Test : irem Collection Vol. 1 sur Xbox Series X|S
C’est pour les guerriers !
Irem Collection Volume 1 ouvre le bal d’une rétrospective du savoir-faire du développeur japonais en matière de shoot’em up. Trois jeux sont proposés. Pas de R-Type donc, mais Image Fight et sa suite, accompagnés de X Multiply. Si le nom d’Image Fight n’a évidemment pas la résonnance d’un R-Type dans l’esprit d’une majorité des joueurs de tous bords, son choix n’en demeure pas moins très intéressant pour les amoureux du shoot’em up. Sorti en 1988 dans les salles d’arcade puis porté sur NES et PC Engine, Image Fight est l’archétype du shmup exigeant, brutal, impitoyable de l’ère pré-danmaku. Pas de boulettes qui pleuvent ici, mais un défi énorme porté avec rigueur le long de cinq niveaux où l’anticipation et la connaissance au pixel près du bon placement prévalent sur les réflexes. Il s’agit probablement de l’un des shoot’em up les plus difficiles auxquels on a pu jouer, tant il requiert de l’investissement pour en saisir les subtilités. Image Fight est aussi et surtout un jeu qui fait montre d’une grande inventivité, notamment lors des combats de boss qui tiennent parfois du puzzle. On y retrouve d’une certaine manière l’esprit du génial Radiant Silvergun. Ce n’est pas un hasard : dans une interview publiée dans le guide officiel de Radiant Silvergun, son créateur Hiroshi Luchi déclarait justement s’être inspiré d’Image Fight.
Proposé en version arcade (japonaise ou reste du monde), PC Engine et NES/Famicom, Image Fight est un shoot’em up à défilement vertical où l’on progresse par checkpoints. Un écart et c’est le retour direct au début du point de contrôle. La puissance de feu du vaisseau s’améliore en récupérant jusqu’à trois modules. Les bleus tirent vers l’avant, les rouges pivotent dans le sens opposé du déplacement du vaisseau ; il est par ailleurs possible de les mixer. A cela s’ajoutent des modules d’armes spéciales (tirs à tête chercheuse, latéraux, etc) dont le choix est crucial : une fois l’un récupéré, on ne peut en changer. La connaissance du niveau est ainsi inévitable pour parvenir à de bons résultats en choisissant la bonne arme au bon moment. A noter également que l’on peut modifier la vitesse de déplacement du vaisseau sur quatre niveaux. Enfin, sachez qu’il est primordial de détruire au moins 90% des ennemis présents, sous peine de se voir pénaliser par un passage dans un niveau spécial extrêmement difficile lui aussi ! Vous galérez ? Image Fight vous complique encore plus la vie.
On retrouve également dans Irem Collection Volume 1 la suite d’Image Fight. Sorti en 1992 sur PC Engine CD, Image Fight 2 s’appuie sur la même recette, avec des niveaux globalement plus courts mais plus nombreux. L’occasion de se frotter à encore plus d’ennemis, de boss parfois très surprenants, dans un jeu qui ne manque pas non plus de nous asséner un très haut niveau de difficulté. Image Fight 2 dispose par ailleurs de nombreuses cinématiques, doublées en japonais mais malheureusement pas sous-titrées (même pas en japonais d’ailleurs). On aurait aimé un peu d’accessibilité de ce côté-ci. Troisième et dernier jeu de cette compilation, X Multiply change totalement de perspective. On découvre ici un jeu qui troque le défilement vertical pour l’horizontal, ainsi que l’univers spatial pour une plongée dans le corps humain. Nous voilà donc chargé de nettoyer les entrailles de ce corps, aux commandes d’un vaisseau équipé de deux tentacules sur lesquelles viennent se greffer les divers power up que l’on ramasse ici et là. Un bouton permet de modifier positionnement du vaisseau par rapport aux tentacules et jouer ainsi avec l’orientation des tirs. Autrement moins violent qu’Image Fight, X Multiply n’en demeure pas moins un jeu exigeant requérant lui aussi une bonne connaissance des niveaux pour se faufiler avec soin entre les multiples obstacles qui jonchent la progression. On le retrouve ici dans sa version arcade de 1989.
Si l’on pouvait espérer peut-être plus de jeux au programme de cette compilation, Irem Collection Volume 1 nous a globalement satisfait. L’enrobage est on ne peut plus sobre mais on a apprécié l’effort porté notamment sur l’accessibilité. Les jeux disposent ainsi d’une fonction de retour arrière instantané, ce qui constitue un excellent moyen de découvrir ces jeux très difficiles en souffrant le moins possible. Les développeurs ont eu aussi le bon goût d’ajouter pour les trois jeux le contrôle des modules et/ou tentacules via le stick droit de la manette. L’expérience s’en trouve ainsi simplifiée. On s’écarte certes du concept original mais cela peut permettre aux moins expérimentés de se faire la main sur des jeux qui, même dans ces conditions, gardent un bel attrait. On peut d’ailleurs aller plus loin et activer des cheats (invincibilité par exemple), au risque cette fois de briser tout l’intérêt du jeu. A vous de voir. On peut sinon, comme souvent dans ce type de compilation, modifier le ratio d’affichage, sélectionner quelques papiers-peints et appliquer des filtres pour coller à l’ambiance d’époque. Il est dommage cela dit qu’Irem Collection Volume 1 ne comporte absolument aucun bonus d’aucune sorte ! On aurait apprécié découvrir quelques archives, dessins conceptuels et autres interviews qui nous auraient permis de découvrir la genèse de titres pas forcément connus de tous. Espérons qu’Irem Collection Volume 2 vienne corriger cela.
+
- Trois bons jeux
- Image Fight, un shmup original et inventif
- Bien fourni en options
-
- Aucun bonus
- Trois bons jeux, mais seulement trois
- Difficulté parfois extrême