Test : Last Stop sur Xbox One
British Connection
Après nous avoir servi un Virginia prometteur mais finalement bourré de défauts, les anglais de Variable State reviennent avec Last Stop, un nouveau jeu narratif édité cette fois-ci par les dénicheurs de talents d’Annapurna Interactive. Fini les Etats-Unis, le studio basé à Londres n’a pas été bien loin pour trouver le décor de sa nouvelle production puisque c’est la capitale anglaise qui est le théâtre des événements de Last Stop. Tout commence en 1982 dans les couloirs du métro londonien, le célèbre Tube, où l’on suit deux adolescents pourchassés par un duo de policiers. Une entrée en matière dynamique et déjà très efficace qui nous entraîne rapidement dans des recoins peu fréquentés du sous-sol de Londres, avec un bon petit cliffhanger en guise d’épilogue à cette introduction courte mais prometteuse.
De quoi nous donner une première petite impression de ce qui nous attend dans le reste de l’aventure avec déjà une poignée de QTE qui viennent ponctuer des déplacements très linéaires à effectuer avec les protagonistes. En réalité, Last Stop nous installe très confortablement au fond de notre canapé pour ce qui ressemble bien plus à un film interactif qu’à un jeu vidéo traditionnel. Aucune punition au programme, le jeu ne dispose pas de système de Game Over, ce qui permet de se concentrer un maximum sur la teneur du scénario, riche en rebondissements.
Les développeurs de Variable State ont tenu à mettre en place un découpage de l’histoire assez particulier puisque après le petit prologue décrit plus haut, il va falloir choisir entre l’un des trois personnages principaux, à savoir John, Meena et Donna. Un choix qui n’a aucune influence sur le scénario, et qui est même assez limité puisqu’il est impossible d’enchaîner tous les chapitres d’un même personnage sans progresser avec les deux autres. Il faut donc régulièrement alterner entre John, Meena et Donna avant d’arriver au bout de la vingtaine de chapitres proposés par les développeurs (prologue, épilogue et 6 chapitres par personnage). Une mécanique qui oblige le joueur à changer régulièrement de héros, ce qui apporte une certaine diversité tant les trois histoires prennent des tournures bien différentes.
On ne s’étalera pas longtemps pour ne pas spoiler, mais les développeurs anglais sont parvenus à insuffler trois atmosphères bien différentes à chaque scénario avec un petit aspect comique du côté de John, une histoire un peu plus mature et psychologique du côté de Meena, et une aventure fantastique d’adolescents inspirée des Goonies pour Donna. Une diversité qui a du bon, mais qui ouvre également une brèche au joueurs beaucoup plus enclins à faire des comparaisons, pas toujours flatteuses. On alterne ainsi entre des passages un peu mous, notamment avec Meena, alors que le scénario autour de Donna est bien mieux rythmé. Heureusement, les derniers chapitres viennent apporter un peu d’homogénéité à l’ensemble, avec un véritable gain au niveau de l’intensité jusqu’au chapitre ultime qui vient conclure l’aventure de manière intéressante.
C’est d’ailleurs le seul moment où le joueur va pouvoir prendre des choix qui vont réellement influer, avec deux fins différentes pour chacun des personnages. Dans le reste du jeu, les choix de dialogues ne dévient pas vraiment le scénario de la ligne tracée par les développeurs. Seules quelques lignes de dialogues peuvent changer, mais rien de vraiment déterminant au final, exception faite de la conclusion donc.
Globalement le jeu nous offre une direction artistique réussie, pour un Londres très typique fait de briques et de bow windows. L’accent des personnages, assez bien doublés, nous rappelle d’ailleurs régulièrement que l’action se déroule dans la capitale anglaise. On note quelques petites erreurs ou approximations dans la traduction française des textes, mais rien de bien dérangeant. Les graphismes restent simples tout en offrant un petit cachet sympathique. On regrette en revanche que les figurants que l’on croise dans les bureaux ou dans la rue n’aient pas été plus travaillés, eux qui ressemblent à de vulgaires mannequins comme on en trouverait chez H&M. Un détail qui rend certaines scènes un peu flippantes parfois, d’autant que les animations n’ont pas bénéficier d’un grand soin non plus, et cela même pour les personnages principaux.
+
- Ambiance et univers maitrisés
- Dialogues plutôt bien doublés
- Découpage scénaristique intéressant
- Trois personnages, trois histoires, un final
-
- Animations souvent trop rigides
- Des figurants façon mannequins de prêt-à-porter
- Beaucoup de séquences mollassonnes