Test : The Last Scape sur Xbox One
Les fourberies de Last Scape
Dieu seul sait qui vous êtes et pourquoi les événements qui vont suivre sont les seules bribes de souvenir qui occupent votre mémoire. Quelques lignes de texte en français posent l’intrigue de The Last Scape. En dépit de quelques tournures mal fagotées et d’un choix typographique contestable (tout est affiché en majuscules sauf les lettres accentuées), on apprécie l’apparition de ces textes dans la langue de Molière. Moins d’une minute plus tard, un petit tutoriel nous apprend les bases du gameplay de The Last Scape : nous allons progresser dans les airs, avec nul autre objectif que celui de traverser des portails lumineux. Tout est noir ici le temps de la minute nécessaire à l’apprentissage des bases. Puis vient l’entrée sur l’aire de jeu.
La découverte du monde de The Last Scape est un moment d’une rare intensité. Dans les airs, on survole des montagnes, on vole à travers la vallée puis on franchit un col pour laisser apparaître devant nous un immense plateau. Pour qui est familier des régions montagneuses, il y a quelque chose ici d’une authenticité surprenante. On se sent libre, capable de voler où bon nous semble ; on prend plaisir à suivre les lignes de crête, à raser les sommets pour voir ce qui se trouve de l’autre côté. Le rendu vu du ciel est subjuguant de beauté.
Cependant, dès que l’on met le nez un peu près du sol (et que l’on se rend compte que le toucher ne provoque rien, voire nous laisse passer à travers), c’est tout de suite beaucoup moins impressionnant. The Last Scape a voulu nous en mettre plein les yeux vu d’en haut et a d’ailleurs eu recours, pour les montagnes comme pour les nuages, au système de scan par laser nommé LIDAR. Très beau vu d’en haut donc, mais extrêmement pixélisé et grossier vu de près : mieux vaut donc s’en tenir à un regard porté depuis une certaine hauteur. Balancé dans les airs par quelques musiques parfaitement adaptées à l’expérience, on regrette cependant l’aspect figé du décor. Rien à part deux montgolfières ne partage les airs avec nous et sur le plancher des vaches, on ne voit rien bouger.
Reste qu’une fois les émotions remises en ordre, il faut accomplir notre mission et découvrir pourquoi la vue sur ces montagnes depuis le ciel est le seul souvenir qui demeure. Il convient donc de trouver les nombreux portails lumineux et de les traverser. Parfois certains d’entre eux provoquent l’apparition d’autres portails qu’il convient alors de franchir en dessinant une courbe précise dans les airs. Il faut prendre le coup mais passé quelques essais, ça va tout seul. Si l’on met un peu trop de temps à trouver tous les portails, le jeu finit par les indiquer en laissant filer vers le ciel une traînée lumineuse depuis leur emplacement. Une fois tous les portails validés (il convient de les traverser dans le bon sens), on quitte les montagnes pour un autre lieu et quelques minutes plus tard… Le voyage est terminé.
Il ne faut pas plus d’une heure pour voir le bout de The Last Scape la première fois, pour un final qui laisse un petit goût d’inachevé. On ne survole finalement qu’une seule zone, pas si étendue que cela d’ailleurs. On a beau avoir été conquis par le panorama, il manque quelque chose. The Last Scape, s’il ressemble à un walking simulator vu du ciel, n’en prend malheureusement pas la composante narrative traditionnelle. A part au lancement pour poser l’histoire et à la fin pour donner sa petite explication, The Last Scape demeure silencieux. Il aurait pourtant tellement gagné à laisser filer quelques indices durant l’heure de vol (ou le quart d’heure si vous êtes efficace et ordonné), quelques voix, un petit quelque chose qui aurait mené à une reconstitution progressive de l’histoire. Au-delà de la durée de vie extrêmement courte du jeu et de ses manquements techniques, c’est finalement la narration qui est véritablement source de déception avec The Last Scape. On a apprécié l’envol, mais il y avait là l’occasion de faire tellement plus sans rien changer de la forme.
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+
- Certains panoramas époustouflants
- Offre un grand sentiment de liberté
- BO discrète mais plaisante
-
- Très très court
- Il y avait mieux à faire en termes de narration
- Vu de près, ça pique