Test : Le Parrain 2 sur Xbox 360
Autant en emporte le vent.
Bizarrement, après avoir terminé ce Parrain II, la réponse ne semble pas si évidente que cela. Car il est inutile de laisser planer l’ombre d’un doute sur les qualités du titre: Nous sommes bien devant l’un des plus mauvais jamais sortis en 2009.
La faute tout d’abord à une partie technique surprenante. Le jeu est laid, mais attention, pas laid comme on peut l’entendre sur console nouvelle génération. Le Parrain II serait également moche sur Xbox première du nom. Un exploit assez rare en cette période plutôt faste en termes de qualité technique. Les animations sont affreuses, les voix localisées en français sont presque ridicules, et que dire des nombreux bugs présents, signes d’un manque de finition chronique. Téléportation de personnages, ralentissements, bugs de collision, j’en passe et des meilleures, la liste est longue.
Bref, tout paraît repoussant visuellement dès lors que l’on évolue au sein des 3 destinations prévues dans le jeu : New York, la Floride et Cuba. Si bien que l’on finit par se demander : mais qu’est-ce que je fais là ?
Le Don gâche
Pourtant, tout n’avait pas si mal commencé. Passons le scénario, qui se déroule en parallèle des films dont il utilise la licence, mais qui le fera plutôt mal de bout en bout. Point culminant, la dernière image du jeu, un choix des développeurs sur le rôle, plutôt secondaire, que pourrait avoir Dominic, le personnage qu’on nous impose tout au long du titre. On a l’impression d’avoir sauvé la Famille Corleone, et la récompense est à la fois malsaine et pas très glorieuse.
C’est plutôt dans l’innovation qu’est censée apporter le jeu que les premières minutes paraissent, malgré tout, satisfaisantes. Car le Parrain II propose une vision différente des GTA-like classiques, avec une partie gestion de sa famille et de son business unique. En effet, il faut récupérer des commerces, aux mains de familles rivales, intimider par diverses voies les patrons afin qu’ils finissent par accepter de payer pour se retrouver sous la coupe de la Cosa Nostra. On étend donc son territoire au fur et à mesure, mais attention, car les autres familles peuvent tenter des attaques sur vos possessions, histoire de reprendre la main. Il faudra alors placer des gardes pour défendre ce qui a été acquis si chèrement. Une fois dépossédé de ses commerces et donc de son influence sur le quartier, la Famille rivale se retrouve retranchée dans son QG, et on peut alors l’attaquer directement et se débarrasser du Don trop encombrant.
« Cette ville est définitivement trop petite pour nous deux », pourrait-on lui dire avant de l’envoyer six pieds sous terre. Et ce ne serait que justice, tant les trois cartes proposées sont littéralement minuscules. Un terrain de jeu dont on fait assez rapidement le tour. Et comme ce fameux système de gestion devient trop vite répétitif, la lassitude nous gagne au fil des minutes. On passe son temps à aller d’un commerce à l’autre, à nettoyer la zone, à faire chanter le proprio, à placer des gardes, et on part pour la destination suivante. Un manque de profondeur qui plombe le seul élément qui aurait pu apporter quelque chose. Trois zones, cinq familles à liquider et huit heures de jeu pour en voir le bout. C’est un peu light, mais après tout, la patience a ses limites.
Le Don pleure aussi.
Heureusement, le Parrain II a tout de même une palette assez complète au niveau de ses modes multijoueur. Mais peut-on sérieusement imaginer continuer l’aventure en ligne ? Car, manette en main, c’est tout aussi laborieux. Les gun-fights sont facilités par une visée automatique qui permet de faire des head-shots lointains au magnum, et si le titre propose une variété d’exécutions aussi surprenante qu’inutile, on fait vite le tour d’un gameplay bien trop mou. C’est assez efficace pour jouer sans se prendre la tête, mais c’est surtout bien trop efficace pour trouver dans ce Parrain II un soupçon de challenge. Il s’avère vraiment trop facile, pour peu que l’on améliore les capacités des membres de sa famille comme il le faut. Car oui, l’un des autres objectifs du jeu et de fonder sa propre Famille, avec ses soldats, bras droits et autre consilieri. Chacun a des capacités spéciales à utiliser, et chacun peut voir ses caractéristiques se développer. Encore cette fameuse partie gestion, qui restera une jolie promesse, tant développer les membres de sa famille facilite le jeu. Et le Parrain II n’avait certainement pas besoin de ça pour pimenter une difficulté aux abonnés absents, et un intérêt des plus réduits.
+
- La gestion de la pègre
- Multi assez complet
- Variété des exécutions
-
- Techniquement hors sujet
- Villes minuscules
- Vraiment trop facile
- Ralentissements assez nombreux
- Répétitif à souhait