Test : Inside sur Xbox One
D’entrée de jeu, le style minimaliste cher à Playdead se ressent immédiatement avec un semblant de menu qui nous invite à se lancer dans l’aventure. Ce qui se fait en une fraction de secondes en nous retrouvant dans la peau d’un enfant au visage effacé dans un univers qui semble loin d’être rassurant. En pleine nuit, nous allons donc avancer et faire très rapidement face à aux premiers dangers avec des gardes qui cherchent à nous abattre à notre simple vue. Forcément, la ressemblance avec Limbo crève les yeux et nous voyons tout de suite où le jeu veut nous emmener. Comme dans la première production de Playdead, le gameplay est principalement basé sur des énigmes et des phases de plateformes, le tout enrobé d’une ambiance lugubre. Une nouvelle fois, le scénario n’est jamais expliqué explicitement même si on ressent la gravité des thèmes par le biais de la lourdeur environnante.
Le scénario d’Inside n’est pas narré à proprement parler, les développeurs de Playdead nous laissent le loisir de l’imaginer et de faire fonctionner notre cerveau tout au long de notre périple où chaque décor, chaque bruitage semble apporter un élément de réponse. Mais il nous est interdit de trop en dévoiler puisque cela vous gâcherait l’expérience de la découverte des passages aussi lugubres qu’inquiétants qui nous poussent sans cesse à se questionner. La découverte est bien le maître mot d’Inside puisque Playdead a forcément contrôlé sa communication au minimum afin d’en dévoiler le moins possible et c’est d’autant plus une bonne chose puisque l’étonnement nous guette à chaque recoin.
Le gameplay d’Inside ne change pas d’un iota par rapport à Limbo : tout est très accessible avec seulement trois touches d’actions, ce qui permet une maîtrise des contrôles. Notre personnage répond parfaitement dans toutes les situations et il est donc impossible de pester contre les développeurs, d’autant plus que les pièges ne sont pas cachés dans les décors, au contraire de Limbo, et il faut dire que c’est une très bonne nouvelle. En effet, Inside est beaucoup moins ‘punitif’ que Limbo même s’il reste dans la catégorie Die & Retry. A aucun moment dans l’aventure, nous nous retrouvons face à un obstacle impossible à éviter lors du premier run. S’il nous arrive, bien entendu, de passer régulièrement à trépas, c’est surtout une question d’anticipation : chaque obstacle est évitable. C’est là où on constate que la recette fonctionne mieux car forcément beaucoup moins frustante que dans Limbo.
Nous pouvons dire adieu à la direction artistique composée de noir (pour le premier plan) et de gris (pour le second plan) qui avait fait le charme de Limbo et accueillir comme il se doit un Inside en 2.5D avec des effets de perspectives dans les décors très bien travaillés. Le tout est forcément accentué par une direction artistique légèrement plus colorée (tout en restant presque monochrome) qui permet de différencier les nombreux objets (mobiles ou non) qui remplissent le décor et qui lui insufflent de la vie. La gestion de lumière rendant donc parfaitement honneur à un jeu visuellement très agréable et ce ne sont clairement pas les animations qui nous feront dire le contraire.
« Grâce à sa réalisation, sa gestion du rythme et son ambiance, Inside est l’exemple parfait d’une production maîtrisée de A à Z. »
En effet, ce qui impressionne le plus c’est tout le travail sur l’animation de notre personnage et de nos adversaires : tout est criant de réalisme avec une décomposition qui n’a rien à envier aux grosses productions. C’est un véritable régal d’admirer notre personnage surmonter les nombreux obstacles et de voir les décors prendre vie via les personnages que nous rencontrerons, ‘amis’ ou ennemis. Précisons tout de même qu’Inside reste visuellement très lugubre et ce changement de direction artistique rend parfaitement honneur aux thèmes abordés. Nous étions en droit de craindre un Limbo bis ‘juste’ avec une toute nouvelle direction artistique d’autant plus que le gameplay est exactement le même. Fort heureusement, Playdead n’est clairement pas tombé dans la facilité. En effet, il sera bien difficile de revenir à Limbo tellement Inside le surpasse en tout point, tant au niveau des énigmes moins vicieuses, mais tout autant travaillées et notamment via le rythme de l’aventure.
C’est simple, alors que nous avions l’impression de répéter sans cesse les mêmes actions dans Limbo, Inside se réinvente continuellement avec une mise en scène (scriptée) via les passages de plateformes mais aussi au niveau des énigmes. Le rythme est tellement maitrisé avec des passages d’infiltration, des passages aquatiques, des passages de fuite, tout se fait avec une fluidité exemplaire, tant dans la stabilité du titre que dans le rythme du jeu.
Nous avons avalé les quatre heures sans sourciller, sans fatiguer, nous étions portés par le titre et le temps défilait sans que nous nous rendions compte. La fin en apothéose n’était présente que pour confirmer quelque chose qui semblait être une évidence, Inside est l’exemple parfait d’une production maîtrisée de A à Z et à l’heure où le problème se pose autant pour les jeux indépendant ou à gros budget, cela insuffle une bouffée d’air plus que bienvenue. Tout ceci est mis en lumière via une bande-sonore minimaliste mais très efficace avec des bruitages qui donnent vie au titre et qui accentue ce sentiment d’inquiétude face à une situation qui semble sans issue. Ajoutons à cela un cadrage toujours fluide et qui met en avant des panoramas aussi impressionnants que dangereux afin de toujours laisser le joueur dans un sentiment d’insécurité.
+
- L'ambiance sinistre qui sied à Playdead
- Gestion du rythme parfaite
- Enigmes logiques et très plaisantes
- Gameplay au poil et accessible à tous
- Bande-sonore aussi minimaliste que maîtrisée
- Animations saisissantes
-
- Une histoire aussi confuse que Limbo
- C'est tout aussi court par la même occasion
- Et ... C'est tout !