Test : irem Collection Volume 3 sur Xbox Series X|S
Une peau de vache déguisée en fleur ?

A l’instar de la compilation volume 2, Irem Collection Volume 3 s’avance avec un menu composé de trois jeux. On remet au placard le genre du run’n gun qui était le cœur de la seconde compilation pour s’en tenir à du shoot’em up 100% scrolling horizontal. On retrouve parmi les heureux sélectionnés Mr Heli (1987, connu également sous le nom de Battle Chopper), Dragon Breed (1989) et Mystic Riders (1992). Tous sont proposés dans leur version Arcade, avec en plus pour Mr Heli la présence ici de son portage PC Engine.
Pour qui a déjà approché les précédentes édition d’Irem Collection, on est comme à la maison : au-delà du choix de la version du jeu quand cela est possible, nous avons la liberté de lancer la version « classique » du jeu ou bien celle adaptée aux attentes actuelles. On bénéficie alors de la sauvegarde à tout moment, du retour en arrière et même de l’activation de cheat codes pour se rendre invincible, profiter de crédits infinis et de toutes ces petites choses qui facilitent l’existence. Par ailleurs, quel que soit l’approche envisagée, il est possible de personnaliser le placement des touches, de modifier les arrière-plans ou encore d’appliquer des filtres d’écran. Tout cela est évidement très appréciable mais ne cache pas pour autant l’habituel manquement des compilations Irem au regard d’éventuels bonus, comme des archives ou interviews par exemple. Tozai Games signe une impasse de trois que l’on ne peut que regretter.
On peut aussi se dire que trois jeux, c’est encore une fois limite pour une compilation. Mais c’est sans compter sur la capacité du développeur à bien les choisir. Mieux encore que pour Irem Collection Volume 2 qui, on se souvient, oscillait du très bon au franchement dispensable. Ici en revanche les trois titres s’avancent avec de solides arguments, en particulier une certaine diversité dans leur approche du shoot’em up. Titre le plus ancien et le mieux loti de la collection avec plusieurs versions jouables, Mr Heli ne manque clairement pas d’originalité. On a l’impression de jouer à l’hybridation d’un shmup avec un jeu de plateformes et c’est plutôt surprenant. Aux commandes d’un hélicoptère capable de se mouvoir et de tirer dans les quatre directions, on traverse des niveaux tortueux, semés d’obstacles, dont il convient de détruire certaines parties pour ramasser des cristaux et les échanger contre des power ups, planqués eux-aussi derrière des éléments destructibles. C’est une expérience à part, aussi parce qu’elle porte à l’écran une direction artistique plutôt joyeuse et colorée (on retrouve des couleurs chaudes qui font penser à Alex Kid ou encore PC Kid), dans un jeu à la difficulté très relevée. Mr Heli est aussi mignon qu’il est brutal, soyez-en conscient !
La mignonnerie s’envole pour de bon lorsque l’on passe au second jeu de la compilation, Dragon Breed. Mais lui non plus ne manque pas d’originalité puisque l’on contrôle le Roi Kayus chevauchant une sorte de « serpent-dragon », Bahamoot. On déplace ainsi un personnage aux proportions immenses à l’écran et on se demande un peu au début comment l’on va échapper aux projectiles ennemis en étant si imposant. Eh bien la réponse est simple : Bahamoot est invulnérable et la hitbox est précisément la personne de Kayus. L’idée ici est donc de bouger intelligemment pour modifier le placement du dragon et faire ainsi en sorte qu’il agisse comme bouclier. Dans le même temps, on augmente la puissance de jeu en ramassant des power ups dont l’efficacité augmente si l’on reste sur le même type. Ces capacités attribuées au dragon viennent en complément du tir de base à l’arbalète de Kayus et sont un moindre mal pour faire face à un jeu qui, comme son compère Mr Heli, est loin d’être une promenade de santé.
Plus accessible que les autres jeux mais tout de même corsé et pas nécessairement moins intéressant, Mystic Riders est un bon shoot’em up. Il est certainement plus conventionnel et c’est peut-être ce qui le rend plus agréable pour commencer, on a moins le sentiment de se faire punir tous les deux mètres. Il rappelle visuellement des jeux comme Cotton ou plus récemment Deathsmiles : c’est très joli, coloré, avec une touche de fantaisie bien équilibrée et un vrai effort pour rendre les environnements vivants.
+
- Trois approches intéressantes du shoot’em up
- Des jeux peu communs
- Tout ce qu’il faut pour rendre l’expérience confortable
-
- Aucun bonus à l’horizon
- Trois jeux, cela reste peu
- Très haut niveau de difficulté qui peut rebuter