Test : Kane and Lynch 2 : Dog Days sur Xbox 360
« Quelle chienne d’aventure ! »
Avec des personnages tels que Kane & Lynch, IO Interactive avait tout pour faire de son jeu une franchise incontournable de leur catalogue après l’agent 47 dans Hitman. Malheureusement, une copie plus que brouillonne en guise de premier opus avait empêché la licence d’avoir la renommée que méritait les deux compères (sauf au cinéma puisqu’un film est prévu pour l’année prochaine) malgré la présence de quelques séquences très réussies comme l’attaque d’une banque, tout droit issue de Heat. Ce n’était que partie remise pour les développeurs décidés à remettre le couvercle pour un second opus au grand dam des fans de l’agent au code barre tatoué sur la nuque qui devront prendre une nouvelle fois leur mal en patience en espérant un prochain retour.
Les danois d’IO Interactive ont-ils eu raison de persister avec Kane & Lynch ? Pour couper court au suspense, la réponse est non. Certes, par rapport au premier opus, il y a eu un gros travail de fait notamment au niveau du gameplay : le système de couverture, sans être inoubliable, fait le boulot et nous fait oublier celui du premier opus qui était plus que catastrophique. On citera également la mise en scène qui en épatera plus d’un pour peu que l’on apprécie la réalisation « caméra à l’épaule ». Cette fameuse caméra semble donc suivre en permanence les deux compères et nous offre l’occasion de s’immerger dans ce Shanghai très éloigné de l’image que nous donne le Parti communiste chinois à son propos. Une sensation justement décuplée par cette prise de vue qui apporte son lot de grain et de saletés comme le ferait justement une caméra amateur. Si on ne devait retenir qu’une chose de ce Kane & Lynch 2, ce serait clairement son ambiance portée par la mise en scène ainsi que les fusillades très nerveuses. Même si l’on se dit souvent que ces différents effets ont servi de « cache-misère » tant le jeu semble plutôt pauvre techniquement si l’on regarde de plus près.
« Un temps à faire casser les chiens »
N’est-ce pas contradictoire de porter aux nues l’ambiance du soft d’IO Interactive après avoir expliqué que ce dernier n’aurait pas dû continuer avec cette licence ? Pas vraiment, puisque les défauts sont bien trop rédhibitoires. Tout comme pour le premier opus, Kane & Lynch 2 : Dog Days est largement plombé par certaines errances. La durée de vie est, par exemple, très marquante dans le sens où le jeu réussit l’exploit d’être l’un des jeux les plus courts de cette génération ! Il ne vous faudra qu’une poignée d’heures (une seule main suffit pour compter) pour en venir à bout. Si le premier opus avait réussi à introduire quelques références scénaristiques pour atténuer la faiblesse d’écriture, le second opus n’a pas cette chance. Pour tout vous dire, le scénario brille surtout par son… absence et nous avons du même coup l’impression de naviguer de niveau en niveau tel un somnambule en ayant cette impression de tirer constamment sans aucun temps mort sans qu’il y ait un quelconque rythme ou le moindre rebondissement. Et ce n’est pas le charisme des deux compères qui va sauver la baraque puisqu’ils semblent avoir, tous les deux, perdu ce qui faisait leur force. Le côté psychopathe de Lynch qui nous offrait quelques moments croustillants dans le « Dead Men » est totalement inexistant dans ce « Dog Days ». Néanmoins, certains passages méritent d’être retenus (celle où les deux compères doivent s’enfuir littéralement à poil) même s’ils n’atteignent pas la dimension épique du passage à la Heat ou celui de la discothèque du premier opus.
Pour parachever le tout, il est assez stupéfiant de constater que les développeurs n’aient pas remarqué que l’Intelligence Artificielle – qui, de manière générale, ne nous posera pas de problèmes – brille par son aptitude à nous tuer facilement en corps à corps. En effet, si le jeu est globalement assez simple, vous mourrez de temps en temps à cause de quelques ennemis bien planqués qui n’attendront que votre passage pour vous assener un coup fatal. Un défaut bien pénible qui souligne l’absence dommageable de quelques mouvements au corps à corps malgré la possibilité de prendre un ennemi en otage. Quant au multijoueur, il révèle malheureusement aux yeux de tous les tares de la jouabilité. Les systèmes de visée et de couverture sont plutôt bons quand on joue de façon posée comme c’est le cas en solo mais dès que le rythme s’accélère, les parties ne ressemblent plus à grand-chose tant il y règne un chaos presque absolu.
Sans compter que le code réseau n’est pas le principal point fort du jeu tant les (rares) parties se permettent d’accueillir un lag qui nous dégoûte rapidement au point de quitter la partie en cours. Pourtant, une nouvelle fois sur le papier, les modes de jeu tout droit issus de « Dead Men » avec plus de variantes. Le Fragile Alliance que ceux qui ont fait le premier connaissent, le Flic Infiltré qui est similaire au premier mais avec un… flic infiltré dans le commando et qui doit empêcher celui-ci de s’enfuir avec le butin et enfin Flics et voleurs où les bots sont remplacés par des vrais joueurs qui auront pour objectif de s’opposer aux voleurs. Le mode Arcade qui se joue exclusivement en solo et qui est la copie conforme du Fragile Alliance se révèle finalement comme le plus sympathique des quatre puisque les défauts du jeu s’y ressentent moins.
+
- Une ambiance unique
- Une griffe visuelle efficace
- Les fusillades bien péchues
- Le mode Arcade
-
- L’I.A. qui recourt à certains artifices pour pallier sa faiblesse
- Une durée de vie absolument indigne
- Les deux compères ont perdu de leur éclat
- Très monotone
- Pas beaucoup de rebondissements
- Aucun rythme
- Le multijoueur et son lag