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The Last Case of Benedict Fox

Metroidvania | Edité par Rogue Games | Développé par Plot Twist

6/10
One : 27 avril 2023 Series X/S : 27 avril 2023
04.05.2023 à 09h05 par

Test : The Last Case of Benedict Fox sur Xbox Series X|S

Perdu dans les limbes

Petite exclusivité des consoles Xbox à sortir en avril 2023, The Last Case of Benedict Fox a réussi à susciter de l’attente au fil des mois grâce à des trailers intrigants qui nous laissaient entrevoir une direction artistique de haute volée pour un jeu qui se déroule dans un univers lovercraftien aussi sombre que glauque. Désormais disponible, le jeu on découvre un titre qui propose une expérience singulière qui, on vous l’annonce tout de suite, ne plaira pas à tout le monde. Explications dans notre test.

Votre histoire, ou tout du moins celle de Benedict Fox, débute sans perdre de temps lorsque vous devez fuir rapidement des lieux que vous avez profané en commettant un vol. Cette première escapade prend l’allure d’un tutoriel qui vous envoie très rapidement dans le manoir de votre père, là où votre aventure débutera réellement. Une fois sur place, vous êtes totalement livré à vous-même, sans la moindre explication, et au fil de vos découvertes vous vous rendrez rapidement compte d’une chose : le manoir recèle de très nombreux secrets que vous allez vous efforcer de découvrir. Il ne vous faudra d’ailleurs que quelques minutes pour tomber sur le corps de votre père. C’est d’ailleurs à partir de ce dernier que vous accéderez aux limbes, cœur de l’expérience du jeu. Si l’histoire en tant que telle est intéressante, la structure même du titre la rend totalement confuse et décousue. Les nombreux éléments que l’on ramasse au gré de nos pérégrinations développent sensiblement l’ensemble, mais cela reste terriblement nébuleux.

The Last Case of Benedict Fox 1

Une fois dans les limbes, le jeu prend donc la forme d’un Metroidvania. La carte s’affiche au fil de votre exploration et de nombreux lieux sont inaccessibles lors de votre premier passage. À vous de parcourir un maximum de lieux ouverts et de découvrir LA porte ou LE passage qui vous permettra d’avancer. À ce niveau-là, que les choses soient claires : le jeu ne vous aide pas du tout (même si vous placez tous les indicateurs en facile au début de l’aventure). Vous devrez tourner en rond et comprendre par vous-même le chemin que vous devez emprunter. Il est d’ailleurs courant de revenir régulièrement sur ses pas en se demandant ce que l’on a pu manquer. Un concept déjà vu et revu que The Last Case of Benedict Fox amplifie largement. C’est d’autant plus vrai que vous récupérerez de très nombreux objets (dont la plupart sont des souvenirs à l’utilité discutable) que vous examinerez longuement et qui, au final, ne vous serviront pas. Seuls quelques-uns d’entre eux vous permettent d’avancer dans l’aventure, à vous de trouver les bons !

Et puisque le jeu vous place aux commandes d’un enquêteur, il est logique et normal que des énigmes soient présentes tout au long de l’expérience. Certaines d’entre elles s’avèrent relativement simples, tandis que d’autres vous forcent à vous creuser les méninges. Il est d’ailleurs nécessaire, dans la plupart des cas, de posséder un certain nombre de collectibles pour pouvoir les résoudre. L’exploration est donc aussi importante que nécessaire. Bien conscients de la difficulté de certains casse-têtes proposés dans le jeu, les développeurs ont pensé à ceux et à celles qui voulaient jouer simplement. En effet, dès le début du jeu (et c’est modifiable par la suite), il est possible de faire en sorte que l’on puisse résoudre les énigmes en appuyant sur une simple touche. Cela facilite évidemment la progression, mais comme il s’agit d’une option, il est important de souligner qu’il est possible d’adapter la difficulté à l’expérience recherchée en tant que joueur.

