Test : Late Shift sur Xbox One
Retour vers le futur du FMV
A la différence de The Bunker qui, en dépit de son statut de FMV, proposait une poignée d’actions à mener, Late Shift est avant tout un film. Avant d’arriver sur Xbox One, ce thriller réalisé par Tobias Weber et Michael R.Johnson (auteur du film Sherlock Holmes de 2009) a d’ailleurs fait un détour plus ou moins remarqué dans certaines salles obscures. Armés de leurs smartphones, les spectateurs avaient alors tout loisir d’agir en temps réel sur la suite des événements et votant à certains moments de l’aventure. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit dans Late Shift : prendre les commandes de l’histoire de Matt, son héros, sans jamais perdre de vue le fait qu’il s’agit aussi et surtout d’un film et que c’est sur son intrigue que repose la qualité du temps de jeu que l’on s’apprête à passer.
Late Shift, c’est l’histoire d’un étudiant en mathématiques londonien campé par le « so british » Joe Sowerbutts. Pour survivre aux dures lois de la vie universitaire, le jeune homme occupe un emploi de gardien de nuit dans un parking d’un quartier huppé. Les belles carrosseries entrent et sortent, les belles blondes ont forcément une faveur à demander. Mais pas le temps de niaiser. Un bruit suspect et quelques minutes plus tard, Matt est embarqué de force par un sinistre individu ; pour sauver sa peau, il lui faut participer à un cambriolage. C’est à partir de là que le système de jeu se met véritablement en place et permet au joueur d’influencer le cours de l’histoire, parfois radicalement. Collaborer pour mieux les berner ? Céder aux sirènes de l’argent facile ? L’issue dépend des choix du joueur.
« L’impact semblera parfois minime mais à d’autres moments, c’est toute l’intrigue qui prend une direction totalement différente de celle que l’on avait pu expérimenter lors de la première partie »
Si une partie dure environ une heure quinze en moyenne, Late Shift ne se contente pas de donner l’illusion du choix en comptant pas loin de quatre heures de scènes filmées pour sept fins différentes. Tous embranchements confondus, le joueur est sollicité 180 fois. L’impact semblera parfois minime mais à d’autres moments, c’est toute l’intrigue qui prend une direction totalement différente de celle que l’on avait pu expérimenter lors de la première partie. L’action se limite à choisir dans un temps limité une réponse ou un comportement à adopter (n’allez pas chercher mouvements et autres QTE) : s’il se contente du minimum de gameplay, Late Shift n’en demeure pas un moins un divertissement intéressant.
L’intrigue déroulée le temps d’une nuit londonienne ne brille pas forcément pour son originalité ou ses grands moments mais il faut reconnaitre le très bon travail mené sur la cohérence du tout en fonction des choix. Les acteurs jouent leur partition avec application pour la plupart, notamment Joe Sowerbutts tout à fait crédible dans son rôle, peu importe la direction que l’on lui fait prendre. Le choix de laisser les voix originales (sous-titrées en français) ajoutent du cachet à la production, même si le mixage est assez inégal avec des voix très basses par moments. L’image connait également quelques petits couacs, notamment des sursauts d’accélération au moment de certains choix (mais cela n’entache pas l’expérience). Pour continuer dans le rayon des reproches, on regrette l’absence totale de chapitrage et d’avance rapide, ce qui oblige à tout refaire sans point de repère pour qui veut débloquer toutes les fins possibles.
+
- Choix nombreux, parfois décisifs
- Embranchements vraiment différenciés
- Sept fins à débloquer
- Acteur principal bien dans son rôle
- L’ambiance londonienne a forcément du charme
-
- Pas de chapitrage
- Ni d’avance rapide
- Scénario assez convenu
- Quelques accélérations de l’image