Test : The Last Hero of Nostalgaia sur Xbox One
Last Action Hero
Après une introduction rapidement coupée par un narrateur qui nous accompagne tout le long de l’aventure, il est temps de passer par la case de la traditionnelle de la création de personnage. Plusieurs options s’offrent au joueur, de l’âge au tatouage, sans oublier la largeur de la mâchoire, autant d’éléments indispensables pour juger de la qualité d’un outil de personnalisation. Pourtant, tous s’avèrent totalement inutiles puisque notre héros est en réalité composé de quelques bâtons blancs, et rien de plus. Une poignée de lignes blanches assemblées de façon sommaires et aux contours volontairement aliasés qui donnent le ton. Passée cette étape, il est tout de même possible d’apporter une petite touche personnelle à notre personnage en choisissant une classe parmi les cinq proposées. On lui attribue ainsi un type d’arme de départ, et une répartition spécifique de points de statistiques avec la possibilité de privilégier l’endurance, la force, la dextérité ou la chance par exemple.
Un démarrage à mi-chemin entre le traditionnel et le très original donc, et nous voilà plongé au cœur d’une grande bibliothèque sans trop savoir ce qu’on y fait. L’aspect très couloir de ce début d’aventures sert surtout à nous mettre en jambes et à découvrir le côté Souls-like assumé du titre. Les ennemis sont puissants, et la maitrise de l’esquive, du contre et de la parade vous sauvera à de nombreuses reprises. Dans le cas contraire, il se satisfaire d’un retour au dernier fanal visité, l’équivalent du feu de camp de la franchise Dark Souls. D’ailleurs, le titre développé chez Over the Moon reprend tous les ingrédients de la licence imaginée par le studio japonais From Software. A commencer par la perte de vos «âmes» en cas de défaite, et la nécessité de les récupérer sans mourir avant, au risque de les perdre définitivement.
Ces fanaux servent à augmenter le niveau de notre personnage en échangeant un nombre d’âmes, avec la nécessité d’en apporter toujours plus que la fois précédente pour avoir le privilège d’augmenter ses statistiques. Ces points de contrôle sont objectivement plutôt bien répartis sur la map, même si les multiples morts nous feront dire qu’ils sont toujours trop espacés les uns des autres. D’où l’intérêt d’utiliser un maximum le potentiel de l’excellent level-design. Articulé autour de la ville de Gisemine, celui-ci offre de nombreux raccourcis qui permettent généralement d’arriver assez rapidement où on le souhaite. On perd totalement l’effet couloir au fur et à mesure que l’on progresse dans l’aventure et on se retrouve même régulièrement surpris de débarquer dans un endroit familier en ayant emprunté un chemin qui semblait nous emmener dans une direction totalement différente. Avec son système de téléportation très restreint et avec l’absence de carte, on apprend donc à mémoriser les différents lieux à force de les parcourir. Une volonté qui offre une certaine satisfaction aux joueurs qui savent se repérer un minimum, mais qui pourrait vite virer au cauchemar pour les autres.
On prend un certain plaisir à découvrir ainsi de nouveaux lieux, entre la forêt, la bibliothèque, le ville, la mine, le château mais aussi des lieux bien plus inattendus. On regrette cependant que la très grande majorité des lieux visités soient très sombres. Mais The Last Hero of Nostalgaia n’est pas un simple clone techniquement raté de Dark Souls. Non. Les développeurs canadiens de Over the Moon définissent même leur jeu comme une parodie de la franchise japonaise. Il faut dire que la direction artistique choisie nous rappelle à chaque instant que nous ne savons pas vraiment où nous avons atterri. Les graphismes utilisent différents effets, rappelant parfois le cel-shading, parfois les gros pixels de Minecraft. D’ailleurs, lorsque vous allumer un nouveau fanal, les textures alentours perdent tout à coup leur aspect cubique pour des graphismes bien plus fins. Un effet très réussi. Même chose du côté des ennemis, puisque certains sont en 2D façon Paper Mario tandis que d’autres sont en 3D. Chaque mort de notre héros est suivie d’une ligne de commande «exe» qui le fait réapparaitre au dernier fanal visité, ce qui contribue là encore à poser de nombreuses questions autour de Nostalgaia et les mystères que ce monde renferme.
Pour tenter de les résoudre, il faut toutefois réussir à passer les épreuves laissées par le studio. Avec les boss pour commencer. Même si le jeu est logiquement difficile, on parvient à peu près toujours à progresser, à coup de leveling ou simplement en maitrisant un peu mieux la pattern d’un ennemi. Ce n’est pas forcément le cas avec les boss qui adoptent généralement plusieurs formes, et dont la puissance est dévastatrice. Il y a néanmoins la possibilité pour le joueur d’être accompagné pour tenter de s’en sortir. D’un autre joueur par exemple, à condition que vous le connaissiez puisque le titre opte pour le principe du code ami, ou d’un PNJ. Dans ce deuxième cas, chaque boss est associé à un PNJ différent qu’il est nécessaire de déverrouiller en accomplissant une quête secondaire. Malheureusement, cette quête est généralement très peu explicite et il est très facile de passer à côté puisque aucune indication n’est donnée sur la position du personnage à qui parler, ni sur comment répondre dans le détail à sa requête. Même si cela parait être une bonne idée sur le papier, il est certain que les joueurs y verront surtout une forme de frustration et tenteront de trouver la solution sur Internet dans la grande majorité des cas. Dans notre cas, nous sommes allés poser la question aux développeurs directement pour savoir comment réussir à vaincre un boss qui nous paraissait absolument impossible à passer sans l’aide du fameux PNJ.
Autre petit problème constaté, quand notre personnage tombe pile entre un mur et un rocher et qu’il est impossible d’en sortir. Car oui, notre personnage ne saute pas. Aucune option claire n’indique comment se sortir de cette situation désespérée, d’autant que le fait de revenir au menu principal vous ramène quoiqu’il arrive derrière ce maudit rocher. Là encore, ce sont les développeurs qui nous ont indiqué la marche à suivre pour mettre fin aux jours de notre bonhomme bâton à partir du menu d’aide, au risque de ne pas pouvoir récupérer les âmes abandonnées suite à cette mise à mort forcée.
Malgré son esthétique assez simple, on regrette également que The Last Hero of Nostalgaia soit aussi fourni en bugs. Quelques passages font souffrir le framerate, tandis que le tearing (des bandes noires qui s’affichent rapidement à l’écran en tournant la caméra horizontalement) est affreusement présent. Heureusement, l’ambiance général nous fait oublier tout cela assez vite et on prend tout de même plus de plaisir que de déplaisir dans l’ensemble. D’autant que le studio canadien a inclus une bonne dose de fan-service que ce soit dans les armes et les armures, avec des ensembles d’équipements empruntés à d’autres héros de jeu vidéo, et même dans les décors avec des tableaux qui représentent quelques figures emblématiques de la culture geek.
+
- Mélange graphique très réussi
- Gameplay et mécaniques solides
- Level-design impeccable
- Narration intéressante
- Quelques clins d'oeil sympathiques
-
- Environnements très sombres
- Gameplay qui manque d'originalité
- Carences techniques récurrentes