Test : Layers of Fear sur Xbox Series X|S
L'horreur Made in Unreal Engine 5
Layers of Fear, c’est l’histoire sombre et morbide de plusieurs artistes. Des personnalités dérangées et dérangeantes qui ont fini par devenir folles et dont on découvre la vie au fil de nos pérégrinations. Le scénario, respectueux du matériau d’origine, est ici découpé en plusieurs parties : les deux jeux originaux, le DLC sorti il y a des années et un contenu original proposé pour cet opus. Si l’ensemble tient parfaitement la route, il faut néanmoins prendre le temps de lire l’intégralité des documents qui sont disséminés aux quatre coins de l’aventure pour prendre la mesure et l’ampleur du scénario proposé. Ne négligez donc pas cet aspect-là au risque de perdre le fil rouge de cette histoire qui vous semblera, au point de départ, décousue, mais qui au final vaut la peine d’être suivie. Pour parvenir à la fin de cette aventure horrifique, ne comptez pas moins de dix heures. Une durée de vie conséquente pour un titre du genre.
L’horreur, justement, parlons-en. C’est toujours délicat de parler de la peur que peut susciter un jeu ou un média. L’expérience que l’on en fera est très personnelle et dépendra de la personne qui joue ainsi que des conditions dans lesquelles on se trouve. Pour Layers of Fear (2023), les développeurs nous invitent à utiliser un casque pour profiter au maximum de la partie sonore du titre. Après ce test, on ne peut que vous conseiller de suivre leurs conseils, ou tout du moins de jouer avec un équipement audio de qualité. Au-delà de cet aspect plus technique, sachez que le jeu est capable de vous mettre dans des situations aussi variées qu’inattendues. On évitera de vous en dire davantage, mais globalement l’expérience s’est avérée une réussite : l’ambiance est réussie de bout en bout. Entre les couloirs interminables, les changements qui se font dans les différents environnements et qui sont franchement bien amenés, les apparitions ou les situations (nouvelles !) de poursuite, on sent que les développeurs ont fait le maximum pour vous surprendre. Alors oui, évidemment, ce n’est pas toujours réussi et possible. C’est d’ailleurs logique puisque nous cherchons en permanence à deviner ce qui pourrait nous surprendre, parfois à raison. Mais globalement, il faut avouer que Layers of Fear est innovant et intéressant dans sa proposition et dans la mise en place de la peur et / ou la tension.
Pour parvenir à créer cette ambiance, le jeu se veut résolument lent et passif. Comprenez par-là que le gameplay est relativement lourd et simpliste. Votre personnage se déplace lentement et les interactions sont minimales. En effet, hormis le fait de pouvoir ouvrir différentes portes ou quelques meubles, utiliser une lanterne (nouveauté du jeu), et récupérer différents objets (notamment des collectibles), vous n’aurez pas grand-chose d’autre à faire. Et si cela peut vous sembler curieux, il s’agit pourtant d’un choix pertinent qui offre au jeu une véritable ambiance qui lui est propre. Cela renforce le sentiment d’inquiétude puisque l’on se sent vulnérable à tout danger qui pourrait survenir au cours de nos pérégrinations. D’ailleurs, tant qu’à parler de danger, il est intéressant de noter que les développeurs ont ajouté à cette itération du jeu quelques passages plus « nerveux » où l’on est poursuivi par une entité maléfique que l’on peut neutraliser un laps de temps relativement court durant lequel il faudra fuir. Un choix pertinent, tout comme le fait de posséder une lanterne qui, outre le fait de neutraliser les dangers, permet également de résoudre certaines énigmes.
Le second aspect de gameplay du titre est lié aux énigmes qui nous sont proposées. Dans Layers of Fear, on ne vous prend pas par la main (jamais !). Il faut donc analyser et observer votre environnement et comprendre les mécaniques mises en place pour résoudre le problème auquel vous êtes soumis. La plupart du temps, il ne faut que peu de temps pour parvenir à trouver la solution. Bienvenues et intelligentes, ces énigmes ne s’avèrent pas trop compliquées, évitant donc toute frustration. Elles évitent également de sortir le joueur de l’expérience, ce qui nuirait clairement à l’immersion (et donc au sentiment de peur qui est recherché). On ajoute également que de nombreux collectibles sont cachés dans les différents lieux que vous parcourez. Seul bémol : le chemin proposé ne prend pas toujours la forme d’un simple couloir. Du coup, pour peu que vous preniez directement (et sans le vouloir) la bonne porte, vous raterez l’opportunité de tout récupérer puisque cette dernière se referme après votre passage. Il est donc nécessaire (on évitera une solution pour la première partie) de refaire le jeu dans son entièreté pour tout débloquer et pour visionner les différentes fins prévues.
Vendu comme étant le premier jeu d’horreur utilisant l’Unreal Engine 5, Layers of Fear est un jeu franchement sublime. Les effets de lumière sont saisissants de réalismes, tout comme les éléments de décors qui ont un aspect photoréaliste réussi. Mention spéciale à ces petits moments où le jeu fait voler des particules, où le tonnerre gronde tout en faisant apparaitre votre ombre sur les murs ou encore quand les flammes prennent sur les murs. On apprécie réellement les efforts et on peut clairement considérer que sur le plan technique ce reboot est une réussite. Même constat d’ailleurs pour la partie sonore qui jouit d’un soin tout particulier. Les craquements et petits bruits stressants surgissent régulièrement et créent une ambiance rapidement oppressante (pour peu que vous ayez une installation qui vous permet de profiter de tout cela). Il ne vous reste d’ailleurs plus qu’à éteindre les lumières pour profiter de l’expérience qui, dans notre cas, aura été réussie.
Reste donc la question de la plus-value de cette version par rapport aux jeux originaux. Outre le fait qu’un dernier chapitre est disponible (dont la durée de vie est légère d’ailleurs), les quelques ajouts (comme la lampe, par exemple) s’avèrent aussi pertinents qu’intéressants. Cela étant, il est évident (et de notre point de vue, il ne s’agit pas d’une mauvaise chose !) que cela ne dénature pas le jeu original. Les deux premiers épisodes ne sont pas modifiés, mais simplement transcendés. L’expérience est plus belle, plus immersive et plus intense que dans les jeux sortis en 2016 et 2019.
+
- Visuellement très réussi ;
- Partie sonore exceptionnelle ;
- Scénario plus clair ;
- Contenu costaud ;
- Sentiment de peur présent (subjectif).
-
- Lecture omniprésente ;
- Sentiment de déjà-vu très présent.