Test : Kena: Bridge of Spirits sur Xbox Series X|S
Une aventure bon esprit
Dans Kena: Bridge of Spirits, le joueur incarne une guide d’esprits, en mission pour rejoindre le temple de la montagne. Une expédition somme toute assez tranquille, bientôt interrompue par une force maléfique, qui n’empêche finalement pas Kena de rejoindre un village, étrangement vidé de ses habitants. Sur place, il ne reste plus qu’un vieil homme, et plusieurs barrières magiques qui bloquent l’accès au sommet, ce qui contraint notre jeune héroïne à faire un large détour pour libérer plusieurs esprits torturés, révélant au passage de petites histoires sympathiques à suivre. Même si l’écriture est plutôt simple, le scénario a le mérite de se suivre tranquillement, avec tout de même quelques petites surprises à la clé. L’esthétique générale du titre aide également à plonger rapidement dans l’aventure, avec des personnages qui rappellent certaines productions Disney/Pixar, et des environnements qui possèdent un certain charme.
Un constat rapidement confirmé par la rencontre de Kena avec les Rots, un peuple de petits esprits mignons qui ne rechignent pas à aider notre héroïne. Ils sont même en réalité l’élément central du game-design puisqu’il est possible (et nécessaire) de les commander au doigt et à l’œil, autant en phases d’exploration, avec la possibilité de leur faire porter des objets comme dans Pikmin, qu’en phases de combat où ils viennent gêner les ennemis ou renforcer les attaques. Le monde parcouru par Kena et ses compagnons n’est pas immense, et s’articule autour du village situé en contrebas du temple de la montagne. Une sorte de point de ralliement dans un pseudo monde ouvert, qui ne l’est pas tant que ça. Et pour cause, le joueur accède successivement à trois zones dans un ordre dicté par le jeu, ce qui induit nécessairement un côté linéaire. Mais le gros travail réalisé sur le level-design atténue grandement la sensation de suivre une simple ligne droite, en conservant par ailleurs la possibilité d’aller et venir dans chaque zone à sa guise, et ainsi viser le 100% d’objets ramassés.
A ce sujet, il est d’ailleurs indispensable d’explorer un minimum la carte pour mettre la main sur de nouveaux Rots, et sur des cristaux pour prétendre à gagner en puissance. Equipée d’un bâton disposant de quelques propriétés magiques, Kena est rapidement amenée à devoir nettoyer les «zones mortes», principalement en se débarrassant de créatures corrompues. Et le jeu d’Ember Lab a de quoi surprendre dans ses phases de combats. Tout est très fluide et les coups viennent s’écraser sur les ennemis avec un certain plaisir. Comme dans Assassin’s Creed, le studio a opté pour l’utilisation des gâchettes pour lâcher deux types de coups, faibles et forts, avec la possibilité de parer avec un bouclier d’énergie (et d’étourdir l’adversaire lors d’une parade parfaite) et d’esquiver en effectuant une roulade. Il est également possible de cibler un adversaire, afin de ne jamais le perdre de vue. Un schéma assez classique mais qui reste particulièrement précis, et donc efficace. A mesure que l’on progresse dans l’aventure, Kena débloque de nouvelles capacités, avec l’ajout d’un arc, de bombes et d’un dash, ce qui permet d’apporter toujours un peu plus de profondeur au fil de l’aventure, et ainsi d’éviter tout sentiment de redondance. Pas de munitions à ramasser en revanche, les stocks de flèches et de bombes se rechargent après quelques secondes, ce qui oblige à gérer un minimum ses attaques et à diversifier ses approches tactiques.
Et si les situations sont toujours gérables avec un minimum d’application, c’est une autre histoire concernant les boss, qui vous donneront généralement du fil à retordre, en vous obligeant à adopter la meilleure stratégie pour diminuer leur immense barre de vie. Pour aider, il est possible d’accumuler des points de karmas afin de remplir un arbre de compétences et de débloquer ainsi de nouvelles capacités, comme la possibilité de ralentir le temps en visant un ennemi pendant un saut. Même chose avec les charmes, des objets à équiper et capables d’octroyer des bonus (souvent en contrepartie d’un malus), dans la limite d’un charme équipé à la fois. Mécanique indispensable à maitriser, la gestion du courage de Rots, qui octroie une ou plusieurs attaques spéciales à Kena selon son niveau, et permet d’augmenter les effets des flèches, des bombes ou du bâton. Etonnamment, malgré la multitude d’actions possibles, il est très rare de se perdre dans la myriade de combinaisons de touches, ce qui rend les combats particulièrement intéressants et agréables à jouer. Des défis facultatifs sont également au programme pour prolonger le plaisir. A noter également que les développeurs ont eu la bonne idée d’inclure cinq modes de difficulté, afin de s’adapter à un maximum de joueurs et de proposer le meilleur équilibre possible entre le challenge et la capacité du joueur à apprendre de ses erreurs.
Et si les combats vous posent quelques problèmes, on peut tout de même souffler sur la partie exploration, avec notamment la recherche des Rots. Au nombre de 100, il n’est évidemment pas indispensable de tous les trouver mais tout est fait pour donner envie au joueur de les débusquer. A noter tout de même une différence avec la version PlayStation qui dispose des vibrations précises de la Dualsense pour dénicher les bestioles plus facilement, là où la version Xbox dispose de vibrations classiques. La carte, pas franchement hyper lisible au début, recense toutes les informations nécessaires pour terminer chaque zone à 100% avec le nombre de Rots attrapés, de courriers livrés ou de lieux de méditions trouvés par exemple. De même, de petites séquences de plateformes viennent s’ajouter aux combats et à l’exploration, avec la présence de mécanismes à activer, d’une bonne dose de verticalité, et même d’énigmes à résoudre pour s’ouvrir des chemins. On regrette tout de même une vraie imprécision avec le double-saut, ce qui peut apporter un petit peu de frustration dans ces séquences. Un constat étrange, d’autant que le saut simple ne pose pas véritablement de problème. Malgré tout, Kena: Bridge of Spirits se montre très complet, sans rechigner sur sa durée de vie située entre 10 et 12 heures selon votre mode de difficulté.
Pour constituer son univers, les développeurs californiens d’Ember Lab se sont inspirés de différentes cultures asiatiques, allant des cloches bouddhiques aux cerisiers en fleurs, en passant par des musiques traditionnelles balinaises d’une efficacité remarquable. Un mélange qui fonctionne particulièrement bien avec une atmosphère finalement unique, tout en constituant une véritable invitation au voyage vers ce monde à double facettes, avec un côté paisible, reposant et contemplatif, tout en montrant régulièrement un aspect corrompu et punitif. Sur le plan technique, Kena: Bridge of Spirits propose un mode Performance en 60fps et 4K upscalée, et un mode Fidélité avec du 30fps et de la 4K native. Dans les deux cas, le titre tourne très bien et aucun bug n’a été constaté de notre côté. On peut souligner le soin apporté aux effets de particules, qui contribuent clairement à offrir une petite dose de magie à l’ensemble.
+
- Level-design impeccable
- Bande-son de haute qualité
- Combats pas du tout répétitifs
- Du challenge sur les boss
- Scénario agréable et facile à suivre
- Solide techniquement
- Un air de Disney/Pixar
-
- Double-saut pas super précis
- Caméra parfois capricieuse