Jeux

Le royaume des chouettes

Malgré la structure narrative toute prête du film, Krome Studio a décidé de ne pas en suivre la trame pour le jeu. Ici, le joueur dirigera une jeune chouette apprentie gardienne (au choix parmi quatre espèces différentes aux caractéristiques variées), qui devra combattre la soif de pouvoir des sangs purs et déjouer un vilain complot. Le jeu regorge de cinématiques narrant les histoires de nos amis volatiles, tantôt par le moteur du jeu, tantôt par des jolies suites d’images. Dans les deux cas, les allusions permanentes à de multiples terminologies non expliquées vous ramèneront rapidement à la réalité. Si vous n’avez pas vu le film, le scénario restera à jamais brouillon et incompréhensible. Pour enfoncer le clou, le doublage français complètement raté du titre rendra toutes ces scènes insipides au possible, incitant le joueur à les passer. Fort heureusement, les objectifs du jeu sont rarement compliqués. Grosso modo, vous aurez à éliminer tous les ennemis, en suivre un discrètement, faire la course, protéger un groupe ou encore démolir des structures à coup de charbons ardents. Si au premier abord on peut croire que la variété est au rendez-vous, ne soyez pas naïfs de croire que la répétitivité sera aux abonnés absents. Bien au contraire, en seulement cinq bonnes heures de jeu, vous aurez la désagréable impression de toujours faire la même chose, et espérerez finir le jeu au plus vite.

Pourtant sur le papier, le jeu avait quelques cartes en main. Chose rare pour un jeu à licence, les développeurs australiens ont pris le parti d’innover. Aux commandes de votre chouette de combat, le jeu ressemblera à s’y méprendre à un jeu d’avion. La nuance se situera dans les combats. Ainsi, il sera possible de verrouiller un ennemi pour ensuite lui assener diverses attaques, et pourquoi pas d’éventuels enchaînements. Pour se faire, le timing sera essentiel, et les touches devront êtres tapotées au bon moment. Evidemment, les sangs-purs pourront répliquer, et il sera nécessaire, afin d’esquiver leurs attaques, de réussir un petit Quick Time Event des familles. Si un ennemi semble récalcitrant, ou hors d’atteinte, vous aurez aussi la possibilité d’appeler un ailier et de lui assigner une cible qu’il se fera une joie de harceler.

Il est chouette ton jeu ?

Seulement voilà, sous des idées sympathiques, la désillusion arrive rapidement. Les commandes ne sont pas du tout adaptées à un jeu dont la cible principale est constituée d’enfants. Diriger un « avion » est assez difficile à assimiler pour nos enfants, et les caméras capricieuses ne vont pas les y aider. Le jeu prend aussi souvent un malin plaisir à ramer, rendant votre avatar peu réactif. Heureusement, le jeu sera souvent assez permissif, grâce à une difficulté au raz des pâquerettes. Au final la plus grande difficulté du jeu sera de réussir à manier le volatile et d’éviter tous les murs qui passent. La jouabilité du jeu n’est pas le seul défaut du jeu, loin de là, et le pauvre est aussi affublé d’une réalisation datée. Si les musiques arrivent à s’en sortir, les graphismes font pâle figure, et auront plus tendance à piquer les yeux qu’autre chose. On trouvera bien ici ou là des mini moments de bravoure où les décors restent relativement agréables, mais cela ne suffira pas à remonter le niveau global.

Comme précisé plus haut, la durée de vie de base du titre est plutôt courte. Le studio a au moins eu l’idée de proposer des missions bonus, des objets à collectionner ou encore des médailles à remporter. Pour le coup, la difficulté monte d’un gros cran et apporte enfin du challenge. Cela aurait été admirable si le joueur était enclin à prolonger une belle expérience de jeu, ce qui est loin d’être le cas. Il y a fort à parier qu’une fois l’histoire complétée avec l’un des protagonistes (voire avant pour les moins patients), le jeu restera chaudement dans son boîtier.