finalement, en dépit d’un manque d’originalité dans son gameplay et sa façon de progresser, Insanely Twisted Shadow Planet parvient tout de même à marier de bonnes phases de jeu, sans que celles-ci soient exceptionnelles. C’est cette variété, couplée au travail artistique splendide de Michel Gagné, qui parvient à emmener le joueur à travers une aventure prenante de la première minute jusqu’à la dernière, autrement dit durant la dizaine d’heures nécessaire à l’exploration complète de la carte. Un constat qui explique par la même occasion le peu d’intérêt du mode multijoueur, appelé ici «Course de Lanterne», où il faudra échapper à l’une des créatures géantes dans un scrolling horizontal en prenant garde de ne pas casser la lanterne dont vous avez la charge. Le but étant d’arriver le plus loin possible. Si on salue la volonté des développeurs d’avoir voulu embarquer plusieurs joueurs en même temps dans cet univers fantastique, en ligne ou en local, on doute toutefois de son attractivité passé deux ou trois parties.
+
- Ambiance très réussie
- Travail artistique époustouflant
- Monde vaste et envoutant
- Bestiaire varié et boss impressionnants
- Beaucoup d'armes différentes
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