The Last Case of Benedict Fox 4

Au-delà donc d’une partie exploration et énigmes particulièrement importante, The Last Case of Benedict Fox propose également quelques affrontements avec des entités démoniaques plutôt coriaces. Pour les vaincre, notre enquêteur dispose de deux armes : un couteau et un pistolet à fusée. Il possède également quelques pouvoirs (grâce au démon qui l’accompagne) qui lui confèrent la possibilité de se protéger, notamment. Et si l’ensemble s’avère relativement simple, le fait que l’on ne possède que quatre points de vie rend le tout particulièrement punitif. En effet, certains ennemis nous attaquent avec rapidité ou en nombre, tandis que d’autres sont plutôt bien équipés et se montrent redoutables. Il faut donc avancer avec précaution pour éviter de se faire « bannir » et de devoir repartir depuis le point de contrôle que l’on a débloqué au cours de nos pérégrinations. Petite mention pour les combats de boss qui, en plus d’être nettement plus impressionnants que les créatures que l’on rencontre couramment, sont costauds. De quoi donner quelques sueurs froides…

Pour parvenir à les vaincre et vous sortir des limbes dans lesquelles vous vous trouvez, vous pourrez compter sur un système d’évolution plutôt classique qui vous offre la possibilité d’utiliser de nouveaux pouvoirs (grâce à des tatouages) ou encore d’améliorer les armes que vous possédez. Le tout est payant, évidemment. Pour gagner de la monnaie, rien de plus simple : à chaque objet que vous trouvez, vous en gagnez. Même chose pour les ennemis que vous affrontez. Les défaire vous octroiera de l’encre qu’il faudra enregistrer aux différents points de contrôle. Le système est parfaitement fonctionnel et viable, et l’évolution plutôt intéressante. Dommage que les possibilités ne soient pas plus nombreuses, notamment en ce qui concerne les armes qui sont disponibles.

The Last Case of Benedict Fox 2

Sur le plan technique, The Last Case of Benedict Fox s’avère être une bonne pioche, tout du moins en ce qui concerne la direction artistique. Les environnements sont sombres et glauques, collant parfaitement à l’univers du titre et à l’expérience qui nous est narrée. On apprécie également le fait que ce soit varié et que l’on apprécie découvrir de nouveaux décors régulièrement. Le jeu se veut d’ailleurs tout à fait cohérent et parfaitement original. Malheureusement, le jeu ne bénéficie pas d’une partie technique à la hauteur de la direction artistique. De nombreux freezes parsèment l’aventure, ce qui est franchement agaçant. À cela, il faut ajouter quelques bugs franchement gênants comme l’obligation de relancer le jeu car il est impossible d’interagir avec des éléments de décor. Pire, durant notre test, un bug de sauvegarde nous a ramené plus d’une heure et demie de jeu en arrière. De quoi ébranler notre engouement…

6/10
The Last Case of Benedict est un metroïdvania intéressant. Sa direction artistique et son univers sombre à souhait sont indéniablement ses points forts, tandis que les énigmes et casse-têtes sont franchement bien pensés et donneront du fil à retordre aux habitués. On saluera également les efforts fournis par les développeurs pour personnaliser la difficulté qui pourra être adaptée à tout type de joueurs. Dommage que la partie technique soit entachée par des bugs aussi dérangeants, que l’évolution du personnage ne soit pas aussi marquante ou encore que l’histoire soit aussi nébuleuse. En l’état, en tout cas, même si le titre est plutôt sympathique, nous sommes loin de la claque qu’aura pu nous mettre Ori en son temps.

+

  • Direction artistique au top ;
  • Difficulté adaptable ;
  • Intrigant ;
  • Combats de boss impressionnants ;
  • Enigmes intelligentes.

-

    • Bugs franchement dérangeants ;
    • Evolution peu marquante ;
    • Histoire diluée qui manque de clarté.